Genèse du Kurdistan

Les Kurdes dans l'orient mamelouk et mongol (1250-1340)
Boris JAMES
Date de publication
4 mars 2021
Résumé
Au mitan du XIIIe siècle, la dynastie ayyoubide quittait le pouvoir en Égypte et bientôt en Syrie. Le sultanat de Saladin avait été caractérisé par une forte présence kurde à la fois au sein des armées du royaume et dans les plus hautes fonctions civiles politiques et judiciaires. Sa chute, au profit d'un groupe de militaires turcs d'origine servile, les Mamelouks, entraîna la marginalisation progressive des émirs et des notables kurdes. L'influence des Kurdes au sein de l'État mamelouk naissant fut bien réelle mais, au fur et à mesure qu'elle s'éteignait, elle se muait en une faible capacité de nuisance menant à de vaines conjurations. Les Kurdes n'eurent plus qu'une place politique périphérique dans l'Égypte et la Syrie du début du XIVe siècle.Que devenait alors la as ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
40.00 €
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Date de première publication du titre 4 mars 2021
ISBN 9791035105723
EAN-13 9791035105723
Référence 125159-09
Nombre de pages de contenu principal 472
Format 16 x 24 x 0 cm
Poids 600 g

Note à propos de la translittération

Abréviations

Remerciements

Introduction
I. Écrire l'histoire de la différence ethnique kurde au Moyen Âge
II. Les premières occurrences du terme " Kurde " et la question de l'ethnonyme
III. De l'" intermède iranien " à la période mamelouke ba?ride : la présence kurde dans le temps et dans l'espace
IV. Les études mameloukes et les Kurdes
V. Encyclopédisme mamelouk et récit impérial mongol
VI. L'apport du paradigme khaldounien

Première partie – LA CONSTRUCTION D'UN TERRITOIRE DES KURDES

Introduction

Prologue. L'espace kurde avant 1250

Chapitre 1 — La part des tribus

I. Le centre ayyoubide entraîne la périphérie ha?baniyya dans sa chute

II. Bu?tiyya et Bašnawiyya : la résilience du Zuzan

III. Sahriyya et Zarzariyya : une région charnière au centre du royaume ilkhanide

IV. Mazanganiyya, Hakkariyya et Rušakiyya : les piliers d'un territoire kurde en construction
A. ?umaydiyya et Mazanganiyya : mutation et fusion de deux groupes ancestraux
B. Démêler Hakkariyya et Gulmarkiyya
C. Les Rušakiyya : les prémices d'une autochtonie kurde en territoire arménien

V. L'ethnogenèse des Šahrazuriyya et l'éclatement de la steppe kurde

VI. Le Kurdistan zagrossien : un pays lointain en terre d'Iran

VII. Le pays kurde occidental : le nouvel horizon des tribus

Chapitre 2 — Nommer un espace idéel

I. L'espace kurde dans la géographie arabe et persane
A. Fars
B. ?Iraq al-?Arab/?Iraq al-?Agam
C. La Djéziré (al-Gazira)
D. Azerbaïdjan

II. De Zuzan à Kurdistan : une toponymie de la kurdité
A. Les territoires kurdes hors du Kurdistan
B. Le Zuzan al-Akrad ou la fin de l'Arménie méridionale
C. Kurdistan en arabe, c'est Bilad al-Akrad !

III. Modèle impérial iranien et nouveauté mamelouke : et le Gibal devint kurde
A. Gibal, Quhistan et ?Iraq-i ?Agam
B. al-Mamlaka al-Akradiyya al-gabaliyya : une fiction administrative et performative mamelouke ?

Deuxième partie – À LA RECHERCHE DE LA TRIBU KURDE : DU BRIGANDAGE À L'AUTONOMIE POLITIQUE

Introduction

Chapitre 3 — Résider, se déplacer et prospérer

I. Le rapport au territoire
A. Habitat permanent, habitat temporaire
B. L'ancrage territorial
C. La transhumance

II. Des modes d'accès aux ressources diversifiés
A. Économie pastorale et élevage
B. Agriculture
C. Commerce et artisanat

III. Vers une économie guerrière
A. Les coupeurs de routes : le brigandage comme mode d'accès aux ressources
B. La ?afara : une fiscalité de grand chemin

IV. Quel modèle économique ?
A. Économie de subsistance ou économie d'abondance ?
B. Spécialisation professionnelle et division du travail

V. Une situation intermédiaire

Chapitre 4 — Cerner la tribu : pouvoir et société

I. Comprendre la fragmentation tribale
A. Désigner le groupe
B. L'origine des tribus : la généalogie et le mythe
C. Formation et fragmentation des tribus
D. Segmentarité, chefferie ou aristocratie ?

