Ce dossier traite de la manière dont les identités collectives se manifestent et se construisent à travers les discours politiques et médiatiques en Amérique Latine. Dans cette région en effet, de nombreux groupes qui revendiquent une identité propre influencent des politiques publiques et sont à l'origine de mouvements sociaux ou de changements sociopolitiques. On pense notamment aux identités ethniques, comme celles des populations dites " indigènes "; aux identités liées à l'appartenance à un parti, à une idéologie ou à un ensemble national; aux identités de genre, etc. Par ailleurs, l'altérité, autrement dit, la question de la relation à l'autre, est au cœur de la notion d'identité. En ce sens, les notions d'identité et d'altérité sont étroitement liées à la question du conflit. Ce dossier porte donc également sur la question des conflits liés à l'identité.Les contributions retenues couvrent le Mexique, le Venezuela, le Chili, ainsi que la zone frontalière entre le Pérou, la Bolivie et l'Argentine. Selon les cas, l'identité y est appréhendée sous l'angle de la désignation polémique (emploi des mots droite et gauche); du roman national (la question des Malouines); de la stratégie argumentative d'" ethnicisation " du discours; de la communication gouvernementale à visée éducative (contre les violences conjugales). Est abordée également, avec le cas du nahuatl, la problématique de l'identité associée à une langue dominée.
Apparent paradoxe au regard de son titre: la revue Mots. Les langages du politique a retenu " le silence en politique " comme dossier de son prochain numéro. Le silence est généralement défini par la négative ou l'absence, opposé à la parole ou au bruit. Pour autant, le silence n'est pas nécessairement dépourvu de sens. Il est d'abord diversement perçu selon les époques et les cultures. Il peut ensuite être interprété différemment: la réponse par le silence à une question n'a pas la même signification en tout lieu. Il vaut accord ou acquiescement, comme en droit le plus souvent, selon le principe "?Qui ne dit mot consent?", mais peut aussi traduire le refus ou la désapprobation. Le silence est enfin valorisé ou déprécié en fonction des circonstances: il en est dans lesquelles il convient de parler, et d'autres où il est recommandé de se taire. Si les silences sont multiformes et polysémiques, silence et parole restent indissociables et inséparables. Mais quelle place et quelle importance accorder au silence dans l'analyse du discours?? Envers de la parole, point aveugle, partie fonctionnelle et structurante du discours, composant essentiel des énoncés, élément constitutif de la communication, mécanisme producteur du sens, "?matière signifiante par excellence?"?? Au-delà de ces interrogations, le dossier vise particulièrement les usages et les interprétations des silences en politique. On s'intéressera au silence politique lui-même et au traitement (médiatique notamment) qui en est fait, plutôt qu'au non-dit, à l'implicite, à l'indicible, à l'ineffable ou au refoulé des discours.
Trente ans d'étude des langages du politique (1980-2010)
Il y a trente ans paraissait le premier numéro, daté d'octobre 1980, d'une revue dotée d'un titre se présentant sous la forme d'un acronyme, dont le développement déclinait son champ d'investigation : Mots, Ordinateurs, Textes, Sociétés. Officiellement démotivé en 1989, le nom de la publication cessa sa vie de sigle, mais se vit adjoindre un sous-titre, considéré aujourd'hui comme partie intégrante de l'identité de la revue : Les langages du politique. À l'occasion de ce trentième anniversaire, la livraison de l'automne 2010 sera un numéro spécial, consacré à un bilan de trente ans d'étude des langages du politique – non seulement dans la revue éponyme de cet objet, même si elle a, logiquement, fortement contribué à son traitement, mais dans différents ouvrages et revues, venant de chercheurs français et étrangers appartenant à diverses disciplines et institutions et se référant à diverses problématiques et méthodologies. Sans aucunement prétendre à l'exhaustivité – l'objet étant d'autant plus vaste que les deux notions de langage et de politique sont particulièrement extensives –, ce numéro spécial pourra être considéré comme un ouvrage de référence tant du côté des sciences du politique que de celui des sciences du langage ou de la communication. Trentenaire oblige : une trentaine d'auteurs ont été sollicités pour contribuer à ce travail de synthèse.
Trente ans d'étude des langages du politique (1980-2010)
Il y a trente ans paraissait le premier numéro, daté d'octobre 1980, d’une revue dotée d’un titre se présentant sous la forme d’un acronyme, dont le développement déclinait son champ d’investigation: Mots, Ordinateurs, Textes, Sociétés. Officiellement démotivé en 1989, le nom de la publication cessa sa vie de sigle, mais se vit adjoindre un sous-titre, considéré aujourd’hui comme partie intégrante de l’identité de la revue: Les langages du politique. À l’occasion de ce trentième anniversaire, la livraison de l’automne 2010 sera un numéro spécial, consacré à un bilan de trente ans d’étude des langages du politique – non seulement dans la revue éponyme de cet objet, même si elle a, logiquement, fortement contribué à son traitement, mais dans différents ouvrages et revues, venant de chercheurs français et étrangers appartenant à diverses disciplines et institutions et se référant à diverses problématiques et méthodologies. Sans aucunement prétendre à l’exhaustivité – l’objet étant d’autant plus vaste que les deux notions de langage et de politique sont particulièrement extensives –, ce numéro spécial pourra être considéré comme un ouvrage de référence tant du côté des sciences du politique que de celui des sciences du langage ou de la communication. Trentenaire oblige: une trentaine d’auteurs ont été sollicités pour contribuer à ce travail de synthèse.
Certains comportements suscitent notre curiosité et parfois notre admiration par leur capacité à manifester un haut de degré de complexité et de créativité sans pour autant faire l'objet d'une planification préalable. L'improvisation nous intrigue ainsi chez les artistes (musiciens, poètes, acteurs ou danseurs) qui en font leur spécialité. On la retrouve également dans de nombreux types d'interactions sociales. Une approche interdisciplinaire ainsi qu'un retour réflexif sur les méthodes et les schémas explicatifs disponibles paraissent nécessaires pour élucider ce phénomène, dont la spontanéité et l'imprévisibilité semblent faire obstacle à une saisie scientifique.