Au milieu de luxuriants jardins surplombant le Bosphore, l'architecte Sedad Hakki Eldem avait construit en 1948 le café Ta?lik, un édifice alliant architecture ottomane et modernisme occidental. Accessible à tous, sans distinction de classe ni de genre, ce lieu symbolisait alors l'idéal démocratique de la jeune république turque. Qu'en reste-t-il de nos jours? Démantelé et déplacé, le café, comme les jardins qui l'entouraient, a laissé place à un complexe hôtelier de luxe. La vue imprenable dont les habitants pouvaient autrefois jouir librement est désormais monnayée. Par son récit, Victor Burgin redonne vie à cet édifice. En mettant au jour des évolutions urbaines que l'on retrouve dans les métropoles du monde entier, il propose une définition de la ruine propre à l'èr ...
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Au milieu de luxuriants jardins surplombant le Bosphore, l'architecte Sedad Hakki Eldem avait construit en 1948 le café Ta?lik, un édifice alliant architecture ottomane et modernisme occidental. Accessible à tous, sans distinction de classe ni de genre, ce lieu symbolisait alors l'idéal démocratique de la jeune république turque. Qu'en reste-t-il de nos jours? Démantelé et déplacé, le café, comme les jardins qui l'entouraient, a laissé place à un complexe hôtelier de luxe. La vue imprenable dont les habitants pouvaient autrefois jouir librement est désormais monnayée. Par son récit, Victor Burgin redonne vie à cet édifice. En mettant au jour des évolutions urbaines que l'on retrouve dans les métropoles du monde entier, il propose une définition de la ruine propre à l'ère capitaliste.