Suite à la cérémonie d'inauguration de la statue de Louis XIV sur la Place des Victoires à Paris et les accusations d'idolâtrie faites au roi, François Lemée publie en 1688 le Traité des statues, première histoire française de la sculpture. Cette histoire de la sculpture ne traite pas de la question des modèles antiques à imiter par les modernes mais produit une étude de dimensions globales de l'idolâtrie primitive des premières sociétés humaines à partir de l'observation des pratiques africaines, indiennes, russes et japonaises. Le livre de Lemée trouva des lecteurs avides chez les critiques de religion du XVIIIe, du Président de Brosses à Ottavien de Guasco ou Quatremère de Quincy, qui tous travaillaient à montrer comment les origines de la sculpture, de la religion e ...
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I - L'inauguration de la statue sur la place des Victoires et le plaidoyer de Lemée en faveur de Louis XIV Un nouveau regard sur la sculpture La présence vivante des statues Présence vivante de la statue et idolâtrie Maîtriser l'emprise des images Les statues de princes et de papes : hommages ou idolâtrie ?
II - De l'idolâtrie au fétichisme L'image convaincante comme fondement de l'idolâtrie Le fétichisme " Les rapports intimes que les statues […] ont avec les vertus, les vices et les erreurs des sociétés " " L'art favori de la religion et le ministre le plus docile de ses volontés "
III - L'ambivalence esthétique La plastique de Johann Gottfried Herder ou le rêve de Pygmalion Goethe et sa famille de collectionneurs La barrière épistémologique de Kant contre le fétichisme
Épilogue Notes Remerciements
Suite à la cérémonie d'inauguration de la statue de Louis XIV sur la Place des Victoires à Paris et les accusations d'idolâtrie faites au roi, François Lemée publie en 1688 le Traité des statues, première histoire française de la sculpture. Cette histoire de la sculpture ne traite pas de la question des modèles antiques à imiter par les modernes mais produit une étude de dimensions globales de l'idolâtrie primitive des premières sociétés humaines à partir de l'observation des pratiques africaines, indiennes, russes et japonaises. Le livre de Lemée trouva des lecteurs avides chez les critiques de religion du XVIIIe, du Président de Brosses à Ottavien de Guasco ou Quatremère de Quincy, qui tous travaillaient à montrer comment les origines de la sculpture, de la religion et du fétichisme étaient entremêlées. Les idées de Lemée et ses successeurs français furent aussi adoptées en Allemagne par Herder, Goethe et Kant dans leurs efforts de séparer fétichisme de l'œuvre d'art du jugement esthétique. Le présent ouvrage montre comment une série de textes sur les origines de la sculpture a transformé l'approche théologique de l'idolâtrie en une étude anthropologique, esthétique et psychologique du fétichisme.