On croyait la métaphysique dépassée, voire morte? Claudine Tiercelin n'a pour sa part jamais cessé d'en défendre la possibilité en construisant une métaphysique scientifique réaliste héritière du pragmatisme américain et de la tradition rationaliste française. Elle démontre que cette entreprise demeure même indispensable pour pouvoir parler de "vérité" et de "raisons". Et, à l'intérieur du champ disciplinaire lui-même, elle examine trois nouveaux défis que la métaphysique doit aujourd'hui relever: ne pas sombrer dans les excès du modalisme, se garder du risque scientiste et éviter les intrusions de la théologie.Vaste programme, donc, que de rendre à la métaphysique à la fois sa légitimité et ses armes, tout en nous invitant à puiser dans la philosophie des forces pour "continuer à respirer".
L'augmentation de la concentration du CO2 atmosphérique est la cause principale du réchauffement climatique observé depuis cinquante ans. Pourtant, les quantités de carbone fossile qui sont extraites du sous-sol et injectées dans l'atmosphère sont faibles devant les échanges naturels entre les grands réservoirs que sont l'atmosphère, les sols et la végétation, et l'océan. L'augmentation de la concentration atmosphérique vient perturber le cycle naturel du carbone. Aujourd'hui, du fait de l'augmentation de la concentration atmosphérique, les échanges de carbone entre ces réservoirs conduisent à un flux net vers les océans et la végétation, limitant ainsi la part dans l'atmosphère.La nature nous aide donc à limiter l'augmentation du CO2 atmosphérique et le changement climatique. Combien de temps cela va-t-il durer? On observe déjà dans le monde une augmentation de la fréquence des grands incendies qui injectent des quantités significatives de CO2 dans l'atmosphère. De même, le changement climatique conduit en France à un certain dépérissement des forêts, réduisant ainsi l'absorption du carbone par les écosystèmes sur notre territoire. On peut donc craindre que le changement climatique implique à terme une source additionnelle de carbone dans l'atmosphère et une accélération du réchauffement climatique. Ces processus sont encore très incertains et difficiles à modéliser, constituant ainsi une source principale d'incertitude sur la vitesse du changement climatique.Plusieurs composantes du cycle du carbone peuvent être observées par satellite. On peut en particulier mesurer la distribution de la végétation, son évolution et les anomalies interannuelles en lien avec des perturbations climatiques. Des instruments en orbite permettent aussi de mesurer la concentration du CO2 et du méthane dans l'atmosphère pour en déduire les émissions par les principaux sites émetteurs, mais aussi les échanges avec la végétation. C'est l'objet de la mission MicroCarb, développée par le CNES et qui sera lancée en 2025.
Depuis 2018, le Collège de France héberge la revue numérique Entre-temps, qui a pour ambition d'explorer et de partager dans un format numérique les nouvelles écritures de l'histoire. Animée par de jeunes chercheuses et chercheurs dans le cadre de la chaire de Patrick Boucheron, elle passe chaque semaine en revue, par des textes, des podcasts et des vidéos, les exigences et les questionnements d'une histoire engagée et savante qui ne cherchent pas seulement à diffuser plus largement ses savoirs, mais aussi à les mettre à l'épreuve de publics divers, témoignant de la variété et de la créativité des mises en présence du passé historique, notamment par les arts. En ce sens, Entre-temps est bien une revue d'histoire publique, qui s'inscrit dans la mission du Collège de France de faire savoir, c'est-à-dire de mettre la science devant la société.Cet ouvrage présente une anthologie de textes issus de cette revue: suivant les grandes rubriques qui en organisent les contenus ("Façonner", "Créer", "Transmettre" et "Exhumer") et donnant un aperçu des grandes séries qui l'animent, il permet de prendre la mesure des expériences narratives, visuelles et performatives qu'elle a suscitées. Car si Internet est sa propre archive, la forme du livre demeure aujourd'hui le principal vecteur du débat public. Voilà pourquoi cet ouvrage, donnant forme à une archive numérique du contemporain, entend contribuer à une discussion plus large sur ce que peut l'histoire publique aujourd'hui.
" L'art meurt du commentaire sur l'art. Le commentaire envahit tout – souvent, hélas, au détriment de l'œuvre. Censée se suffire à elle-même, elle ne s'apprécie plus qu'assortie d'un discours. Pire : d'accessoire, le commentaire est devenu central – comme le pilier d'un art qui peinerait désormais à tenir debout tout seul ou qui, faute d'émouvoir, exigerait pour être senti filtres, écrans, médiations. "
" Écouter les morts avec les yeux. " Ce vers de Quevedo me vient à l'esprit au moment d'inaugurer un enseignement consacré aux rôles de l'écrit dans les cultures qui, depuis la fin du Moyen Âge et jusqu'à notre présent, ont caractérisé les sociétés européennes. La tâche est urgente aujourd'hui où, brisant le lien ancien noué entre les textes et leur matérialité, la révolution numérique oblige à une radicale révision des gestes et des notions que nous associons à l'écrit.
Les principes de la relativité générale et de la mécanique quantique ? Les deux grandes théories physiques du XXe siècle, ne sont pas directement compatibles entre eux. Depuis les années 60, on connaît un bon candidat pour arriver à cette Grande Synthèse : la théorie des cordes. Ses propriétés donnent beaucoup d'espoir pour la résolution de problèmes fondamentaux en physique des particules, en gravitation quantique et surtout en cosmologie. Extraire les conséquences physiques de la théorie des cordes ? " morceau de physique du XXIe siècle tombé trop tôt sur nous ", est une aventure difficile mais fascinante.
Avec l'avènement de la physique quantique, on sait que le vide n'est pas le néant. Il est plein d'énergie et de particules virtuelles qui disparaissent aussitôt formées, ne laissant comme trace qu'une ombre de leur existence en perturbant les propriétés de la matière. En utilisant des cavités optiques, on peut contrôler les interactions entre la lumière et la matière, notamment à travers les fluctuations électromagnétiques du vide, et ainsi modifier les propriétés des molécules et leur chimie. Ces recherches offrent de vastes perspectives dans le domaine des sciences des matériaux et des sciences moléculaires.
Les algorithmes prennent une place grandissante dans la société, que ce soit pour des applications informatiques ou pour des usages en société (réseaux sociaux, moteurs de recherche, affectation post-bac, découpage électoral). Lorsque la théorie prend du retard sur la pratique, les méthodes risquent d'être appliquées avant qu'on ait compris leurs aspects fondamentaux, ce qui induit des risques de manipulation. La perspective algorithmique allie des considérations d'efficacité à une approche systématique des problèmes passant par différentes phases (modélisation, formalisation, résolution, application) au cours desquelles l'aléatoire joue un rôle important. Quand ils sont bien conçus, les algorithmes peuvent être un outil de transformation de la société et contribuer au bien social.
Le langage algorithmique est d'une richesse expressive suffisante pour faire face à la haute complexité descriptive du monde vivant. Les circuits cellulaires, les bancs de poissons, les nuées d'oiseaux, la transmission de rumeurs, les mouvements de foule, la polarisation politique sont autant d'exemples de dynamique sociale qui se prêtent à la modélisation par les algorithmes naturels. L'algorithmique est essentielle à la science du xxie siècle et constitue un des grands enjeux de l'informatique d'aujourd'hui.