Objets perdus, objets retrouvés ? Subrepticement, le passé se loge dans les objets de la vie quotidienne, dans les sensations qu'ils éveillent et qui lui servent de supports mnémoniques. La recherche proustienne du temps perdu peut se décliner sous l'angle de l'objet. L'ouvrage a lancé l'invitation à des chercheurs, spécialistes de ces questions, de développer la relation qu'ils établissent entre objets et mémoires. Plusieurs perspectives contemporaines en sciences sociales proposent de dépasser une lecture symboliste des objets en défendant l'idée selon laquelle ils sont au cœur des rapports sociaux. En s'attachant à décrire les dispositifs auxquels ils prennent part, ces théories donnent aux objets une position d'égalité avec les humains dans leur capacité à construir ...
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Objets perdus, objets retrouvés ? Subrepticement, le passé se loge dans les objets de la vie quotidienne, dans les sensations qu'ils éveillent et qui lui servent de supports mnémoniques. La recherche proustienne du temps perdu peut se décliner sous l'angle de l'objet. L'ouvrage a lancé l'invitation à des chercheurs, spécialistes de ces questions, de développer la relation qu'ils établissent entre objets et mémoires. Plusieurs perspectives contemporaines en sciences sociales proposent de dépasser une lecture symboliste des objets en défendant l'idée selon laquelle ils sont au cœur des rapports sociaux. En s'attachant à décrire les dispositifs auxquels ils prennent part, ces théories donnent aux objets une position d'égalité avec les humains dans leur capacité à construire le monde. Ce rôle leur confère une place privilégiée dans la mise en mémoire de l'histoire. Objets refuges de l'identité, du patrimoine, de l'art, de la valeur marchande, des souvenirs familiaux, tous concentrent des formes d'investissements. De l'investissement compensatoire à la consolation, à la délégation morale ou aux régimes de valeurs biographiques, ces postures impliquent différents traitements : passion, haine, fétichisme ou affranchissement de l'objet.