Dès 1791 Condorcet défend avec fougue " l'instruction en commun des deux sexes " comme mesure démocratique – mais il ne sera pas écouté. Neuf décennies plus tard, les Républicains choisissent la non-mixité lorsqu'ils créent l'enseignement secondaire public des jeunes filles. Malgré la diffusion de la coéducation aux États-Unis et ailleurs, la mixité à la fin du 19e siècle reste une utopie en France. Il faut attendre 1976 pour que la mixité se généralise à tous les degrés de l'enseignement, sans débat ni polémique. Pourtant, nous savons aujourd'hui, comme l'écrit Geneviève Fraisse, que " la mixité est nécessaire, mais pas suffisante, pour dissoudre les inégalités chroniques ". L'histoire de cette révolution pédagogique, de ses opposants et de ses défenseurs, de ses réussite ...
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Partie 1 : Questions, questionnements et états des lieux
Rebecca Rogers — Introduction Michelle Zancarini-Fournel — Coéducation, gémination, co-instruction, mixité : débats dans l'Éducation nationale (1882-1976)
Partie 2 : L'enseignement universitaire à l'épreuve de la mixité
Natalia Tikhonov — Enseignement supérieur et mixité : la Suisse, une avant-garde ambiguë Christine D. Myers — " Qu'elles continuent de frapper à la porte ! ". L'admission des femmes dans les universités écossaises à la fin du 19e siècle Nathalie Hillenweck — Les femmes dans l'université allemande : le cas de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg Elke Kleinau — Les femmes dans les sciences ou les débuts de la recherche sociale empirique en Allemagne
Partie 3 : La difficile mixité de l'enseignement secondaire
Rebecca Rogers — L'impensable mixité de l'enseignement secondaire féminin en France au 19e siècle Marie-Jeanne Da Col Richert — Enseignement secondaire en Irlande : mixité et égalité Mineke van Essen — Pas de débat, pas de problème ? La mixité en éducation physique dans l'enseignement secondaire aux Pays-Bas au 20e siècle
Partie 4 : Mixité des formations / mixité professionnelle
Marlaine Cacouault-Bitaud — La mixité chez les personnels de l'enseignement et de l'administration scolaire : distribution des postes et interprétation des fonctions Roland Pfefferkorn — Filières de formation sexuées, métiers " féminins " et politiques de mixité professionnelle Michèle Ferrand — La mixité à dominance masculine : l'exemple des filières scientifiques de l'École normale scientifique d'Ulm-Sèvres Nicole Moscon — Conclusion
Épilogue Sigrid Metz-Göckel — Éducation mixte et non-mixte en Allemagne : l'exemple de l'Université internationale des femmes
Dès 1791 Condorcet défend avec fougue " l'instruction en commun des deux sexes " comme mesure démocratique – mais il ne sera pas écouté. Neuf décennies plus tard, les Républicains choisissent la non-mixité lorsqu'ils créent l'enseignement secondaire public des jeunes filles. Malgré la diffusion de la coéducation aux États-Unis et ailleurs, la mixité à la fin du 19e siècle reste une utopie en France. Il faut attendre 1976 pour que la mixité se généralise à tous les degrés de l'enseignement, sans débat ni polémique. Pourtant, nous savons aujourd'hui, comme l'écrit Geneviève Fraisse, que " la mixité est nécessaire, mais pas suffisante, pour dissoudre les inégalités chroniques ". L'histoire de cette révolution pédagogique, de ses opposants et de ses défenseurs, de ses réussites et de ses échecs, restait largement à écrire. Des historiennes et des sociologues nous convient dans ce volume à des analyses du passé éloigné et du passé proche, et à des comparaisons avec d'autres pays d'Europe où la mixité est au cœur des questionnements. Alors que la remise en cause de la mixité est devenue un débat de société, son histoire et ses enjeux méritent d'être rappelés car ils montrent à quel point le fait de mettre garçons et filles ensemble n'a jamais été une simple question de gestion des sexes. Toute la société est concernée.