Volume II, choix d'articles publiés de 2002 à 2014
Ce recueil complète le premier volume paru en 2010. Les trente-deux articles scientifiques publiés entre 2002 et 2014, réunis ici par thèmes, traitent pour la plupart de finances publiques. La dernière section rassemble des textes abordant divers aspects de la vie politique, économique et sociale des cités grecques. Les articles sont reproduits dans leur version originale. Les coquilles et les fautes ont été corrigées, l'orthographe et les renvois internes harmonisés et toutes les références bibliographiques regroupées dans les notes de bas de page. Chaque article est suivi d'un Post-scriptum qui renvoie à d'autres publications, indique des compléments et propose des mises au point, en évitant toutefois de polémiquer sur les questions controversées. Le volume se termine par la bibliographie complète de l'auteur et comporte ses propres index.
Ce volume présente un choix de trente-cinq articles scientifiques publiés de 1976 à 2001, tous relatifs à divers aspects des finances publiques et sacrées des cités grecques. Les textes originaux y sont repris tels quels, mais l'auteur les a revus à la fois pour y faire les corrections mineures qui s'imposaient et pour harmoniser l'emploi des notes au bas des pages, adapter les renvois internes et les renvois aux illustrations (qui sont regroupées à la fin). En outre, il a fait suivre la plupart d'entre eux de P.S. dans lesquels il renvoie à ses autres publications et présente des compléments, des rectifications et des mises au point sur des questions précises, sans procéder toutefois à des mises à jour systématiques. L'ensemble est partagé en sept sections, selon les thèmes traités, et clôturé par des index. Un second volume suivra avec un choix d'articles parus après 2001. Il sera doté lui aussi de ses propres index et présentera la bibliographie complète de l'auteur.
L'Empire romain était en fait, comme l'a montré Paul Veyne, un " empire gréco-romain ", pourvu de deux langues dominantes, le latin et le grec. Pendant au moins six siècles, ces deux langues ont cohabité dans l'Empire. Elles ont réagi l'une sur l'autre. Il y a eu des emprunts, des influences, des flux et des reflux. Les administrateurs et, avec eux bon nombre de simples sujets de l'Empire, ont vécu des situations de " bilinguisme " – au sens large –, cela dans de nombreuses régions et dans des contextes historiques et sociaux très variés.Sur toutes ces situations, les inscriptions, partout nombreuses à cette époque, fournissent une masse impressionnante de données, de la Gaule au Proche‑Orient, du Danube à la Cyrénaïque, du IIe siècle avant notre ère à la chute de l'Empire romain. Elles éclairent aussi bien l'histoire de chacune des deux langues et celle de leurs interférences, que l'histoire administrative, sociale et culturelle de nombreuses provinces de l'Empire. Réunissant hellénistes et latinistes, linguistes, épigraphistes et historiens, un colloque tenu à l'Université Lumière-Lyon 2 (Maison de l'Orient) du 17 au 19 mai 2004 a permis d'explorer, du point de vue du " bilinguisme " gréco-latin, divers aspects de la documentation épigraphique. Le présent volume rassemble les communications présentées lors de cette rencontre.
Comment est-on notable et comment devient-on élite ? La Bithynie, pourtant parente pauvre de l'archéologie, offre un champ d'investigation privilégié, susceptible de fournir des éléments de réponse à ces deux questions. On y découvre, grâce à la documentation épigraphique et aux témoignages littéraires de Dion de Pruse et de Pline le Jeune, que la culture grecque a pris profondément racine dans cette région des marges, l'hellénisation n'y étant pas un vain mot. L'onomastique comme l'étude iconographique des stèles funéraires permettent de cerner les processus d'identification en cours dans des populations urbaines largement remaniées par les rois.La Bithynie offre, d'autre part, un champ d'expérience exceptionnel pour l'application, en terre hellénisée, d'une législation municipale directement héritée du modèle romain (la lex Pompeia) et propre à conforter les notabilités urbaines dans un rôle de primauté, qu'elles exerceront à l'époque impériale. La documentation, plus riche alors, permet d'analyser la manière dont les milieux privilégiés se renouvellent et se pérennisent, grâce au développement de la civitas romaine, à la richesse de revenus plus diversifiés qu'il n'y semble, grâce surtout à l'exercice des magistratures et des liturgies. On examine enfin selon quels critères ces milieux produisent une élite, dont le regard porte alors vers d'autres horizons, ceux de l'Empire.
G. Lucas a spécialement étudié la partie septentrionale de la Thessalie, les contreforts de l'Olympe, le bassin du Haut-Titarèse et les cités antiques qui y étaient intallées. Confrontant les découvertes faites sur le terrain, les témoignages des voyageurs et des archéologues, les sources textuelles et épigraphiques, il a pu localiser plusieurs cités et reconstruire leur territoire.
Avec leur riche assortiment de notions abstraites, les Grecs, comme les Romains et comme d'autres peuples d'ailleurs, ont su tirer parti de la richesse de leur vocabulaire en personnifiant des abstractions et en ne cessant de susciter par ce moyen des divinités protectrices. On ne saurait nier l'importance de telles abstractions dans l'histoire politique des cités grecques : Homonoia, Dèmokratia, Eirènè, Démos et d'autres encore ont en effet présidé, à divers degrés, aux destinées de la cité et de ses citoyens. Ce rôle de premier plan, Homonoia l'a joué de façon indiscutable. Cette recherche rassemble tous les témoignages, les traduit, établit l'apparition du culte, son développement, ses modalités, sa répartition géographique, ses sanctuaires, ses temples, ses autels, ses prêtres et enfin ses liens souvent marquants avec les grands événements de l'histoire grecque, dont la trame est une suite presque ininterrompue de conflits, de guerres et de dissensions. En outre, favorisé par la grande période d'instabilité politique de l'époque hellénistique, qui a vu son développement, ce culte témoigne à sa manière de la vitalité religieuse des cités à cette époque.
Spécialiste reconnu des inscriptions et de la géographie historique de la Thessalie antique, B. Helly offre dans ce livre une image entièrement renouvelée des institutions et de l'histoire de cette région.Au milieu du VIe siècle av. J.-C, Aleuas le Roux, de Larisa, mettait en place une organisation territoriale, militaire, administrative et sociale de la Thessalie. Depuis 1909 les historiens de l'antiquité, se référant aux travaux du savant allemand E. Meyer, ont élaboré des théories fondées sur une série de contresens à propos de plusieurs termes grecs, en particulier du mot tétrade. Après avoir repris l'étude de ces termes, B. Helly propose une nouvelle interprétation de l'État thessalien que garantissent les rapports mathématiques entre les divisions de l'espace, celles de l'armée et de la société, conceptualisés par les premiers mathématiciens grecs, de Thalès à Anaximandre.La philologie, l'épigraphie, la géographie historique, l'analyse des textes sont successivement utilisées pour parfaire la série de démonstrations qui constituent l'essentiel de ce livre. B. Helly ne se contente pas de renouveler nos connaissances sur la Thessalie archaïque, il apporte des éléments solides et passionnants pour comprendre l'évolution du monde grec archaïque, aussi bien dans sa conception de l'harmonie des chiffres que dans la formation de ses armées.