Passant de la ville pédestre préindustrielle au " Métro – Boulot – Dodo " de l'après-guerre, la transition urbaine a marqué l'avènement de l' Homo Mobilis, individu dont le mode de vie repose sur une mobilité exacerbée. trouvant dans l'automobile l'outil indispensable de sa mobilité généralisée, l'Homme contemporain n'a eu de cesse de se déplacer, toujours plus loin, toujours plus vite. Aujourd'hui, ce désir d'ubiquité se nourrit de nouvelles pratiques sociales tout autant qu'il s'y heurte. Les recompositions familiales, la crise économique, les préoccupations environnementales et énergétiques, ou encore la révolution numérique, stimulent, voire imposent, une évolution des comportements de déplacement et, plus largement, des rapports complexes entre l'habiter et la mobilité. si ces recompositions des modes de spatialisation affectent peu ou prou l'ensemble des individus, ce sont des populations singulières, marginalisées ou pionnières, qui nous donnent à voir, avec une acuité particulière, les modes de vie de demain. Des femmes seules avec enfants aux adolescents des quartiers sensibles, en passant par les grands navetteurs ou les néo-ruraux, les contributions rassemblées dans cet ouvrage portent un regard interdisciplinaire sur de nouvelles pratiques de mobilité que connaissent ces populations. s'appuyant sur des approches compréhensives, étayées par un matériau empirique riche, les recherches présentées ici mettent en avant les liens forts qui unissent mobilités quotidiennes et stratégies résidentielles au sein de trajectoires sociales et de contextes géographiques variés.