En Allemagne, puis dans une France encore hantée par l'idéal d'une universalité classique, la littérature est progressivement perçue au 19e siècle comme l'émanation la plus perceptible d'une spécificité nationale. Or, la littérature nationale n'existe que par des limites qui l'opposent à d'autres littératures nationales et en même temps la définissent. Cette référence étrangère, productrice d'une identité nationale, l'Allemagne et la France du 19e siècle la constituent l'une pour l'autre dans un processus de transfert continu. Plus que des comparaisons, l'analyse des contacts et des imbrications entre les institutions littéraires de plusieurs aires culturelles n'aboutit pas seulement à une heuristique des différenciations nationales. L'interculturalité est aussi un mode ...
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En Allemagne, puis dans une France encore hantée par l'idéal d'une universalité classique, la littérature est progressivement perçue au 19e siècle comme l'émanation la plus perceptible d'une spécificité nationale. Or, la littérature nationale n'existe que par des limites qui l'opposent à d'autres littératures nationales et en même temps la définissent. Cette référence étrangère, productrice d'une identité nationale, l'Allemagne et la France du 19e siècle la constituent l'une pour l'autre dans un processus de transfert continu. Plus que des comparaisons, l'analyse des contacts et des imbrications entre les institutions littéraires de plusieurs aires culturelles n'aboutit pas seulement à une heuristique des différenciations nationales. L'interculturalité est aussi un mode privilégié de reconnaissance de ce que sont l'objet et l'institution littéraires dans les espaces nationaux eux-mêmes.