L' Origine est aux frontières

Les Aït Ba'amran, un exil en terre d'arganiers (Sud Maroc)
Romain SIMENEL
Date de publication
9 décembre 2010
Résumé
Et si la frontière était le centre du territoire ? Et si l'origine n'était pas un événement premier mais un événement répété et donc à venir ?Autant de questions posées par l'accueil de l'étranger aux frontières d'une tribu berbérophone du Sud marocain, les Aït Ba'amran, composée en grande partie de bannis venus des quatre coins du Maghreb et par-delà. Car l'étranger, l'ethnologue y compris, est ici invité à habiter les frontières du territoire politique pour incarner au mieux les valeurs d'une fondation axées sur le principe de conquête et non sur celui d'autochtonie. Quand l'altérité se joue de l'histoire, le dernier arrivant devient le premier venu, ou encore un juif errant le digne descendant du prophète de l'Islam.Seul l'exil est à même de susciter une si particuli ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
32.00 €
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Date de première publication du titre 9 décembre 2010
ISBN 9782735113163
EAN-13 9782735113163
Référence 113239-02
Nombre de pages de contenu principal 328
Format 15 x 23 x 1.7 cm
Poids 479 g

Remerciements
Préambule

Introduction
Des berbères et de l'origine – L'étranger fondateur – Des régimes d'historicité au Maroc - Des modes de spatialité au Maroc – La frontière : du mythe du jihad aux gestes rituels – Les Aït Ba'amran dans le Maroc d'aujourd'hui – De l'ethnologie de la nature à l'ethnologie des frontières – Quand les contraintes du terrain marocain induisent le paradigme – Architecture de l'ouvrage : de l'exil à la parenté

PREMIERE PARTIE : DE L'EXIL AU JIHAD
I. L'exil de l'histoire
La segmentation commerciale et religieuse du territoire – Une histoire bâtie sur le jihad – Les issuqin : autochtones ou métisses du sultan ? – Les bannis font l'histoire
II. Saints faiseurs de frontières
Ces saints venus d'ailleurs – Quand l'itinéraire des saints trace les frontières des tribus – Des frontières sanctuarisées – L'étendue du charisme du saint
III. Et le jihad fonda le territoire !
L'empreinte des chrétiens sur les ruines du passé – La mémoire du jihad et l'oubli des razzias – La conquête religieuse du sol – La commémoration rituelle du jihad aux frontières
IV. Le corps des femmes aux frontières
Aux frontières du territoire et du corps – Les stigmates de la honte – Se souvenir du jihad et guérir de la honte – Le jihad contre soi

DEUXIEME PARTIE : DE LA FORET À LA CULTURE
V. Parler et penser par la forêt
D'un babil motivé à une langue innée – L'école buissonnière de la parole – La forêt ou le monde domestique des génies – La langue menacée par les êtres de la forêt
VI. Saints domesticateurs de l'environnement
Quand les saints délimitent le terroir des humains et celui des jnoun – La frontière comme pôle rituel de la domestication – Beldi/roumi : la production locale, un juste milieu entre Occident et monde des jnoun
VII. Des forêts sanctuaires aux pâturages des chrétiens
L'arganeraie des chorfa : sanctuaire écologique ou paysage effrayant ? – La dénégation du rôle de l'anthropisation dans le développement des forêts sanctuaires – Les pâturages des chrétiens

TROISIEME PARTIE : DE LA TERRE AU SANG
VIII. La construction territoriale des catégories sociales
Le territoire des laïcs : un espace agricole et horticole morcelé par les mariages – Le territoire des issuqin : un espace réparti entre lignages dans l'unité des morts – Le territoire des chorfa : un espace indivis construit autour d'une généalogie – La vallée de Imi Ougouni : un exemple d'indivision entre les trois catégories sociales – Synthèse-Parenté, territoire et catégories sociales ?: un nouveau regard sur le Maroc
IX. Rejouer l'histoire du sol dans le paysage
Le souvenir des ancêtres au fil du temps généalogique de l'indivision – Vues sur les ruines : la temporalité coloniale de l'histoire de l'autochtonie – L'autre histoire du sol : le rituel de commémoration du saint des chorfa
X. Comment devient-on descendant du prophète ?
Les raisons de l'accueil des bannis et le rôle du mariage – La parenté par héritage?: du géniteur au fondateur – Le banni et le renouvellement des valeurs sociales et historiques du chérifisme

Conclusion - Refonder l'origine par l'accueil d'étrangers aux frontières
Le fardeau du chérifisme – Le perpétuel recommencement des origines aux frontières

Et si la frontière était le centre du territoire ? Et si l'origine n'était pas un événement premier mais un événement répété et donc à venir ?Autant de questions posées par l'accueil de l'étranger aux frontières d'une tribu berbérophone du Sud marocain, les Aït Ba'amran, composée en grande partie de bannis venus des quatre coins du Maghreb et par-delà. Car l'étranger, l'ethnologue y compris, est ici invité à habiter les frontières du territoire politique pour incarner au mieux les valeurs d'une fondation axées sur le principe de conquête et non sur celui d'autochtonie. Quand l'altérité se joue de l'histoire, le dernier arrivant devient le premier venu, ou encore un juif errant le digne descendant du prophète de l'Islam.Seul l'exil est à même de susciter une si particulière manière de s'inscrire dans le sol et c'est à l'ombre des arganiers, dans les dernières montagnes arides du Sud ouest marocain avant le Sahara, que Romain Simenel a pu tirer parti de l'originalité du contexte ethnographique pour revisiter dans cet ouvrage certains paradigmes incontournables de l'Anthropologie Maghrébine : Comment aujourd'hui encore le territoire tribal articule-t-il segmentarité et sainteté ? Quelle place occupe le rituel dans la perception du territoire et du corps ? En quoi le mariage arabe renverse-t-il tant les fondements de la théorie de l'Alliance ? Comment l'héritage façonne la généalogie ? Plus encore, loin des préjugés sur l'influence que peut exercer la religion musulmane sur la manière de penser le rapport à l'environnement, et riche d'une configuration où les humains se sentent étrangers aux autres existants (plantes, animaux, génies) qu'ils côtoient en ces terres, Romain Simenel projette le Maroc sur le devant de la scène des réflexions menées par l'Anthropologie de la Nature. L'ouvrage délivre aussi les clefs de compréhension de quelques grandes énigmes de l'histoire sociale musulmane comme celle concernant la multiplication des descendants du prophète Mohammed. Enfin, l'auteur ouvre sur de nouvelles perspectives anthropologiques relatives à la cognition humaine en soulevant notamment l'existence d'une conception biologique de la transmission du langage cohabitant avec un apprentissage horizontal de la langue berbère par les enfants-bergers. La langue, le territoire, l'environnement, la parenté, le rituel et l'histoire, sont ainsi vus à la lumière de l'exil sous la forme d'un récit qui rend hommage aux sociétés humaines pour leur capacité à se définir par l'ailleurs.

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