L'École Ferrer, une expérience anarchiste et ouvrière
De nombreuses écoles alternatives sont nées de l'intérêt des anarchistes pour l'enseignement comme outil d'émancipation sociale. À Lausanne, une expérience ouverte aux enfants de la classe ouvrière a vu le jour au début du 20e siècle: l'École Ferrer. En explorant les débats qui l'ont traversée, ce livre éclaire la place de l'éducation dans le mouvement libertaire romand et invite à s'interroger sur l'éducation des publics populaires.
Malentendus, tensions et ambivalences entre l'école et les familles
L'ouvrage interroge les représentations et les attentes des enseignants et des parents au sujet de leur collaboration, dont le but affiché est la réussite scolaire de tous les élèves.L'autrice propose une analyse sociologique fine de l'entretien trimestriel, ce moment d'échange direct où, une fois par année au minimum, enseignants et parents abordent les difficultés scolaires des enfants et les solutions envisagées pour y remédier.L'entretien est l'occasion d'une série d'interactions où les représentations et les attentes des uns et des autres donnent naissance à des malentendus, des tensions et des ambivalences qui questionnent les stratégies de lutte contre l'échec et les difficultés scolaires.
Ce livre propose une réflexion sur l'enseignement d'un sujet réputé difficile et impopulaire : la grammaire.Comment motiver les élèves en grammaire et comment mettre en œuvre des démarches d'enseignement engageantes ? Optant pour un enseignement de la grammaire dosant induction et déduction, l'autrice encourage à expérimenter et à s'adapter, se documenter et oser.Pour tester, dans sa pratique, des outils pour susciter la motivation des élèves et leur redonner le sens du travail scolaire, l'autrice travaille avec des jeunes de 10–11 ans sur un objet d'enseignement circonscrit, l'attribut du sujet.Le livre propose une description précise du contexte de l'expérimentation, à partir de laquelle tout enseignant ou stagiaire pourra se projeter dans son propre contexte de classe.De ce travail de terrain, Sarah Gremion dégage cinq principes à retenir qui aideront les nouveaux enseignants à planifier des séquences didactiques en grammaire ; et qui aideront surtout les élèves à entrer dans l'apprentissage, pour comprendre à quoi sert la grammaire.
Points de vue pédagogiques, points de vue politiques
Depuis 2015, le canton de Neuchâtel répartit ses élèves du secondaire 1 en classes hétérogènes avec des niveaux dans certaines disciplines.Comment le corps enseignant a-t-il vécu l'annonce de cette réforme? comment perçoit-il aujourd'hui ses effets? les pratiques pédagogiques se sont-elles adaptées?Ce livre présente les résultats d'une étude exploratoire à la démarche originale: basée sur des entretiens semi-directifs, elle nous amène au plus près de l'expérience des enseignant·es.En creux, elle révèle la nature des relations entre le corps enseignant et le corps politique, donne à réfléchir aux attentes divergentes des différents acteurs et actrices impliquées dans cette réforme, et aux nécessaires adaptations pédagogiques qu'il reste à trouver.
Politiques de placement et prise en charge éducative sexuées de la jeunesse
Cet ouvrage se penche sur la métamorphose des politiques de placement des mineurs à Genève entre 1960 et 1980.À travers l'étude d'un cas spécifique, l'institution de La Pommière, foyer pour jeunes filles dites perturbées, c'est la dimension genrée des politiques de protection de l'enfance et de la jeunesse qui est ici interrogée.Une mise en perspective avec le centre de Chevrens, une institution pour garçons, met en lumière une discrimination sexuée: les filles de La Pommière ont été catégorisées comme "déviantes" de manière quasi irréversible – contrairement aux garçons auxquels était accordé l'espoir d'une évolution positive.Sans avenir professionnel parce qu'aucun moyen de formation ne leur a été proposé, elles ont été pour la plupart maintenues dans le circuit de l'assistance sociale.
Le propos de ce travail est de revenir sur les polémiques qui sont apparues entre 2013 et 2016 en Italie autour de la théorie-du-genre et ses impacts supposés dans l'éducation.L'ouvrage montre à partir d'une analyse d'articles de presse, de déclarations de représentants de l'Église catholique, et de spécifiques campagnes médiatiques, comment les mouvements "anti-gender" ont façonné une partie de l'opinion publique afin de faire obstacle à une éducation à l'égalité des sexes et des sexualités à l'école.À travers une analyse de projets éducatifs centrés sur l'égalité entre les sexes dans la ville de Cagliari, l'autrice met en évidence les défis principaux auxquels les acteurs et actrices de ces projets doivent faire face: un manque de sensibilisation de la part du public; des dynamiques et intérêts politiques antagonistes; une campagne de désinformation des mouvements catholiques traditionnels de l'opposition.Cette étude propose finalement de développer de nouvelles stratégies pour contourner ces obstacles car l'éducation reste un levier fondamental pour l'égalité entre les sexes.
