Le fantastique, dans l'histoire littéraire, appartient au 19e siècle ; tout au plus accorde-t-on à Cazotte d'en être un habile précurseur... Et pourtant, l'étrangeté du Diable amoureux est bien de son siècle, elle en dit les inquiétudes et les hésitations de la pensée. Dès lors son analyse ouvre nombre de pistes à la rencontre des écrivains " à imagination " du siècle des Lumières, Bordelon, Mouhy, Prévost, Lubert ou encore Crébillon. Cet ouvrage choisit de définir le fantastique au 18e siècle non comme un genre en gestation mais comme un registre d'écriture caractérisé par une visée fondamentalement ambiguë envers la référence comme envers la vérité. Le fantastique innerve les récits les plus divers - contes de fées, contes orientaux, histoires véritables, romans cabal ...
Lire la suite
Première Partie : De la théologie au fantasme Chapitre I – " Embarras " du discours et inquiétude fantastique Chapitre II – Fantastique et comédie : le diable et ses avatars
Deuxième Partie : Sous l'aile du bizarre Chapitre I – Un merveilleux inquiet : les monstres du conte de fées Chapitre II – L'inspiration noire : fantasmagories et fantastique
Troisième Partie : Poétiques de la déviance, le " tour De vis " Du récit fantastique Chapitre I – Convulsions littéraires et écritures convulsives Chapitre II – La crédulité et le désordre de la fiction
Conclusion
Le fantastique, dans l'histoire littéraire, appartient au 19e siècle ; tout au plus accorde-t-on à Cazotte d'en être un habile précurseur... Et pourtant, l'étrangeté du Diable amoureux est bien de son siècle, elle en dit les inquiétudes et les hésitations de la pensée. Dès lors son analyse ouvre nombre de pistes à la rencontre des écrivains " à imagination " du siècle des Lumières, Bordelon, Mouhy, Prévost, Lubert ou encore Crébillon. Cet ouvrage choisit de définir le fantastique au 18e siècle non comme un genre en gestation mais comme un registre d'écriture caractérisé par une visée fondamentalement ambiguë envers la référence comme envers la vérité. Le fantastique innerve les récits les plus divers - contes de fées, contes orientaux, histoires véritables, romans cabalistiques, fictions scientifiques, parodies et bien sûr romans - et met en évidence les dangereuses accointances du merveilleux et du vraisemblable dans l'écriture de fiction. Retour d'une croyance refoulée au travers d'un merveilleux souvent badin, le registre fantastique témoigne des mutations profondes que connaît la culture du 18e siècle et montre, non sans paradoxe, comment l'expérience d'un certain désarroi peut devenir source de plaisir littéraire.