Chercher ensemble dans l'espace de la classe, de la formation, de la recherche, qu'est-ce que cela implique en termes d'activités et de dispositifs? Qu'est-ce que cela provoque comme tensions et/ou bénéfices? Comment travail collectif et travail individuel s'articulent? Comment les relations peuvent-elles se nouer, se défaire, s'épuiser ou se renforcer entre sujets de positions " inégales " ou différentes (enseignant et élèves, formateur et formés, directeur de thèse et doctorant, par exemple), mais aussi entre pairs?C'est à ces questions que les 27 auteurs apportent des éclairages. Les analyses proposées donnent à voir des enjeux, des processus, des fonctionnements mais aussi des difficultés du travail collectif, et permettent de dépasser toute doxa. S'il est ancré dans le champ des didactiques, cet ouvrage ouvre également sur un dialogue avec les autres disciplines en sciences de l'éducation. Il est organisé en trois parties qui renvoient respectivement aux espaces de l'école, de la formation et de la recherche.Les différentes contributions permettent aux lecteurs de mettre en perspective les questions posées, les méthodologies mobilisées et les concepts travaillés afin de tenter de définir ce que chercher ensemble signifie.
Les recherches présentées dans ce numéro explorent des contextes bien différents, tels que l'école maternelle et le lycée, et mobilisent des approches théoriques variées: cadre sociologique, théorie de l'action conjointe, didactique curriculaire. Mais c'est bien la question des contenus d'enseignement et d'apprentissages qui reste au cœur de ces contributions.
Les contenus sont une dimension fondamentale de toute situation d'apprentissage: cet axiome des didactiques nous invite à mieux comprendre l'attention portée aux objets d'apprentissage. Prendre des études disciplinaires comme objets de recherches didactiques renvoient à des enjeux cognitifs et affectifs dans la relation aux contenus (savoirs, savoirs-faire, savoirs-être, valeurs, etc.) tant du côté de l'enseignant (par un rapport critique à ces contenus, dans l'élaboration de la situation didactique) que ducôté de l'apprenant (par l'appropriation, elle aussi critique, des contenus).
Fondements d'un champ de recherche en cheminant avec Yves Reuter
Ce recueil est intitulé Théories – didactiques de la lecture et de l'écriture, comme un clin d'œil aux lecteurs avertis reprenant à une lettre près – le " s " à didactiques – le nom de l'équipe de recherche qu'Yves Reuter a fondée, connue sous l'acronyme de Théodile. Il regroupe les contributions de vingt chercheurs de renommée nationale et internationale dans le champ des didactiques, mais aussi de celui de la psychologie et de la sociologie pour rendre hommage aux travaux d'Yves Reuter.Les auteurs se sont emparés de débats concernant les fondements de la didactique du français, les concepts, les contours des disciplines scolaires, les dimensions épistémologiques ou encore les enjeux de cette discipline de recherche. Ces contributions contrastées retracent ainsi non seulement les objets et les questionnements qui ont jalonné les travaux d'Yves Reuter mais aussi les enjeux qui traversent le champ des didactiques.
Questionner l'espace s'inscrit dans la continuité des réflexions menées autour des méthodes de recherche en didactiques et fait suite aux trois premiers ouvrages : outre le volume premier, le volume Questions de temporalité et le troisième Questionner l'implicite. En traitant ici de la perception de l'espace et des enjeux de son questionnement dans les travaux en didactiques, ce dernier volume ouvre un chantier théorique et méthodologique vaste sur une dimension peu problématisée et néanmoins fondamentale dans les recherches sur les constructions des savoirs.
Entre réflexions liées à des problématiques contemporaines et retour sur des concepts fondateurs des didactiques, les contributions de ce numéro, enracinées dans différentes disciplines, montrent l'intérêt de l'analyse didactique.La compréhension du monde social, l'acquisition de compétences du socle commun au travers d'apports disciplinaires, l'éducation à l'orientation sont là quelques-unes de ces problématiques, développées à partir des disciplines comme l'EPS, l'éducation musicale, l'information-documentation, l'histoire et la géographie, etc. L'ensemble de ce numéro propose une mise en perspective située de ces questions et thématiques.A côté de ces problématiques vives, deux concepts sont réinterrogés, éclairés et questionnés pour être présentés dans des perspectives spécifiques. Ainsi, Fijalkow J. revient sur la théorie de la clarté cognitive quand Bourg A. étudie l'utilisation de la Transposition didactique dans les travaux concernant les sciences de l'éducation musicale.Que ce soit dans les articles développés sur les thématiques plus récentes, ou dans ceux qui mobilisent des concepts plus anciens, ce numéro se propose de mieux comprendre certains enjeux éducatifs à propos desquels les didactiques peuvent proposer des pistes fécondes.