" Il y a le monde du travail où je fais un job qui ne m'intéresse pas et puis auquel je ne crois pas, et puis le monde du bénévolat où je fais quelque chose qui m'intéresse et auquel je crois. "Ariane est l'une des bénévoles interviewée dans le cadre de la recherche présentée dans ce Cahier, qui vise à interroger le pouvoir d'agir, en particulier dans le champ de l'activité bénévole.Cette recherche s'inscrit dans une approche sociologique et biographique et adopte une épistémologie compréhensive. Des entretiens avec des personnes âgées de 37 à 63 ans ayant un parcours bénévole significatif sont restitués sous forme de portraits et analysés sous l'angle du pouvoir d'agir. Il s'agit de comprendre comment se construit l'engagement, comment se font les choix, selon quelles valeurs, quels types de reconnaissance y sont perçus et comment cet engagement s'articule avec les autres sphères de vie. La part intentionnelle et contributive des actrices et acteurs bénévoles est mise en exergue et permet de mieux saisir un pouvoir d'agir en situation.L'enjeu central est de comprendre comment les personnes développent ou renforcent leur capacité d'agir sur le monde et pour elles-mêmes, en particulier par l'intermédiaire de leur engagement bénévole. La sphère bénévole apparaît alors comme un lieu de développement du pouvoir d'agir.
Etude de la représentation de la difficulté scolaire chez les enseignants genevois du primaire
Rendre compte des représentations des enseignants concernant la notion complexe et difficilement définissable de la difficulté scolaire, voilà la tâche ardue que propose ce Cahier.La richesse des propos d'enseignants recueillis permet à l'auteur de traiter de nombreuses thématiques: le repérage de la difficulté scolaire en classe, le recours des professionnels à des préjugés, à des catégories sociales et culturelles afin d'imputer les causes des difficultés, l'ethnocentrisme scolaire, la déresponsabilisation institutionnelle, la culpabilité parentale ou les relations école–familles sont au centre de l'analyse.Partant du constat de la perplexité des professionnels face à la difficulté des élèves et à sa gestion, l'ouvrage met en évidence l'obstination des enseignants pour la question du "comment faire" pour remédier au problème. Mais, au travers de celle-ci, c'est un sentiment de fatalité et d'impuissance des professionnels, construisant l'explication de l'origine et des causes de la difficulté scolaire, que l'étude révèle.Par un fil rouge qui questionne le rapport des enseignants à l'idéologie dominante d'une école tolérante, égalitaire, équitable et juste pour tous, l'auteur déplace le regard de la compréhension des difficultés scolaires des élèves sur l'étude des représentations enseignantes qui figent "ces" élèves dans un échec souvent (pré)déterminé.
Pourquoi apprendre à catégoriser? Comment enseigner la catégorisation?Pour réguler des conduites et des interactions adaptées à notre environnement, nous devons très tôt opérer des distinctions et des catégorisations face aux objets du monde. Catégoriser et conceptualiser ces objets est ainsi un processus universel indispensable pour s'adapter à son environnement. Ce processus fondamental participe à d'autres processus cognitifs comme la perception d'objets et la compréhension de concepts, la mémorisation ou encore la résolution de problèmes. La catégorisation joue donc un rôle essentiel dans l'apprentissage car elle est impliquée dans de nombreuses activités cognitives, des plus simples aux plus complexes.Les questions de l'apprentissage et de l'enseignement de la catégorisation sont abordées à travers l'expérience singulière d'un entraînement à la catégorisation dans une classe 1-2P HarmoS. Du point de vue de l'enseignement, cette recherche a permis d'identifier les gestes professionnels requis pour enseigner la catégorisation à l'aide d'un outil adapté. Du point de vue des apprentissages, c'est l'impact des activités proposées sur le développement de la catégorisation chez des enfants de 5-6 ans qui sera mesuré.Béatrice Maire Sardi est actuellement enseignante 1-2P HarmoS et formatrice à la HEP Vaud dans les domaines touchant les apprentissages fondamentaux ainsi que les pratiques d'enseignement et d'évaluation propres aux premiers degrés de la scolarité.Préface de Catherine MartinetPostface de Jean-Louis Paour
