Dans le cadre de leurs cultes, les dieux et les déesses des Grecs reçoivent des épithètes dont le nombre et la diversité participent du caractère fondamentalement polythéiste du système religieux hellénique. Au cœur de cette richesse onomastique, qui caractérise nombre de divinités, Zeus est incontestablement le mieux doté, quantitativement aussi bien que qualitativement. Une telle abondance de dénominations constitue dès lors un moyen d'accès à une meilleure connaissance de la morphologie de Zeus, tout autant qu'un défi à sa cohérence en tant que puissance divine. C'est notamment le cas à Athènes, dont la documentation, un peu moins lacunaire qu'ailleurs, permet un examen systématique et contextualisé de l'ensemble des épithètes cultuelles du dieu. Une telle étude rend compte tant de la pluralité des domaines d'intervention de celui qui est entre autres 'Au-sommet' (Epakrios), 'Des-bornes' (Horios), 'Des-biens' (Ktèsios) ou 'Olympien' (Olumpios), que de la multiplicité des logiques à l'œuvre dans ses modes d'action. Elle témoigne également de la place structurante de Zeus au sein du panthéon d'une cité dominé par Athéna, dont la position tutélaire est indéniablement soutenue par le déploiement des fonctions de son père.
En Grèce ancienne, le sacrifice d'un animal domestique avait une portée alimentaire, mais était surtout un acte rituel destiné à interagir avec le monde supra-humain. Dans le cadre de sacrifices offerts par des particuliers, le choix de l'animal était généralement laissé au sacrifiant en fonction de ses moyens financiers. En revanche, pour les sacrifices accomplis dans le cadre de cultes officiels et publics, la sélection de l'animal faisait l'objet d'une réglementation stricte. Les normes rituelles constituent un corpus particulièrement adapté à l'étude des associations rituelles entre dieux et animaux: ces inscriptions produisent en effet de nombreuses prescriptions concernant les caractéristiques des animaux offerts en contexte public, comme leur espèce, leur sexe, leur âge, et même parfois leur couleur. Cependant, les règlements cultuels ne disent rien du fondement de ces choix. Quels étaient dès lors les critères qui justifiaient la sélection d'un animal plutôt qu'un autre pour une divinité donnée? Cette question se trouve au cœur de l'ouvrage, qui entend ainsi contribuer à une meilleure compréhension des pratiques sacrificielles grecques à l'échelle panhellénique, mais aussi locale.
Robert Parker, Wykeham Professor emeritus of Ancient History at Oxford, is one of the leading contemporary experts on ancient Greek religion, as demonstrated by the various monographs he has published on the subject. Alongside books such as Polytheism and Society at Athens (2005), On Greek Religion (2011) and Greek Gods Abroad (2017), he has written dozens of articles that enrich his contribution to this field of study. The most important of them are here collected, with an updated afterword when necessary. The four headings that divide them up bear witness to their author's ongoing concerns: Religion and Society, Divination, Sacrifice, and the close relationship between Gods and their Names. The collection ends with the outrageous 'small god' Priapos, who stood in image form in gardens and threatened thieves with a dire punishment inflicted by his giant phallos.
Studies in the Epicletic Language of Hellenistic Honours
Politique et religion étaient étroitement imbriquées dans le monde grec. Cette relation est identifiable sur de nombreux plans, notamment dans l'usage de dénominations divines pour construire la figure religieuse des souverains et des grands bienfaiteurs de la période hellénistique. À cette époque, l'attribution d'honneurs cultuels aux détenteurs d'un pouvoir individuel exceptionnel s'est répandue dans la vie politique et culturelle de la Méditerranée orientale. Le présent ouvrage entend offrir une discussion systématique des enjeux et des mécanismes de cette pratique, à travers un large dossier textuel qui couvre les trois siècles entre le règne de Philippe II et le Principat d'Auguste.La recherche récente sur la religion grecque antique s'est largement penchée sur la manière dont les Grecs nommaient leurs dieux et des avancées majeures ont été effectuées dans ce champ d'investigation. En transposant ces acquis à l'étude de la syntaxe des dénominations composées pour les souverains et les grands bienfaiteurs, il s'agit d'analyser en détail les mécanismes par lesquels les communautés et les individus ont construit une image rapprochant les grands chefs politiques de la sphère divine. Anthroponymes, théonymes et épithètes sont ainsi associés, d'une manière toujours plus complexe, pour construire des dénominations qui mettent des humains puissants en relation avec le monde des dieux. En un effet de retour perceptible dès la période hellénistique, le polythéisme grec a été influencé par ces pratiques honorifiques et ce livre jette les fondements d'une analyse des dettes ainsi contractées.
