Histoire du regard occidental sur les Khoisan (XVe-XIXe siècle)
Dès leur rencontre avec les Européens, les habitants du Cap de Bonne-Espérance, à l'extrémité de l'Afrique, entrent en littérature. Visités par tous les navigateurs en route pour l'Orient, côtoyés par les résidents de la colonie, les Khoisan suscitent un intérêt démultiplié dont on rencontre l'écho dans les récits de voyage, les lettres de la Renaissance portugaise, les débats philosophiques sur l'origine des langues et des peuples, l'anthropologie des Lumières, ou encore la raciologie. Ainsi s'élabore, entre la fin du XVe et la fin du XIXe siècle, la figure du Hottentot. Une figure qui occupe une place centrale sur la scène de l'Ailleurs. Jouant les rôles, souvent paradoxaux, de l'homme premier ou liminal, de l'ignoble et du noble sauvage, le Hottentot a une histoire, qui l'éloigne des réalités africaines. Il devient un être sans chair, un sauvage de papier ô combien utile et manipulable. Du village néerlandais du Cap aux salons parisiens, des ateliers de gravure aux cabinets de dissection, des livres de bord à l'Encyclopédie, cet ouvrage retrace le destin d'un sauvage idéal.
Ruptures et recompositions rurales en Afrique des Grands Lacs. (Alain Cazenave-Piarrot)Des tentatives de développement rural au Burkina Faso: "opération plaines mécanisées", petits barrages et périmètre rizicole de Boulbi.L'enclavement: un frein au développement économique et social de la Cuvette Ouest (R. du Congo). (Yolande Ofoueme-Berton)Consommation et commercialisation du Koko au Congo et leurs conséquences en milieu rural. (Yolande Ofoueme-Berton)Le monde rural congolais et ses problèmes de développement. (Bonaventure Maurice Mengho et Pierre Vennetier)Développement et évolution socio-économique des campagnes en Afrique tropicale au XXe siècle (Pierre Vennetier)
À l'extrême sud-ouest de Madagascar, la région côtière d'Androka est l'une des moins favorisées de l'île. Des récifs coralliens entravent son accès à la mer et la couverture d'un grand causse dans la zone rend très difficiles les relations avec l'arrière-pays. C'est à l'étude de l'évolution géomorphologique de cette région et à ses répercussions sur le milieu vivant qu'est consacré l'ouvrage.
Et si l'anthropologie et l'histoire pouvaient nous éclairer sur les politiques de santé actuelles ? Le principe d'analyse du passé pour mieux comprendre le présent s'adapte parfaitement à un pays à la situation aussi complexe que plurielle de l'Afrique du Sud. Afin de mieux cerner les enjeux contemporains de santé publique, l'ouvrage propose tout d'abord une synthèse historique du développement médical dans ce pays d'Afrique australe. Les cultures sud-africaines y ont connu de nombreuses mutations depuis l'arrivée des premiers colons jusqu'à l'élection de Nelson Mandela à la présidence. Une étude anthropologique des itinéraires thérapeutiques traditionnels, mais actuels, en milieu urbain illustre le processus dynamique dans lequel s'inscrivent le diagnostic médical et la cure, ainsi que la situation particulière des femmes africaines face à la gestion de la maladie. Ce travail met en avant les liens étroits qui existent entre le champ de la médecine et les autres aspects de la vie quotidienne, ainsi que l'interaction permanente d'une société industrielle et de sociétés traditionnelles réunies sur un même espace géographique, politique et économique.
Que reste-t-il de l'africanisme ? Née dans les années trente, la notion d'africanisme a été remplacée dans les années soixante par l'appellation plus neutre d'études africaines. Leur spécificité, encore nettement affirmée, impose pourtant une réflexion sur leurs réminiscences africanistes, explicites et implicites. Avant de faire le bilan des savoirs africanistes et de leur apport aux sciences sociales contemporaines, interrogeons-nous, avec cinq jeunes chercheurs du Centre d'Etudes Africaines (EHESS), sur les circonstances de la naissance du paradigme africaniste et sur la pluridisciplinarité qui fonde son autonomie.
Trois thèmes - la parenté, le sida et africanistes en miroir - se partagent les articles de ce numéro. Au sommaire : C. Rassool et L. Witz, "South Africa: a World in one Country. Moments in International Tourist Encounters with Wildlife, the Primitive and the Modern" ; M. Pavanello, "Parenté, catégories économiques et théorie du pouvoir. Le cas des Nzemadu Ghana" ; H. Legros, "Les discours de la parenté. Idéologie politique et manipulations lignagères chez les Yeke du Shaba (Zaïre)" ; A. Pondopoulo, "La construction de l'altérité ethnique peule dans l'œuvre de Faidherbe" ; O.J.M. Kalinga, "Resistance, Politics of Protest and Mass Nationalism in Colonial Malawi, 1950-1960. A Reconsideration" ; Q. Gausset et H.O. Mogensen, "Sida et pollutions sexuelles chez les Tonga de Zambie".
Numéro dont l'ambition est de faire apparaître quelques aspects qui pourraient caractériser la situation de l'écriture dans l'Afrique d'aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un bilan concernant l'histoire littéraire ou la thématique de cette production, mais plutôt d'une interrogation sur la signification d'un certain nombre de faits — parfois anciens — ou de pratiques que l'on peut observer depuis quelques années. Au sommaire : N. Martin-Granel et B. Mouralis, "Présentation" ; J. Bardolph, "Identité et frontières d'un domaine de recherche : l'exemple de la littérature d'Afrique anglophone" ; N. Martin-Granel, "Discours de la honte" ; R.-B. Fonkoua, "Édouard Glissant. Naissance d'une anthropologie antillaise au siècle de l'assimilation" ; B. Mouralis, "Les Esquisses sénégalaises de l'abbé Boilat, ou le nationalisme sans la négritude" ; J. Sévry, "Des frontières mouvantes : oralités et littératures en Afrique australe" ; M.R. Sanvée, "Aspects de la nouvelle nigérienne" ; X. Garnier, "Poétique de la rumeur : l'exemple de Tierno Monénembo" ; M. Kadima-Nzuji, "Introduction à l'étude du paratexte du ramon zaïrois" ; A. Bounfour, "Langue, identité et écriture dans la littérature francophone du Maghreb".