Ce petit ouvrage a pour but de présenter et de mettre en débat quelques-unes des notions principales qui sont mobilisées dans la conception ou l'évaluation des projets urbains et territoriaux: densité, diversité, paysage, milieu et quelques autres. Pour présenter ces notions, différents textes ont été retenus. Ces textes sont issus de la littérature scientifique, des écrits d'urbanistes ou encore de la littérature. La réunion des écrits n'a pas visé l'exhaustivité, ni même la représentativité. Elle a procédé d'un cheminement en partie spontané, d'une sorte de dérive non pas urbaine, mais littéraire, au fil des études et des recherches conduites dans le cadre des activités quotidiennes d'enseignants-chercheurs. Rapprochés les uns des autres, ces textes et leurs auteurs peuvent alimenter la réflexion préalable au projet dans ses dimensions parfois, souvent même, contradictoires. C'est par l'usage particulier que les auteurs font de ces notions que des nuances ou des divergences de sens et de mise en œuvre peuvent apparaître, animant le débat qui prélude au projet urbain puis le structure. En effet, si certains textes sont en phase les uns avec les autres, de micro-collisions, voire des affrontements d'usage et de signification peuvent apparaître de leur confrontation.
La recherche historique en archives impose d'importants dépouillements jetant de manière fugace un éclairage sur des figures, des anecdotes qui n'étant pas centrales pour notre propos ne sont pas intégrées le plus souvent à l'étude. Ces tranches de vie sont tout ce qu'il reste, bien souvent, de la vie d'un homme ou d'une femme, d'êtres sans histoire – dont l'histoire ne peut être reconstituée. Mais ces bribes d'histoires, ces témoignages fugaces restent en mémoire. Les chercheurs les conservent dans leur mémoire, se les racontent. Ces bribes ont le pouvoir évocateur de brèves et résonnent un peu comme les " Je me souviens " de Georges Perec. C'est cette force d'évocation que les auteurs souhaitent proposer à un public plus large, comme témoignage de ces vies ordinaires mais également d'un aspect de la recherche, un arrière-plan fait pour partie d'émotions vis-à-vis de ce que l'on pourrait désigner comme un quotidien sensible. Le parti pris a été de demander à une dizaine de collègues de partager les brèves qu'ils conservaient dans leurs dossiers. Nous avons renoncé à les ordonner thématiquement, ce qui revenait à un début de traitement. Elles sont présentées de manière subjective, comme une série de choix opérés par les divers contributeurs.Walter Benjamin l'affirmait: " Rien de ce qui s'est passé un jour ne doit être considéré comme perdu pour l'histoire. " Pas même les traces fugaces des anonymes, rebuts de la grande chronique. Elles sont comme des chutes d'archives, tombées au pied de l'établi des historiens. En voici qui, dans leur brièveté, disent quelques petits drames de la vie fragile au Moyen Âge.
À l'occasion de la réouverture de la bibliothèque de la Sorbonne à l'automne 2013 et de l'exposition " Lumières de la sagesse. Écoles médiévales d'Orient et d'Occident " (Paris, Institut du Monde Arabe, 25 sept. 2013 - 4 janv. 2014), ce livre propose de se replonger dans l'univers des écoles médiévales, à l'origine des grandes universités de notre monde contemporain, et d'explorer leur rôle dans la circulation des savoirs entre Orient et Occident. Collèges et madrasas, studia et cénacles, yeshiva et didaskalon, écoles et universités ont en effet joué un rôle essentiel et méconnu, dont de nombreux témoins, manuscrits et objets, sont encore visibles aujourd'hui. Né à l'ombre des palais, des églises, des synagogues et des mosquées, l'enseignement médiéval ne s'est pas contenté de transmettre et de reproduire à l'identique des savoirs religieux révélés mais s'est aussi largement ouvert sur le monde, en posant la question de la nature universelle de la science, et du sort que devait lui réserver la société.
