Giuliano Ferretti – Préface
Alain Becchia, Florine Vital-Durand – Introduction
Alain Becchia – Christine de France dans l'historiographie française
De Chambéry à Turin: les expressions de la représentation
Jean-Yves Champeley – La fin de l'abbaye joyeuse et la mutation des cérémonies et des rituels urbains à Chambéry au temps de Christine de France (1619-1663) ;
Florine Vital-Durand – Deux décors dauphinois en hommage à Christine de France: les peintures murales des châteaux de Saint-Marcel (Haute-Savoie) et d'Eybens (Isère) ;
Andrea Merlotti – Les dames de Christine de France, duchesse de Savoie (1637-1663) ;
Giuliano Ferretti – L'entrée de Charles-Emmanuel II et Françoise d'Orléans à Turin (1663).
La geste du pouvoir et sa perception extérieure
Frédéric Ieva – Titre royal et duché de Savoie. Quand Victor-Amédée Ier se faisait appeler Roi de Chypre ;
Matthieu Gellard – Négocier avec Madame Royale. Les relations compliquées des ambassadeurs de Louis XIII et Louis XIV avec Christine de France 1637-1663 ;
Andreas Nijenhuis – La Savoie vue par l'"Ulysses Belgico-Gallicus". Géographie et politique au début du XVIIe siècle ;
Frédéric Meyer – Les lettres d'une duchesse-mère à la fin de sa vie (1655-1663). Christine de France et le Sénat de Savoie.
Table des illustrations
Repères chronologiques
Bibliographie
L'œuvre politique de Christine de France, régente du Piémont-Savoie de facto de 1637 jusqu'à sa mort en 1663, est remise à l'honneur par l'historiographie récente. Fille d'Henri IV et de Marie de Médicis, sœur de Louis XIII, "Madame Royale" a pourtant été longtemps discréditée ou ignorée par ses compatriotes dans sa fonction de femme d'État. Nullement apatride, mais assurément transfrontalière, elle s'est retrouvée dans une situation particulière: française de naissance et de cœur mais régente au-delà des Alpes, à cheval en quelque sorte sur deux histoires "nationales", elle a tenté par tous les moyens de préserver l'existence d'un État sabaudo-piémontais, héritage de ses enfants.Dans l'élan de nouvelles recherches, deux aspects fondamentaux du gouvernement de Christine de France sont abordés ici. Tout d'abord, l'analyse de diverses expressions culturelles étoffe l'image princière: décors et cérémonies, de Chambéry à Turin, démontrent une aspiration à la royauté. Sa pratique du pouvoir, d'autre part, se révèle dans les rapports qu'elle entretient avec les principaux acteurs utiles à son action – courtisans, sénateurs savoyards, ambassadeurs. Les études de ce volume précisent donc la personnalité de la duchesse, qui, en plus d'une appétence pour les plaisirs de la vie de cour, révèle son talent à tenir les rênes du pouvoir, dans la lignée des ducs précédents, de manière efficace dans la durée. La plupart de ses choix, dictés par la raison d'État, ont pacifié le duché tout en renforçant la dynastie dans ses rapports avec les voisins européens. Capable de faire face à son destin, cette femme a contribué à hisser son État au statut de puissance intermédiaire, à l'aune des ambitions de la maison de Savoie portée finalement sur le trône en 1713.