Manuels scolaires et paradoxes du multiculturalisme officiel (1980-2000)
Il ne s'agit pas ici de réécrire une histoire de l'éducation en Amérique centrale en général et au Costa Rica en particulier, mais d'insister sur les enjeux de l'éducation à un moment fondateur, à savoir le "moment multiculturel" des années 1980 à 2000. Cette période fut marquée en Amérique centrale par des débats publics autour des fondements culturels des nations telles qu'elles furent imaginées au XIXe siècle et telles qu'elles continuaient d'être représentées dans les récits pédagogiques nationaux. Ces débats portaient sur les représentations imaginaires de l'hétérogénéité historiquement constitutive de l'Amérique centrale mais aussi sur la représentativité des sujets qui prétendent parler en représentation du "soi" national. Cela conduisait bien évidemment à s'interroger sur l'esprit d'équité et de justice sociale/raciale qui devrait fonder le vivre ensemble, bien loin des discours et des pratiques autoritaires, absolutistes et discriminatoires.
Ce numéro 6 des Cahiers du CRILAUP donne la pa-role aux victimes, descendants et héritiers de l'exil républicain afin de dévoiler certains points méconnus et les plus critiques de l'exil républicain espagnol de 1939 (connu aussi sous le nom de la " Retirada ").Les témoignages exposés dans ce sixième numéro per-mettent d'éclaircir certains points jusque-là non abor-dés, ou faiblement, ce qui a pour conséquence de mettre quelque peu sous rature les blancs encore per-sistants de cette partie de l'histoire de l'Espagne de la France, du Mexique et de l'Afrique du Nord.Il s'agit d'un travail en deux parties. La première partie est consacrée aux approches théoriques et la deu-xième aux témoignages des quatre générations vic-times de l'exil républicain. Les témoignages rappellent des vécus et en même temps les faits objectifs liés à la fin de la guerre civile espagnole, puis peu à peu, nous abordons l'ensemble des événements passés, les ob-jectifs et conséquences de certaines activités hu-maines, l'attitude de certains héritiers face à leur héri-tage traumatique, parfois méconnu et/ou oublié…Les témoignages mettent l'accent sur des points très précis et nous prouvent que tout ce qui se rapporte à la révolution espagnole (1931-1939) baigne dans une lumière insolite, à cause de l'absence ou du refus de sa reconnaissance officielle. Ces témoignages nous ont permis de faire un bilan de l'héritage actuel de cette partie de l'histoire du XXe siècle qui affecte encore actuellement des milliers de descendants. Par voie de conséquence, les séquelles perdurent et les cicatrices sont toujours très profondes.
La question de la violence mobilise un grand nombre d'études dans les recherches postcoloniales. Trois orientations se dégagent au moins. D'une part, il est question le plus souvent d'approches psychologiques analysant comment se constituent des subjectivités en postcolonies et, d'autre part, la deuxième tendance se cantonne à des vues purement politiques assorties d'une condamnation morale de la violence ( la cible visée dans ce cas étant l'Etat) et enfin, il est devenu un lieu commun de fustiger la violence coloniale et son substitut actuel la mondialisation. Ces approches ne soulignent pas assez le rôle structurant de la violence dans le déroulement de l'histoire des peuples en général et celle des peuples postcoloniaux en particulier. A quelles conditions la violence accouche-t-elle, à sa manière, les Histoires postcoloniales? Telle est la question fondamentale qui guidera ce livre. L'orientation cruciale de cet examen est de se placer à l'intersection des Représentations, des Pratiques et des Institutions afin de sonder comment les subjectivités et les communautés postcoloniales vivent de profondes transformations du fait de la violence.
Inconscient, non-conscient, conscient. En hommage à Daniel Meyran
Examen critique de la vie psychique, ses manifestation chez les " sujets ", dans le champ du social et dans les productions culturelles (littératures, manuels scolaires, films, journaux, discours, etc.) Publication hybride: à la fois actes du XXIIIe congrès international de sociocritique et hommage au professeur Daniel Meyran. Textes en français, en espagnol, en provenance de plusieurs pays européens et américains.
Afrodescendance : parcours de représentation et constructions hégémoniques
A partir des présupposés théoriques des Cultural studies, Subaltern studies et Postcolonial studies, l'auteur continue d'interroger les rapports contradictoires que les imaginaires collectifs des pays concernés par le fait de l'afrodescendance, notamment d'Amérique latine, entretiennent avec ce qu'il désigne comme la "présence-histoire" noire : cultures, langues, religions, sexualités, identités chromatiques, combats pour un accès véritable à la citoyenneté politique, auto-représentation politique et poétique et mémoires de l'esclavage transatlantique.
Formes y practicas de auto/representacion. Apuestas imaginarias y politicas
Rassemblant des contributions qui émanent principalement de chercheur-e-s afro-descendant-e-s, cet ouvrage dévoile la "face cachée" du Costa Rica, celle qui n'est pas forcément représentée dans les récits pédagogiques nationaux de ce pays. il fait le point sur certains trajets de représentations imaginaires hégémoniques, tout comme il met l'accent sur les parcours de résistance, d'auto-adffirmation et d'auto-représentation des Afro-descendant-e-s de Limon.
Vista por intelectuales, artistas y activistas afroperuano-a-s
El presente trabajo pretende ofrecer un abanico de reflexiones y respuestas relativas a las actividades de las diferentes organizaciones y asociaciones afroperuanas que se esfuerzan por propugnar otra imagen de lo-a-s negro-a-s en su pais. Un objectivo que concentra la pregunta: que significa ser negro-a en la actualidad en el Peru?
En une quinzaine de contributions, l'ouvrage revient sur la question de la responsabilité de Las Casas dans la mise en esclavage des Noir-e-s suite à la formulation du Onzième Remède dans le " Memorial de Remedios para las Indias " de 1516. Dans quelles circonstances historiques, politiques, économiques et imaginaires Las Casas a-t-il fait cette proposition destinée à libérer les Indiens tout en ménageant les intérêts de la couronne espagnole et des " colons missionnaires " ? Les auteurs ici rassemblés ouvrent la voie à une réévaluation de la figure de Las Casas qui l'affranchisse de l'emprise des lectures purement historiennes en la resituant dans le contexte d'autres productions discursives et symboliques contemporaines.
Cet ouvrage collectif a une hypothèse de départ : si la colonisation de l'imaginaire des noirs a résisté à la relation coloniale c'est bien parce qu'elle ne reposait pas seulement sur la violence du système de la plantation et de la colonie, mais aussi et surtout sur des discours (négatifs) de représentations du noir, reproduits encore aujourd'hui. Les contributions pluridisciplinaires et multilingues recueillies ici ont donc un objectif clair : montrer que l'ex-sujet colonisé noir renégocie, malgré la dispersion (et la fragmentation de la mémoire), de nouveaux contrats de représentation de soi et de représentation du monde transcrits par des discours post-coloniaux : littéraires, anthropologiques, cinématographiques, etc. ; ceux-ci fonctionnant comme autant de discours alternatifs face au mainstream (discours eurocentristes et/ou patriarcaux).