Fréquemment convoquée par l'histoire sociale et culturelle de la dernière décennie, l'étude des émotions tend à réhabiliter l'événement comme paradigme explicatif des extrêmes, voire des paroxysmes de l'histoire. Or, l'objet émotion ne manque pas d'éclairer l'appréhension des usages politiques du passé dans un temps présent prêtant à controverses. Tel est le cas dans le contexte des " sociétés de mémoire " d'Amérique latine et d'Espagne marquées du sceau des passions politiques. D'où notre choix d'une approche située en amont afin d'éclairer l'indispensable confrontation histoire-mémoire, la réactivation de mythes héroïques y compris à une échelle globalisée, le rappel de " passés qui ne passent pas " ou encore du " plus jamais cela " lié à la fin des dictatures. Tel es ...
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Fréquemment convoquée par l'histoire sociale et culturelle de la dernière décennie, l'étude des émotions tend à réhabiliter l'événement comme paradigme explicatif des extrêmes, voire des paroxysmes de l'histoire. Or, l'objet émotion ne manque pas d'éclairer l'appréhension des usages politiques du passé dans un temps présent prêtant à controverses. Tel est le cas dans le contexte des " sociétés de mémoire " d'Amérique latine et d'Espagne marquées du sceau des passions politiques. D'où notre choix d'une approche située en amont afin d'éclairer l'indispensable confrontation histoire-mémoire, la réactivation de mythes héroïques y compris à une échelle globalisée, le rappel de " passés qui ne passent pas " ou encore du " plus jamais cela " lié à la fin des dictatures. Tel est le sens de l'histoire des représentations et sensibilités, qui autorise précisément cette interprétation dans la longue durée, essentielle à la compréhension du fonctionnement de ces " histoires officielles " œuvrant en contrepoint à des imaginaires démocratiques désormais explicitement revendiqués. Cet ouvrage vise à mettre en lumière des régimes d'historicité spécifiques et à décrypter les régimes émotionnels qui fondent l'instrumentalisation des émotions par divers acteurs de l'histoire. L'ensemble des contributions invite ainsi à repenser non seulement l'histoire incarnée de sociétés en mouvement, mais également le statut de l'historien dans la cité du temps présent.