La brève histoire du Parti républicain de la liberté (PRL) demeure une histoire largement méconnue. Couvrant la période allant de l'hiver 1945-1946 à l'échéance décisive des élections législatives de 1951, c'est-à-dire les années correspondant en gros à la reconstruction du système des forces politiques organisées au lendemain des ruptures de 1939-1945, elle n'en constitue pas moins un moment important et particulièrement révélateur de l'histoire des droites dites parlementaires. Les fondateurs du PRL étaient animés par une vaste ambition, celle de doter la France d'une organisation fortement structurée, destinée à regrouper l'ensemble des forces situées à droite et au centre droit de l'échiquier politique. Cette formation se fixe comme objectif de se hisser au niveau d'un " quatrième parti ", capable de faire pièce aux trois grands du Tripartisme (PCF, SFIO, MRP) dominant la scène électorale et parlementaire depuis 1945. En dépit des espoirs suscités et d'un certain nombre de succès ponctuels, la tentative a débouché sur un échec, l'absorption, en 1951, par le Centre National des Indépendants et Paysans (CNIP), apposant un point final à l'entreprise. Mais le retour en grâce de la droite modérée qui a caractérisé la seconde moitié de la IVe République ne peut pas être compris si l'on ne prend pas en compte cet effort d'organisation, les causes multiples de son échec et les leçons qui ont été tirées de ce dernier. C'est ce qui est proposé d'examiner dans cet ouvrage de synthèse, prenant appui sur une documentation largement inédite.
Fondée le 1er février 1978, l'Union pour la démocratie française a été pendant trente ans l'un des grands partis politiques français. Bien que la création de l'UMP en 2002 puis celle du MoDem en 2007 aient finalement scellé son sort, l'UDF a joué un rôle de tout premier plan dans la vie politique nationale. Structurée de façon originale par rapport à ses concurrents, elle rassembla quelques-unes des plus anciennes familles politiques (libéraux, radicaux, démocrates-chrétiens), ce qui fit sa complexité. Par ses élus, l'UDF a dirigé des milliers de communes, des dizaines de départements et de régions. Elle a participé pendant près de 20 ans au gouvernement de la France. À travers son fondateur, elle a même contrôlé la présidence de la République de 1978 à 1981. Aucune histoire globale de l'UDF n'existait encore à ce jour. Les chercheurs et les acteurs-témoins de ce livre, issu d'un colloque tenu en novembre 2011, ont voulu combler cette lacune.
Cet ouvrage a pour ambition de s'interroger sur la pertinence du lien utopies et histoire à partir de l'exemple canadien ; en effet, la discipline historique, partant des faits, peut apparaître – mais c'est à tort – comme plus étrangère à la compréhension des utopies. Celles-ci peuvent être réaction à un réel que l'on récuse comme le faisaient les fouriéristes rêvant d'une société égalitaire alors qu'ils vivaient dans une société qui ne l'était pas ; les utopies peuvent être aussi projection dans un avenir incertain ou repli sur soi comme le furent les phalanstères fermés sur eux-mêmes. La vision du Canada proposée aux candidats à l'immigration, parce qu'elle a été souvent très éloignée des réalités à affronter, fait de ce pays un laboratoire privilégié de l'étude des utopies à travers son histoire. Il a été perçu comme une immensité vierge aux richesses multiples et largement accessibles. Ignorant les famines si meurtrières en Europe, il fut vécu comme une terre d'abondance. Dans ce vaste espace à conquérir, les différentes populations pionnières purent croire trouver une terre de tolérance. La société canadienne largement fondée sur la négation des hiérarchies européennes peut être perçue comme éman-cipatrice de l'individu. Ces mythes se sont-ils concrétisés dans l'histoire du Canada ? L'Amérique du nord, qui ne s'est ouverte qu'au XVIe siècle et dont la découverte a révélé les immenses richesses, a été par là même terre d'utopies où tout semblait possible. Ce livre à dominante historique propose d'analyser sur le long terme (XIXe-XXIe siècles) en quoi le Canada a toujours été porteur d'utopies et comment celles-ci ont pu évoluer à travers l'histoire à partir de trois thèmes privilégiés : la terre d'abondance, le modèle démocratique et les modes de vie.
L'étude du tissu associatif – lieu privilégié de construction, d'expression et de mémoire des identités francophones – est le dénominateur commun des enquêtes de terrain et de l'approche historiographique d'une équipe pluridisciplinaire de chercheurs français et étrangers. L'ouvrage montre que, loin du rêve de l'universalité de la langue et de la culture françaises, la francophonie n'a d'avenir que dans la reconnaissance de la diversité de ses composantes, qui ne va pas sans risque de dilution, alors même que s'affirme l'hégémonie de la culture anglo-saxonne.
