Les inégalités de santé représentent un enjeu majeur de justice sociale. Si nombre de déterminants sociaux de la santé ont été identifiés, l'analyse des processus qui produisent ces inégalités reste à approfondir. L'approche sociologique considère qu'elles représentent l'une des manifestations les plus saillantes de l'inscription des structures sociales dans les corps. Il importe ainsi, dans une perspective intersectionnelle, d'appréhender les rapports sociaux de pouvoir – renvoyant aux positionsde genre, de classe et de race – qui façonnent les pratiques. Cette approche invite aussi à ne pas appréhender le biologique indépendamment du social mais à penser l'interaction complexe entre ces deux dimensions. Elle engage enfin à analyser les pratiques de santé au sein de trajectoires de vie, de la naissance jusqu'à la mort, des atteintes à la santé jusqu'à la prise en charge par le système de soins.Cet ouvrage est issu de la leçon inaugurale prononcée au Collège de France le jeudi 3 avril 2025 par Nathalie Bajos, professeure invitée sur la chaire annuelle Santé publique pour l'année académique 2024-2025.
Le carbone est un des éléments majeurs de la vie sur Terre. Il intervient dans un grand nombre de processus modulant le climat de la Terre, l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère étant par exemple la principale cause du réchauffement climatique. La photosynthèse est un moteur du cycle du carbone, avec des échanges permanents entre les grands réservoirs que sont l'océan, l'atmosphère, les sols et la végétation. Ce livre décrit ce cycle, sa modification induite par les activités humaines et les systèmes d'observation, dont les satellites, qui ont été mis en place pour quantifier les échanges et comprendre les mécanismes sous-jacents.Cet ouvrage est issu de la leçon inaugurale prononcée au Collège de France le jeudi 7 novembre 2024 par François-Marie Bréon, professeur invité sur la chaire annuelle Avenir commun durable pour l'année académique 2024-2025.
En combinatoire, ce ne sont pas tant les problèmes et les résultats qui ont un intérêt, mais plutôt les méthodes et les techniques qu'il faut développer pour les résoudre. Certains problèmes sont simples à énoncer alors que les solutions sont complexes ; ou bien nous utilisons des hypothèses faibles, mais les conséquences peuvent être d'une richesse surprenante ; certaines démonstrations sont courtes et faciles à comprendre, mais ingénieuses et difficiles à découvrir. Bien que les objets étudiés, comme les graphes ou les familles de sous-ensembles d'un ensemble fini, présentent un intérêt purement mathématique, les résultats s'appliquent à de nombreux autres domaines, tels que l'informatique, l'économie ou l'épidémiologie.
Composer n'est pas démontrer. Composer, c'est inventer des impulsions et des flux. C'est comme l'eau d'une rivière. Composer, c'est inventer des chemins de traverse, des éloignements, des distances. C'est comme fuir et s'enfuir toujours. Mais composer, c'est long. Et lent. Très lent. Très, très long et lent... Ça n'avance jamais. C'est parce qu'on ne sait pas ce que ça va devenir. La question paradoxale, ça n'est pas d'achever mais comment ne pas finir. Composer, c'est ne jamais finir. Ça prendrait beaucoup trop de temps de finir, c'est-à-dire tout notre temps. Et pour autant, nous n'aurions jamais fini. (P.D.)
Comment expliquer le paradoxe fondamental de la matière vivante, qui allie stabilité et robustesse des formes à une dynamique interne constante ? Ce n'est pas seulement l'information génétique contenue dans les cellules, mais aussi les processus biochimiques et moléculaires observables in vivo qui sont à l'œuvre dans la morphogenèse. S'y ajoute la contribution essentielle des forces mécaniques qui, de la molécule au tissu, modèlent l'organisme. La dynamique du vivant émerge ainsi du contrôle biologique et des contraintes physiques à toutes les échelles. Son étude réunit aujourd'hui une communauté interdisciplinaire en pleine expansion qui observe, analyse et modélise le vivant.
L'idée que je me fais d'une théorie en biologie est assez éloignée de cette biologie théorique, mise en équations de phénomènes observés ou photographiés. J'en ai une conception plus simple, plus concrète. Non pas cette description mathématique de ce qui est vu, mais un modèle évolutif, un outil bricolé, avec des mathématiques peut-être, mais aussi de la langue naturelle, et qui sert avant tout à comprendre ce qu'on ne voit pas, à deviner, sous le visible, l'invisible du vivant, sa " logique " sous-jacente.
Dans les années 1920, une théorie mathématique (la diagonalisation des matrices) et une question physique (la détermination du spectre des atomes), nées indépendamment, se sont rejointes pour donner naissance à la mécanique quantique et à la branche des mathématiques appelée " théorie spectrale ". Celle-ci intervient dans toute équation d'évolution linéaire, dont elle décompose les solutions en une superposition de solutions stationnaires dites " modes propres ", qui vibrent à des " fréquences propres " : ces fréquences constituent le " spectre ".Située à l'intersection de plusieurs communautés mathématiques, la géométrie spectrale vise à comprendre le lien entre la géométrie initiale d'un objet et son spectre de vibration. L'autrice entreprend de retracer l'histoire de ce domaine très actif à travers quelques grands thèmes de recherche passés et actuels.
Le stockage et la conversion de l'énergie sont un des grands défis scientifiques des prochaines décennies et un enjeu environnemental majeur. Quels nouveaux matériaux vont permettre de fabriquer des batteries plus efficaces et plus " propres " ? Jean-Marie Tarascon fait le point sur ces questions qui concernent notre avenir et celui de la planète. Il présente notamment les technologies à ions Lithium, l'apport des nanotechnologies, et les recherches visant à l'élaboration de matériaux par des méthodes " bio-inspirées " : l'utilisation de matériaux d'électrodes provenant de la biomasse et obtenus par " chimie verte ".
Après des décennies d'études descriptives, la biologie du cancer vit une véritable révolution : les approches génétiques ont permis d'identifier beaucoup des dérégulations cellulaires susceptibles d'entraîner des tumeurs. Un traitement combinant arsenic et acide rétinoïque cible la protéine responsable de la leucémie promyélocytaire. Ce traitement, qui a permis de guérir la quasi-totalité des patients, suscite l'espoir que la compréhension intime des mécanismes de la cancérogénèse puisse bientôt déboucher sur de nouvelles approches thérapeutiques transposables à d'autres cancers.