La poétique baroque procède d'une reconnaissance implicite de la dangereuse contiguïté entre le beau et le monstrueux et trouve son originalité créatrice dans la mise en mouvement de formes “dépravées”, de formes “disproportionnées”. De même, la beauté, par l'attraction qu'elle exerce tant physique que métaphysique, a suscité la défiance devant l'envers toujours possible de cet attrait, la séduction par une beauté frelatée ou trompeuse. L'étrange et fascinante intimité entre la beauté et ses monstres apparaît comme un facteur supplémentaire d'unité dans l'expression de la sensibilité baroque. Le volume, à ce titre, est une contribution à l'histoire d'une esthétique liée à cette sensibilité et aux paradoxes par lesquels elle trouve à s'exprimer au cours des 16e, 17e et 18e siècles.