Variations sur la lyrique cultuelle de la Grèce archaïque au Haut-Empire romain
Les chants cultuels grecs archaïques étaient conçus pour être exécutés devant la communauté lors de fêtes religieuses en l'honneur de divinités. Tout au long de leur réception riche et variée, ils ont été transposés dans de nouveaux contextes où ils ont pris d'autres fonctions. Articulant les notions de performance et de mimesis, le présent volume s'intéresse aux processus de recréation poétique dont ces chants ont fait l'objet depuis l'époque classique jusqu'au Haut-Empire romain. Dans un cadre chronologique large, à partir de sources variées (le théâtre, le récit mythologique, les multiples formes lyriques grecques et latines) conservées sur différents supports (notamment épigraphiques et papyrologiques), les études ici rassemblées explorent la richesse du dialogue de la poésie grecque et latine avec l'hymne archaïque, ainsi que la complexité des rapports au réel et à ses représentations que peut impliquer le geste mimétique. Fruit de recherches menées par des spécialistes internationaux, il témoigne de la fécondité des collaborations entre hellénistes et latinistes sur ces questions de poétique qui touchent également aux domaines religieux et social.
The terms 'religious association' or 'cult association' are regularly used in scholarship, but their use and applicability have been in need of critical re-assessment for some time. In an attempt to find a more nuanced approach and gain a better understanding of the formation, organisation, and aims of ancient associations, this volume seeks ...
Après avoir envisagé les relations entre polythéisme et poésie épique dans un premier volume collectif et les enjeux de l'anthropomorphisme dans un deuxième, ce troisième temps de l'exploration des dieux d'Homère s'attache aux appellations divines. La grande versatilité des formes adoptées par les dieux se construit, en effet, et s'exprime ...
Au sein des plus grands sanctuaires d'Apollon, une place est dévolue à Artémis : elle y reçoit un culte et possède souvent son propre temple. Le mythe de la naissance des jumeaux divins explique en partie cet appariement, mais ne suffit pas à rendre compte de la place et de la fonction réservées à la déesse dans ces lieux sacrés. Dans le ...
Studies in the cultic honours for Hellenistic leaders and benefactors mainly focus on the ideological and diplomatic features of the phenomenon. Conversely, the papers collected in this volume aim to shift the focus to its material and practical aspects: media, ritual action and space, agency, administration and funding. Specialists in ...
Ritual permeates Greek comedies of the fifth and fourth centuries BC. In Birds and Peace, the performance of sacrifice is central to the plot and its dramatic action; Women at the Thesmophoria is set during the celebration of a religious festival; while the story of Wealth relies on a successful incubation at the sanctuary of Asklepios. Other ...
L'ouvrage présent rend hommage à l'emblématique ouvrage Prairies et Jardins… d'André Motte (1973) en proposant une moisson toute fraîche de questionnements et de points de vue sur les verts paysages du monde polythéiste des anciens Grecs, ainsi que les espèces et les plantes isolées qui ont poussé sur son sol. Les auteurs du volume, attentifs ...
L'anthropomorphisme des dieux d'Homère n'a cessé d'être interrogé, dès l'antiquité, que ce soit pour l'exalter ou le critiquer. La représentation humaine des dieux a été tout aussi intensément discutée dans les études modernes sur la religion grecque, jusqu'à être vue parfois comme un obstacle à la compréhension même de cette religion. Le pari ...