Dans les sociétés occidentales où la primauté du biologique est affirmée, le principe d'exclusivité fait qu'un enfant n'a qu'un seul père et une seule mère, tandis qu'il en est autrement ailleurs. Dans beaucoup d'autres sociétés, un enfant peut avoir de multiples pères et mères "classificatoires". La notion même de "parents" variant d'une société à l'autre, les pratiques d'adoption-fosterage ne sont pas toujours considérées de la même manière. La réflexion développée dans cet ouvrage porte sur le problème de l'abandon face à celui du don d'enfant et sur les différentes conceptions de la filiation dans le monde. L'accent est mis sur les pratiques de transferts d'enfants dans différentes sociétés, La Réunion, la Polynésie française, la Nouvelle Calédonie kanak, l'Indonésie, les Comores, le Brésil, Haïti, avec une orientation particulière sur le contraste entre "adoption traditionnelle" et "adoption internationale".
Transe et possession (Afrique noire, Madagascar, La Réunion)
Les phénomènes de transe et de possession ont toujours attiré, et encore aujourd'hui, voyageurs et ethnologues. Leur définition a donné lieu à de nombreux débats, périodiquement renouvelés, d'où découle leur classification en possession, transe, adorcisme et exorcisme, voire plus globalement en chamanisme. Chaque étude de ces cultes de communication avec des ancêtres ou des puissances divines (et récemment avec le Saint-Esprit ou Jésus dans les cultes néo-chrétiens) permet de voir le travail original effectué par l'imaginaire cognitif pour une mise en contact avec la puissance de l'origine humaine. Ce que démontrent les études du volume à propos de sociétés d'Afrique noire, de Madagascar et de La Réunion. Une attention particulière est dévolue aux techniques d'apprentissage de la transe (Côte d'Ivoire et Togo).
Et si l'anthropologie et l'histoire pouvaient nous éclairer sur les politiques de santé actuelles ? Le principe d'analyse du passé pour mieux comprendre le présent s'adapte parfaitement à un pays à la situation aussi complexe que plurielle de l'Afrique du Sud. Afin de mieux cerner les enjeux contemporains de santé publique, l'ouvrage propose tout d'abord une synthèse historique du développement médical dans ce pays d'Afrique australe. Les cultures sud-africaines y ont connu de nombreuses mutations depuis l'arrivée des premiers colons jusqu'à l'élection de Nelson Mandela à la présidence. Une étude anthropologique des itinéraires thérapeutiques traditionnels, mais actuels, en milieu urbain illustre le processus dynamique dans lequel s'inscrivent le diagnostic médical et la cure, ainsi que la situation particulière des femmes africaines face à la gestion de la maladie. Ce travail met en avant les liens étroits qui existent entre le champ de la médecine et les autres aspects de la vie quotidienne, ainsi que l'interaction permanente d'une société industrielle et de sociétés traditionnelles réunies sur un même espace géographique, politique et économique.
Ce deuxième volume de la collection "anthropologie" est consacré à la relation conjugale vue du côté des femmes. En Asie, comme ailleurs, les enjeux du mariage sont culturellement construits et délimitent la faible marge de manœuvre laissée à la femme. Cet espace de liberté restreint est précisément l'objet des dix articles de l'ouvrage : malgré les limites qui leur sont assignées, les femmes disposent-elles d'un pouvoir comparable à celui des hommes ? Le livre n'esquive pas les problèmes que pose ce thème à l'ethnologie, notamment ceux liés au "silence" des femmes sur des questions aussi intimes. Hormis le cas des Puyuma de Taïwan et celui des Iatmul de Papouasie Nouvelle-Guinée, toutes les sources écrites et les matériaux ethnographiques utilisés traitent de groupes majoritaires de la région (Birmanie, Chinois Han, Coréens, Lao, Thaîs, Vietnamiens et Bengalis).