À travers l'analyse d'épidémies ayant sévi au Gabon et en République du Congo, nous avons développé une approche visant à " dénaturaliser " les épidémies de fièvre hémorragique à virus Ebola (FHVE). Celle-ci permet de mettre en avant les facteurs spécifiques qui participent aux inégalités sociales temporaires et permanentes existant sur les territoires où sévit le virus Ebola, les représentations sociales qui gravitent autour de cette maladie et participent à en conditionner l'émergence et la diffusion et les rapports de pouvoir qu'engendre l'apparition de cette maladie. Que l'on convoque la notion de risque ou que l'on inspecte les interventions humanitaires associées à la gestion des épidémies de FHVE, celles-ci sous-tendent des enjeux de pouvoir et de représentations ...
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Émergence, développement et rapport à une maladie émergente
L'approche en géovirologie
La construction d'Ebola comme problème de " santé globale "
Enjeux autour de la prise en charge de l'épidémie et de sa contestation
Collecte du matériau de recherche dans des contextes socio-spatiaux défavorisés
Le Gabon et la République du Congo : une organisation territoriale et sanitaire propice à l'émergence d'Ebola
La structuration d'enjeux territoriaux globaux, passant sous silence les difficultés locales
Méthodologie de la recherche
Les épidémies comme révélateur d'enjeux sociaux et sanitaires locaux
L'émergence, une concurrence de facteurs au sein de contextes locaux spécifiques
Une double nécessité face à la maladie : se soigner et en comprendre les causes
La crise sociale au cœur des potentialités de diffusion de la maladie
Quelles territorialités des reconstructions socio-identitaires post-traumatiques ?
À travers l'analyse d'épidémies ayant sévi au Gabon et en République du Congo, nous avons développé une approche visant à " dénaturaliser " les épidémies de fièvre hémorragique à virus Ebola (FHVE). Celle-ci permet de mettre en avant les facteurs spécifiques qui participent aux inégalités sociales temporaires et permanentes existant sur les territoires où sévit le virus Ebola, les représentations sociales qui gravitent autour de cette maladie et participent à en conditionner l'émergence et la diffusion et les rapports de pouvoir qu'engendre l'apparition de cette maladie. Que l'on convoque la notion de risque ou que l'on inspecte les interventions humanitaires associées à la gestion des épidémies de FHVE, celles-ci sous-tendent des enjeux de pouvoir et de représentations prégnants qui structurent la géographie sociale de cette maladie. Dans le cadre d'une démarche en géographie de la santé, l'auteure recourt à un positionnement de géographie sociale pour comprendre, dans un premier temps, les mécanismes et les processus de l'émergence virale et de sa diffusion dans une population humaine et, dans un second temps elle analyse les logiques et les formes qu'adoptent les sociétés pour faire face à la perturbation majeure que représente une flambée épidémique de FHVE. De fait, la prise en compte du contexte spécifique de l'Afrique centrale, notamment au Gabon et en République du Congo, permet de cerner les constructions socio-historiques et politiques participant à la pérennité d'inégalités sociales et territoriales de santé, terreau propice à l'émergence de la maladie. Les processus d'émergence de la maladie et de pérennité des inégalités sociales de santé à l'oeuvre sur les territoires contribuent à une gestion parfois paradoxale des épidémies. À partir d'une analyse à l'échelon local, en réhabilitant les identités déniées des populations ayant subi ces épidémies, sont mis en évidence les processus de construction d'une situation de crise sanitaire qui, loin d'être dû au seul pathogène, apparaît comme une crise majeure due à des dynamiques socio-territoriales.