La réforme de l'Église, qu'on dit réforme " grégorienne ", est désormais tenue pour un des tournants majeurs de l'histoire du Moyen Âge. Élaborée dans la seconde moitié du xie siècle, elle se répandit en Occident au passage des XIe et XIIe siècles. Son succès résulte de la conjonction entre l'impulsion de la papauté, en lutte pour son indépendance, et l'aspiration des fidèles à une vie évangélique. Mais l'élan réformateur ne fut si vif que parce qu'il trouva, en toutes régions de la chrétienté, des agents zélés pour le mettre en oeuvre, en particulier dans les rangs de l'épiscopat. Or ces pasteurs étaient, pour la plupart, issus des aristocraties locales dont ils prétendaient combattre les prérogatives au nom de la " liberté de l'Église ". Ainsi la réforme " grégorienne " exacerbe-t-elle la tension qui parcourt l'histoire du Moyen Âge occidental : un détournement de fidélité, de la parenté charnelle vers la parenté spirituelle. La Vie de Bérard, évêque des Marses, n'avait jamais été traduite en français. Quant au copieux recueil de miracles qui la prolonge, il était à ce jour inédit. Introduite, traduite et commentée, cette source d'une vigueur étonnante nous entraîne au coeur de l'intrigue : la réforme à l'épreuve du terrain avec, pour décor, la conque du lac Fucino et les hautes vallées de l'Abruzze. On y découvre l'ascension dans la carrière ecclésiastique du rejeton des comtes des Marses, ses combats de " bouillant réformateur " - pour reprendre l'expression de Pierre Toubert -, les ressorts de son gouvernement pastoral, mais aussi le conflit entre l'hagiographe et son commanditaire qui, contre toute attente, ne croit plus en la canonisation du défunt évêque. Ce livre est à la fois l'exploration d'une source singulière et un essai sur la réforme " grégorienne " saisie dans le feu de l'action.
Qui ne connaît de ces assiettes à décor imprimé où l'on servait naguère le dessert, à moins qu'elles n'ornent murs ou vaisseliers ? Plus présent de nos jours chez les antiquaires, empreint de quelque nostalgie, cet objet modeste s'avère bel et bien aussi, désormais, un objet d'histoire. Vingt spécialistes de l'image, réunis à Sèvres et à la Sorbonne, se sont en effet penchés sur sa fabrication et sa diffusion, sur son décor et son message. Objet d'art appliqué dont ils nous montrent les sources d'inspiration, ce produit industriel peu coûteux et, dès lors, accessible à tous se révèle au XIXe siècle comme un véritable media pour la propagande politique, l'apostolat religieux ou les intentions pédagogiques. Si le rire n'est pas absent au fond de ces assiettes, des rébus aux scènes comiques sur la vie de caserne ou aux présentations tardives qui infériorisent autrui, le faible et " nos bons paysans ", on y découvre, plus respectueusement, le visage des gouvernants et autres personnages illustres, les monuments célèbres, les progrès de la technique. On y apprend l'histoire, le catéchisme, l'amour de la patrie ; on y prend connaissance des guerres et des révolutions. Un media de faïence, en somme.
Textes officiels avec introduction, notes et annexes
Paradoxalement, dans une France profondément marquée par l'empreinte rurale, l'histoire des enseignements agricoles est une terre encore en friche. La création des écoles vétérinaires sous l'Ancien Régime, suivie de celle de l'École des eaux et forêts en 1824, en constituent les premiers jalons. Le décret du 3 octobre 1848 organise pour la première fois un enseignement comportant trois niveaux, élémentaire, moyen et supérieur, et destiné aux différentes " classes rurales ". Chacun de ces niveaux ne cesse ensuite de s'enrichir et de se diversifier tout au long du XIXe siècle et jusqu'à la Libération. Cet ouvrage, véritable recueil de sources et instrument de travail indispensable, est composé d'une introduction historique générale, de cent treize textes officiels annotés, d'une bibliographie détaillée et d'un répertoire systématique de tous les textes réglementaires repérés.