Les présidents de la Troisième République sont souvent perçus comme des personnages essentiellement symboliques, que la crise du 16 mai 1877 a amputés de leurs pouvoirs constitutionnels. L'étude du parcours politique d'Émile Loubet, qui occupe l'Élysée de 1899 à 1906, permet de nuancer cette image. Président de la Belle Époque, il est l'homme qui gracie Dreyfus, ouvre l'Exposition universelle de 1900, signe la loi de séparation des Églises et de l'État. Il fait sortir la France de son isolement en consolidant l'alliance franco-russe, en ratifiant l'Entente Cordiale, en éloignant l'Italie de ses alliés allemand et autrichien, lors d'un septennat dont la place dans l'histoire de France mérite d'être revue.
Utiliser les réseaux comme outil d'analyse en histoire est aujourd'hui devenuincontournable. Les sociétés humaines, conçues en tant qu'espaces relationnels decoopération ou de confrontation, concernent en effet toutes les périodes historiques.En outre, les outils actuellement disponibles afin de représenter graphiquement lesréseaux sociaux permettent d'apporter un regard plus aiguisé sur la densité des liens,voire leur nature, ainsi que le degré d'intégration des individus dans ces réseaux.Parallèlement, les recherches sur le genre ont également connu un formidable essor, maiselles ne croisent que de manière extrêmement marginale la thématique des réseaux.La spécificité de cet ouvrage collectif, dû à l'initiative d'une équipe d'historiennesdes universités de Bordeaux Montaigne et de Rennes 2, est de proposer une approcheau carrefour de l'histoire des réseaux et des gender studies.Sur un temps long – du XVIe siècle à nos jours –, cet ouvrage s'intéresse à la place et aurôle des femmes dans les réseaux, qu'il s'agisse de la formation de réseaux exclusivementféminins ou de la participation des femmes à des réseaux mixtes. L'approche envisagéeest résolument transdisciplinaire, afin d'enrichir la réflexion historique des apports etde la comparaison avec d'autres disciplines telles que la sociologie, discipline pionnièredans l'analyse des réseaux, l'anthropologie, la géographie ou bien encore le droit.
Parmi les grands noms de l'histoire politique de ces trente dernières années, celui de Sylvie Guillaume mérite d'être cité à plus d'un titre. D'abord pour son énergie, son efficacité et son enthousiasme, qui ont largement contribué au rayonnement national et international de l'université de Bordeaux 3. Mais aussi pour l'exceptionnelle qualité de son oeuvre scientifique, marquée par un esprit de curiosité et de découverte toujours en éveil. Globe-trotter de la recherche, elle a déployé ses talents de la IIIe à la Ve République, de l'Europe à l'Amérique du Nord, du libéralisme au centrisme, des classes moyennes aux petits patrons, d'Antoine Pinay à Konrad Adenauer. L'hommage qui lui est rendu dans cet ouvrage est à la mesure de cette diversité et de cette créativité communicatives. Une vingtaine d'historiens de renom se sont associés pour lui offrir ces mélanges, qui nous conduisent du xixe au xxie siècle, de Clermont-Ferrand à Québec en passant par l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Portugal, des " couches nouvelles " de Gambetta au new labour de Tony Blair, des centristes aux gaullistes, des services secrets au Parlement européen. C'est le témoignage amical de plusieurs générations envers une grande historienne, qui les a tous stimulés et inspirés.
La naissance tumultueuse de la Ve République a fait l'objet de nombreux travaux historiques qui insistent fondamentalement sur la crise du 13 mai 1958 et ses conséquences ainsi que sur l'élaboration de la Constitution et le référendum de confirmation. Mais dans la mise en place des nouvelles institutions, il est une séquence importante peu étudiée : les premières élections législatives de novembre 1958.Ces élections peuvent-elles être qualifiées de " rupture " ? En quoi participent-elles à la recomposition du système partisan français tant des points de vue du régime électoral, du renouvellement du personnel que des forces politiques ? Ces élections confirment-elles ou infirment-elles l'idée si souvent véhiculée et admise de la rupture opérée par l'avènement de la Ve République ? L'originalité de ce travail tient à sa nature et à sa problématique. Il s'agit d'une approche historique avec les outils et la méthodologie utilisés par les historiens alors que jusqu'ici, le terrain était très largement occupé par la science politique et la sociologie électorale.Ce livre, à travers ces différentes approches, permet de comprendre l'influence de ces élections législatives sur le remodelage du paysage politique français.
