Que le Siècle des lumières ait été à la fois celui d'une promotion (philosophique, morale…) de l'objet et d'un foisonnement d'objets de toutes sortes, il suffit d'ouvrir l'Encyclopédie pour s'en convaincre. Mais on a longtemps voulu croire que la découverte littéraire de l'objet ne datait, elle, que du 19e siècle. Le volume met justement en lumière les inflexions nouvelles et les modalités singulières de la présence des objets dans les œuvres littéraires et artistiques du 18 siècle. Avec le brouillage des distinctions entre objets bas et objets nobles — corollaire d'une contestation de la hiérarchie des genres — et le refus (ou parfois le détournement) d'un usage essentiellement symbolique ou allégorique de l'objet, c'est peut-être une certaine opacité qui, au 18e siècl ...
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Que le Siècle des lumières ait été à la fois celui d'une promotion (philosophique, morale…) de l'objet et d'un foisonnement d'objets de toutes sortes, il suffit d'ouvrir l'Encyclopédie pour s'en convaincre. Mais on a longtemps voulu croire que la découverte littéraire de l'objet ne datait, elle, que du 19e siècle. Le volume met justement en lumière les inflexions nouvelles et les modalités singulières de la présence des objets dans les œuvres littéraires et artistiques du 18 siècle. Avec le brouillage des distinctions entre objets bas et objets nobles — corollaire d'une contestation de la hiérarchie des genres — et le refus (ou parfois le détournement) d'un usage essentiellement symbolique ou allégorique de l'objet, c'est peut-être une certaine opacité qui, au 18e siècle, caractérise l'objet en quelques-unes de ses représentations littéraires et picturales les plus significatives. Il s'agit en somme de s'interroger sur la fascination que le Siècle des lumières semble avoir éprouvé pour les objets et pour le pouvoir infini qui leur est propre : celui de donner à penser et à rêver.