Bien que leur armée ait été l'une des meilleures de l'Antiquité, les Romains attribuaient moins leurs succès à l'excellence de leurs armes qu'à leur piété envers les dieux. Cette conviction était partagée par les soldats eux-mêmes, comme en témoignent sous l'Empire les centaines d'inscriptions religieuses élevées dans des camps militaires qui nous sont parvenues. L'essor de ces dédicaces est lié au développement, entre le Ier et le IIIe s. apr. J.-C., de camps permanents. Volontiers comparés à de véritables villes, ceux-ci possédaient un centre religieux, des locaux administratifs, des cantonnements, un hôpital ou encore un amphithéâtre, qui tous étaient susceptibles de recevoir des inscriptions. Le présent ouvrage réunit pour la première fois les dédicaces des camps da ...
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Le matériel épigraphique: les dédicaces dans le camps
Les acteurs de la religion des camps
Les dédicaces, témoins de la vie culturelle des camps
Bien que leur armée ait été l'une des meilleures de l'Antiquité, les Romains attribuaient moins leurs succès à l'excellence de leurs armes qu'à leur piété envers les dieux. Cette conviction était partagée par les soldats eux-mêmes, comme en témoignent sous l'Empire les centaines d'inscriptions religieuses élevées dans des camps militaires qui nous sont parvenues. L'essor de ces dédicaces est lié au développement, entre le Ier et le IIIe s. apr. J.-C., de camps permanents. Volontiers comparés à de véritables villes, ceux-ci possédaient un centre religieux, des locaux administratifs, des cantonnements, un hôpital ou encore un amphithéâtre, qui tous étaient susceptibles de recevoir des inscriptions. Le présent ouvrage réunit pour la première fois les dédicaces des camps dans un catalogue exhaustif et les replace dans leur contexte d'origine. Il fait ainsi apparaître un monde foisonnant, à l'image des multiples activités de l'armée: plus de 70 divinités apportaient aide et protection à tous les habitants du camp, du simple soldat au commandant de légion, pour autant qu'une communication harmonieuse entre dieux et hommes fût garantie. C'est à cette tâche que s'attelèrent les autorités militaires qui concilièrent les impératifs du service et la dévotion aux dieux, tout en évitant de bouleverser les hiérarchies humaine et divine. Cette politique permit l'épanouissement d'une riche culture épigraphique, expression d'une piété militaire dont le dynamisme ne s'essouffla qu'avec la crise du IIIe s., prélude à la christianisation de l'époque tardive.