Cet ouvrage fait le point des connaissances sur la crise du 13 mai 1958 et le retour du général de Gaulle au pouvoir en France : l'impasse de la Quatrième République n'a-t-elle été scellée que par une conjonction de facteurs exceptionnelle ? La Cinquième République est-elle entachée d'une origine illégitime ? Le bénéficiaire des évènements s'illusionnait-il sur la réalité algérienne ? Fut-il placé en connaissance de cause devant un nœud d'ambigüités ?
Quel est le rôle de la résistance dans la vie politique française sous la IVe République? Qu'en est-il de la survivance des idéaux des résistants après la guerre ? Y a-t-il une scission entre le gaullisme de guerre et le gaullisme politique ? Toutes ces questions sont au centre de ce volume collectif réalisé par des spécialistes de l'histoire française contemporaine. Il s'agit également d'examiner dans quelle mesure le mouvement de la résistance a eu une influence sur la vie politique en France, tant du point de vue idéologique que du personnel engagé dans la vie politique. L'une des études est d'ailleurs consacrée au lien entre carrière politique et engagement dans la lutte contre l'ennemi. Enfin, l'intérêt des chercheurs s'est porté sur une possible filiation entre la résistance et quelques grands mouvements politiques comme le RPR, le Parti communiste ou le Mouvement républicain populaire.
Si les textes — outils de base habituels des historiens — restent les plus nombreux, des documents de plus en plus souvent utilisés telles cartes, affiches, caricatures ont été ajoutés. Beaucoup de documents n'avaient encore jamais été ainsi sélectionnés dans un ouvrage sur le 20e siècle. Quelques textes "classiques" ont été conservés, parce qu'ils présentent un exceptionnel intérêt historique. Une grande ouverture géographique, ne se limitant pas à la seule histoire de France, et une grande attention pour l'histoire du temps présent, en particulier les années 1980-1990, fait de ce recueil un outil unique en son genre. Un tel ouvrage offre aux étudiants des universités, aux élèves des classes préparatoires, mais aussi aux enseignants d'histoire contemporaine, la possibilité d'un voyage à travers le 20e siècle, à partir de sources variées, sur des questions nationales et internationales qui ont marqué ce siècle.
L'université bordelaise Michel de Montaigne est l'héritière d'une des plus prestigieuses facultés des lettres de la fin du 19e siècle qui puisait elle-même ses racines dans un lointain passé médiéval. En retraçant ce long cheminement où les manifestations étudiantes, le statut des professeurs, la place des locaux et la succession des réformes sont autant de questions très actuelles, les auteurs concilient l'histoire et le présent du rayonnement de l'université. Grâce à une série d'enquêtes sociologiques, menées depuis plusieurs années, le lecteur peut ainsi découvrir un univers à la fois proche et mal connu.
Ce dictionnaire s'inscrit dans le cadre d'une enquête nationale sur le "personnel parlementaire de la Troisième République", menée par le Centre d'Histoire du 19e siècle (Université de Paris I - IV), sous la direction des professeurs Alain Corbin et Jean-Pierre Chaline. Il constitue, après l'ouvrage Députés et sénateurs de l'Aquitaine sous la Troisième République publié en 1995 aux éditions de la Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, le second volet de la recherche poursuivie sur ce thème à l'Université de Bordeaux III. Les Aquitains d'aujourd'hui pourront, grâce à ce dictionnaire, connaître les trois cent trente-sept parlementaires qui ont contribué à façonner la région et la France.