Le principat médiéval : tel est le fil conducteur des réflexions présentées dans cet ouvrage. A son origine trois historiens médiévistes, Hervé Oudart, Jean-Michel Picard et Joëlle Quaghebeur ont voulu rassembler des éléments neufs sur un thème magistralement éclairé par deux grands savants Olivier Guillot et Karl-Ferdinand Werner (†). Le premier a démontré que la royauté franque a revêtu dès ses origines les traits essentiels du principat romain chrétien et qu'elle les a ensuite conservés durant tout le haut Moyen âge ; le second a analysé l'autonomie politique de certains ducs ou comtes exerçant dans le royaume des Francs une quasi souveraineté au sein de leur principauté. Ce faisant, ils ont ouvert une perspective de recherche féconde centrée non plus sur la principa ...
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Le principat médiéval : tel est le fil conducteur des réflexions présentées dans cet ouvrage. A son origine trois historiens médiévistes, Hervé Oudart, Jean-Michel Picard et Joëlle Quaghebeur ont voulu rassembler des éléments neufs sur un thème magistralement éclairé par deux grands savants Olivier Guillot et Karl-Ferdinand Werner (†). Le premier a démontré que la royauté franque a revêtu dès ses origines les traits essentiels du principat romain chrétien et qu'elle les a ensuite conservés durant tout le haut Moyen âge ; le second a analysé l'autonomie politique de certains ducs ou comtes exerçant dans le royaume des Francs une quasi souveraineté au sein de leur principauté. Ce faisant, ils ont ouvert une perspective de recherche féconde centrée non plus sur la principauté mais sur le principat lui-même. Ce livre veut donc aussi être un hommage à leur intention. Le champ chronologique considéré va de l'époque romaine jusqu'à la fin du Moyen Âge dans un espace géographique qui couvre une large part de l'ancien Empire romain, de la Gaule à l'Italie et du nord de l'Espagne à Constantinople, ainsi que les marges celtiques et scandinaves de ce territoire. Les auteurs du livre ont cherché à savoir si l'institution du principat fondée par Auguste a, dans ses traits fondamentaux, traversé les siècles de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge. Ils se sont notamment demandé si le principe antique selon lequel le gouvernement du prince doit rechercher l'utilité commune est admis durant l'époque médiévale. Se plaçant du point de vue du peuple, ils ont cherché à voir dans quelle mesure le pouvoir du prince dépend d'une acceptation. Ils ont ainsi posé la question de la nature du principat. Le prince exerce-t-il une puissance en imposant sa volonté ou ceux qui lui obéissent reconnaissent-ils son autorité comme légitime ? Quatre thèmes de réflexion ont été retenus : celui de l'idéal du bon prince et des rapports de ce gouvernant aux lois ; celui de l'exercice et de la pratique du pouvoir ; celui de la contestation par ses sujets du prince maladroit ou immoral ; celui enfin de la diffusion du modèle romain de gouvernement qu'est le principat au delà de ce qui avait été le territoire impérial. L'ambition est vaste mais l'intérêt du thème, dont la recherche contemporaine admet désormais qu'il est essentiel, justifie pleinement ce livre.