L'utilisation des enquêtes PISA comme outil de régulation des politiques éducatives suscite débats et controverses sur la scène scolaire internationale.Tous les trois ans, PISA évalue les compétences des élèves au terme de leur scolarité obligatoire puis compare les résultats des pays participants dans le but de tirer des conclusions sur leurs systèmes éducatifs et d'identifier d'éventuels facteurs de succès. L'enjeu est de déterminer dans quelle mesure les élèves disposent des connaissances et des outils nécessaires à leur insertion dans la société moderne et au développement de celle-ci.Suivant le même principe, la Suisse s'est soumise à une enquête PISA supplémentaire à l'échelle nationale afin de disposer de données plus approfondies sur chacun de ses cantons. Nous nous intéresserons à la Suisse romande, où la revendication de l'objectif de promotion de modèles efficaces et équitables peine à faire l'unanimité.Qu'en est-il des cantons du Valais et de Genève en particulier, où les résultats des élèves apparaissent très contrastés?Cet ouvrage propose une analyse des quatre premières enquêtes PISA dans ces deux cantons afin de déterminer d'où proviennent ces différences de performance, d'identifier les raisons qui expliquent le scepticisme existant au sujet de PISA et d'établir d'éventuelles relations entre les résultats PISA et certaines mesures appliquées au plan des politiques éducatives régionales et cantonales.Sonia Revaz est doctorante à la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'Université de Genève (FPSE). Inscrite dans un projet du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), elle prépare actuellement, sous la direction de Georges Felouzis et Barbara Fouquet-Chauprade (FPSE, Groupe genevois d'analyse des politiques éducatives GGAPE), une thèse de doctorat sur les réformes de l'enseignement secondaire obligatoire en Suisse Romande.Préface de Siegfried Hanhart
Être, faire, trouver et rester à sa place en situation d'intégration
Cet ouvrage présente une recherche empirique basée sur les récits d'intégration d'élèves d'une classe de développement dans des classes ordinaires du canton de Vaud (Suisse). Ces élèves avaient été orienté·e·s " pour leur bien " dans une classe séparée, puis ont été intégré·e·s " pour leur bien " en classe ordinaire. À aucun moment de leur parcours scolaire, leur avis n'a été sollicité ou questionné.Beaucoup de travaux scientifiques portent sur les élèves intégré·e·s, mais rares sont les chercheurs et chercheuses qui leur donnent la parole : ces jeunes demeurent de véritables impensé·e·s de l'institution scolaire. À travers leur rapport à l'institution, aux enseignant·e·s et aux camarades, ce livre s'attache à comprendre comment ces élèves font avec les contraintes qui leur sont imposées, et les stratégies qu'ils et elles développent pour " tenir " en situation d'intégration.Enseignant au secondaire dans le canton de Vaud, Laurent Bovey est titulaire d'une maîtrise en sciences de l'éducation de l'Université de Genève. Il a travaillé plus de huit ans avec des élèves en difficulté scolaire et a participé à la création d'une classe Ressource qui vise l'intégration des élèves dans le cursus ordinaire.
Les choix professionnels des jeunes en situation de transition école–vie professionnelle
Le jeune en situation de transition école–vie professionnelle effectue des choix. Ni omnipotent, seul à déterminer son avenir, ni assujetti, contraint de s'adapter au contexte sociétal, le jeune se trouve face à la nécessité de développer des logiques d'action argumentées. Lors de l'épreuve que constitue l'insertion professionnelle, il est partagé entre ses réflexions personnelles et celles émanant d'autruis significatifs, entre les projets rêvés et les projets rationnels. Dans cette situation d'incertitude, la figure du compromis à même de résoudre le dilemme apparaît de manières diverses. La présente recherche interroge les compromis que le jeune construit pour négocier les tensions intra-individuelles, interindividuelles et sociétales émergeant au moment du choix professionnel.Le Cofop (Centre d'orientation de formation professionnelle), situé à Lausanne (Suisse), a été choisi comme contexte de recherche ; et plus particulièrement l'une de ses structures, le Chartem (Centre horizon d'activités et de relais transition école–métiers). Des entretiens semi-directifs ont été menés auprès de huit jeunes afin d'explorer la phase transitionnelle dans laquelle ils se trouvent. L'analyse des discours, adoptant une posture méthodologique de la Transaction sociale, est proposée en deux temps : une perspective individuelle, par portrait, et une perspective transversale qui croise les points de vue des différents jeunes interviewés.Après une formation dans le domaine de l'enseignement, Mélissa Schmidt a obtenu sa maîtrise en sciences de l'éducation – orientation " analyse et intervention dans les systèmes éducatifs " (AISE) – à l'Université de Genève. Elle est actuellement enseignante dans une école secondaire vaudoise.