Un échec ? Colloque organisé par le Centre aquitain d'histoire moderne et contemporaine de l'université Michel de Montaigne-Bordeaux III, l'Institut universitaire de France, la Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine et le Comité d'histoire politi
Les études, issues du colloque et réunies dans le volume, expliquent les échecs du centrisme en France. La culture politique française ne reconnaît pas ce qui n'est ni la droite, ni la gauche. Le centriste est bien souvent celui qui évolue de la gauche vers la droite au gré des circonstances et par ambition personnelle. Le centrisme n'a pas sa place dans une culture politique marquée par le conflit. Le conflit, qui peut aussi s'identifier au consensus, est circonstanciel, construit mais rarement intériorisé. On peut donc s'interroger sur cette image négative qui n'est pas celle que l'on trouve dans tous les pays européens, où il existe sans doute une forte tradition de culture libérale ou chrétienne-démocrate et où le poids du parti communiste est plus faible qu'en France.
L'ouvrage a pour ambition de combler une lacune de l'historiographie politique et sociale du 20e siècle : le petit et moyen patronat et ses rapports avec les pouvoirs publics n'ont pas fait l'objet de nombreuses études de recherche comme les grandes entreprises. En effet, dans une historiographie marquée par la prégnance du marxisme, le petit et moyen patronat n'a pas sa place dans une société de classes, où il est considéré comme l'une des catégories les plus réactionnaires du patronat. L'approche libérale, qui insiste sur la diversité du patronat, ne considère pas non plus les PME comme l'élément moteur des "Trente Glorieuses". La Confédération générale des petites et moyennes entreprises créée par Léon Gingembre en 1945, avant même la naissance du CNPF en 1946, s'est attachée à forger une identité PME, solidaire des classes moyennes indépendantes et distincte du grand patronat. Ce n'est qu'à la fin des années 1980 que l'image des PME dans la nation française et auprès des pouvoirs publics devient positive. Les crises économiques de la fin du 20e siècle l'expliquent. Les représentations de la PME contemporaine sont multiples et diverses. Elles vont de la PME innovante et créatrice d'emplois à la petite entreprise commerciale en difficulté repliée sur l'hexagone. La PME devient un enjeu politique majeur au cœur des contradictions de la société civile tiraillée entre modernité et archaïsme.
Dans les années 1980, l'identité francophone en Ontario, toujours fragilisée par le passé, est plus que jamais marquée par les tensions qui régissent alors les rapports entre Ottawa et Québec, entre Trudeau et Lévêque. Vingt ans plus tard, le climat général s'est apaisé et les mesures prises par le gouvernement provincial ontarien ont rassuré les francophones de l'ouest qui semblent d'ailleurs se fondre dans une identité canadienne moins clivée et un bilinguisme de mieux en mieux admis, voire acquis. On remarque en même temps que les institutions francophones n'ont jamais été aussi dynamiques et aussi reconnaissables. Comment comprendre ce paradoxe si ce n'est en redéfinissant la francophonie ? Qui assure la francophonie à Toronto ? Les auteurs, qui depuis plus de vingt ans étudient cet aspect de la vie sociale canadienne, apportent par l'ouvrage un regard renouvelé sur le phénomène francophone.
Ce dictionnaire s'inscrit dans le cadre d'une enquête nationale sur le "personnel parlementaire de la Troisième République", menée par le Centre d'Histoire du 19e siècle (Université de Paris I - IV), sous la direction des professeurs Alain Corbin et Jean-Pierre Chaline. Il constitue, après l'ouvrage Députés et sénateurs de l'Aquitaine sous la Troisième République publié en 1995 aux éditions de la Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, le second volet de la recherche poursuivie sur ce thème à l'Université de Bordeaux III. Les Aquitains d'aujourd'hui pourront, grâce à ce dictionnaire, connaître les trois cent trente-sept parlementaires qui ont contribué à façonner la région et la France.
L'ouvrage est articulé autour de 4 thèmes principaux : économique, politique, social et culturel. Il s'agit d'une approche pluridisciplinaire qui tente de distinguer les ruptures et les continuités qui ont marqué la décennie, 1945-1954. Car reconstruire ce n'est pas seulement reproduire le modèle ancien et brisé par la guerre mais c'est aussi bâtir dans l'espoir d'un futur meilleur et porteur de modernité. Les conclusions d'ensemble soulignent la coexistence de permanences, synonymes de conservatisme politique et économique, et de modernités qui se traduisent par la prise en compte de mutations économiques et sociales importantes.