II. La chefferie kurde : entre coercition et persuasion
A. Nommer le chef
B. Le trône en héritage
C. Un pouvoir coercitif et prédateur
D. Faire consensus

III. Autonomie et dépendance des tribus kurdes
A. La loi non écrite des tribus
B. L'autonomie des tribus face aux autres acteurs politiques

Troisième partie – LES ACTEURS KURDES FACE AUX MAMELOUKS ET AUX MONGOLS

Introduction

Chapitre 5 — La société militaire kurde en Égypte et en Syrie : la nostalgie des Ayyoubides

I. La présence kurde dans les armées mameloukes
A. Les Kurdes en tant que catégorie administrative
B. Les Kurdes sur le champ de bataille
C. Le muqaddam al-Akrad, une institution militaire au rabais

II. Aristocratie ancienne et apports orientaux : la résilience militaire des Kurdes
A. Quelques émirs kurdes au sein des armées mameloukes
B. Les Qaymariyya : la dernière chance des Ayyoubides et la défense du littoral
C. Les Šahrazuriyya : d'insaisissables mercenaires
D. Les Wafidiyya : emblème de la défaite politique des Kurdes en territoire mamelouk

Chapitre 6 — Lettrés kurdes et réseaux politiques dans l'espace mamelouk : l'atout caché

I. Des Kurdes dans la ville

II. Lettrés isolés et émirs-poètes

III. Légistes et professeurs kurdes : des techniciens en quête de pouvoir
A. La madrasa chafiite : le milieu kurde par excellence
B. La judicature : un centre excentré du pouvoir
C. Qa?i Singar et Ibn ?allikan : la connexion zarzari

IV. Les šay?-s kurdes en odeur de sainteté : entre hérésie et discrète influence
A. Le šay? d'al-Malik al-?ahir Baybars, al-?a?ir al-Mihrani al-?Adawi, par-delà les karamat
B. Al-?Adawiyya al-Akrad : confrérie déviante ou société secrète ?

V. Le dernier souffle d'une ?a?abiyya en déshérence

Chapitre 7 — Un territoire kurde sous influence mongole

I. Faire de la Haute Mésopotamie un territoire ilkhanide
A. Le cataclysme mongol : entre confrontation et intégration
B. Les Darband et les Qaragul : intégrer les routes du pays kurde
C. Qayaçiye contre Kalaliyya : la compétition avec les chrétiens de la Djéziré

II. Alliances et mésalliances des pouvoirs kurdes : choisir son camp entre deux empires
A. Les affidés kurdes de l'État ilkhanide
B. Mamelouks et Kurdes dans l'espace mongol : l'ambiguïté comme ressource

Conclusion

Sources et bibliographie

Index des personnes

Index des lieux

ANNEXES

Chronologie des événements importants de la période mamelouke ba?ride (1250-1340)

Arbres généalogiques des familles kurdes célèbres de la période mamelouke ba?ride

Les Banu Durbas

La famille des Banu Abi ?A?run

La famille d'Ibn ?allikan

Les émirs Qaymariyya

La famille de Šay? ?Adi

Les émirs Zarzariyya du pays kurde

Les Hakkariyya d'al-?Imadiyya

Les Hakkariyya de Gulmark

Cartes

Cartes particulières des zones tribales
Le pays kurde zagrossien (Kurdistan)
Le pays ?umaydiyya-Mazanganiyya/Zibariyya
Le pays Sahriyya
Le pays Zarzariyya
Le pays Gulmarkiyya-Hakkariyya
Le pays Bu?tiyya-Bašnawiyya

Au mitan du XIIIe siècle, la dynastie ayyoubide quittait le pouvoir en Égypte et bientôt en Syrie. Le sultanat de Saladin avait été caractérisé par une forte présence kurde à la fois au sein des armées du royaume et dans les plus hautes fonctions civiles politiques et judiciaires. Sa chute, au profit d'un groupe de militaires turcs d'origine servile, les Mamelouks, entraîna la marginalisation progressive des émirs et des notables kurdes. L'influence des Kurdes au sein de l'État mamelouk naissant fut bien réelle mais, au fur et à mesure qu'elle s'éteignait, elle se muait en une faible capacité de nuisance menant à de vaines conjurations. Les Kurdes n'eurent plus qu'une place politique périphérique dans l'Égypte et la Syrie du début du XIVe siècle.Que devenait alors la asabiyya kurde (" l'esprit de corps ") qui avait soutenu la dynastie ayyoubide? La phase historique qui s'ouvrait marquait les débuts d'une reconfiguration de la place des Kurdes au Levant ainsi qu'aux marges des empires, au Kurdistan. Cet ouvrage a pour objet l'étude du processus pluriel de construction d'un territoire des Kurdes, entre l'Anatolie et le plateau iranien. Des tribus belliqueuses ont ancré leur histoire dans les montagnes de ce lieu refuge. Elles y ont établi l'ordre intra- et intertribal, matrice de leur autonomie. Les grands États du Moyen-Orient (Mamelouks et Ilkhanides mongols), quant à eux, ont entériné cet édifice et contribué de manière décisive aux transformations spatiales, par le pouvoir de nommer les lieux et de coopter les hommes. La convergence paradoxale de leurs politiques impériales rivales s'impose comme le facteur crucial d'une autochtonisation des Kurdes.

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