Les représentations des disciplines à la fin de l'école primaire
Ce travail constitue le premier ouvrage d'importance sur le concept de conscience disciplinaire. Il est le fruit d'une longue recherche menée par sept didacticiens, membres du laboratoire Théodile-CIREL de l'université de Lille3. Il a pour objectif de mieux comprendre les façons dont des élèves de fin de primaire identifient et reconstruisent les différentes disciplines scolaires (Français, Mathématiques, Sciences), c'est-à-dire comprennent (ou non) ce qui est attendu, légitime, interdit, sollicité, sur le plan des contenus, des visées, des situations... dans les différentes disciplines. Il s'agit là, en effet, d'une composante importante mais encore très sous-estimée de la réussite ou de l'échec scolaire. Après une première partie explicitant le concept de conscience disciplinaire, sa genèse et ses intérêts, suit la présentation d'une enquête menée auprès de quelques trois cents élèves de CM1 et CM2 ainsi que de leurs enseignants. Chaque discipline fait l'objet d'un chapitre spécifique avant d'être approfondie dans le cadre d'une approche comparative. Un éclairage particulier est donné à la discipline Français pour laquelle sont mis en perspective les discours des maîtres et de leurs élèves. Ce travail est enrichi par un chapitre portant sur les questions méthodologiques et par une synthèse des résultats qui ouvre de nouvelles pistes de recherches. Cet ouvrage intéressera le public des chercheurs et des étudiants dans le domaine de l'éducation ainsi que celui des formateurs. Au-delà, il est susceptible de toucher les enseignants et tous ceux qui cherchent à mieux comprendre les dimensions qui participent de l'échec ou de la réussite scolaire.
L'école n'est pas un sanctuaire. L'élève y vient avec son vécu d'enfant et l'institution elle-même fait entrer dans l'école des objets extrascolaires ou fait sortir les classes (théâtre, cirque, cinéma, musée, etc.). Les interférences et/ou interactions entre le scolaire et l'extrascolaire sont ici interrogées au regard des apprentissages en classe de français. Quelle place pour la sphère privée de l'enfant dans sa vie d'élève (P. Heems) ? Et dans les activités propres à la discipline comme l'écriture ? Comment penser, par ailleurs, la convocation d'objets extrascolaires, dans le monde de l'école ? Et pour construire quels savoirs ? (objets du quotidien dans le " quoi de neuf " en cycle 1, F. Bureau ; médias et radio au lycée, C. Mercier, J.¬P. Rausch ; collégiens au tribunal, M. Habi ; blog et écriture, S. Michieletto).Le domaine culturel, à la frontière du scolaire et de l'extrascolaire (spectacles, musées, cinéma, rencontres…), pose aussi question à la discipline et à ses contenus. Notamment lorsqu'il se déploie dans l'école mais en dehors de la classe : quelles articulations entre la culture extrascolaire et les apprentissages (C. Coget) ? L'évolution des injonctions officielles et des partenariats est, à ce titre, riche d'enseignements (A. Dias-Chiaruttini). Comment penser par exemple les sorties au musée ? (F. Bertot, C. Cohen-Azria) ?
Quels contenus caractérisent les différentes disciplines ? Quels sont leurs sources et leurs modes de structuration ? Quels problèmes posent-ils aux maitres et aux élèves ? Comment sont-ils mis en scène dans la classe au travers des pratiques d'enseignement ? Comment les acteurs se les approprient-ils ? C'est à ces questions que cet ouvrage tente de répondre en réunissant des contributions issues du 2e colloque de l'Association Internationale pour des Recherches comparatistes en Didactiques qui s'est tenu à Lille en janvier 2011. Il croise ainsi les regards de spécialistes reconnus des différentes disciplines (didactiques du français, des mathématiques, des sciences…) sur les définitions possibles des contenus d'enseignement et d'apprentissages, sur leurs catégories, sur leurs variations selon les matières scolaires, les activités ou encore sur les représentations des maitres et des élèves. A un moment historique où se développent dans nombre de pays des débats sur les curriculums, sur les relations entre programmes et socles ou sur la priorité à accorder aux savoirs ou aux compétences, cet ouvrage propose des analyses informées et des pistes de réflexion loin des simplifications partisanes.