L'ensemble des textes qui forment cet ouvrage est le résultat d'un colloque organisé en mai 1984 par le Centre d'Etudes Ibériques et Ibéro-américaines du XIXe siècle de l'Université de Lille III sur le sujet suivant : La Littérature, les Arts et l'Histoire comme véhicules du mythe, en Espagne et en Amérique latine au XIXe siècle.La réflexion ainsi orientée a donné lieu à vingt études, neuf pour l'Espagne et dix pour l'Amérique Latine, plus une communication en collaboration et de nature métisse puisque le thème est américain (celui de la conquête) mais le support espagnol (la revue madrilène La Espana Moderna). Le sujet proposé n'avait été assorti d'aucune objection normative. Le mythe est, certes, une notion ambiguë dont le procès n'est plus à faire, mais il avait paru aux organisateurs quil n'était guère séant de corseter les communicants dans les rets d'une définition unitaire: ni séant, ni souhaitable d'ailleurs. Mircea Eliade, Levi-Strauss, Malinowski, ont plus d'une fois inspiré des méthodes d'approches. D'autres fois, on partageait une définition moyenne du mythe, celle, minimale, qui en fait une superstructure, une construction imaginaire mais signifiante. De toute façon, il semble bien ressortir de ce concert de réflexions sur le mythe et sur les formes qui le véhiculent au XIXe siècle des deux côtés de l'Océan que, selon la formulation chère à Malinowski et son école, ce phénomène foisonnant prend essentiellemnt les allures d'un reflet utilitaire de l'oganisation sociale, d'un effet de signification, d'une sorte de rétroviseur -l'image n'est pas de nous- qui restitue dans ses lignes essentielles les aspirations et les complexes d'une société en un lieu et en un temps déterminés.