En 1990, l'ouvrage collectif Verreries de l'Est de la France. XIIIe-XVIIIe siècles. Fabrication-Consommation fut l'occasion de présenter un premier bilan des connaissances acquises sur un sujet alors mal connu. Depuis cette date, les méthodes d'étude se sont perfectionnées tandis que les nouvelles fouilles mettaient au jour des collections abondantes, riches et variées mais restées inédites.Vingt plus tard, il convenait de faire le point sur l'état de la recherche dans ce domaine et d'en présenter les développements les plus récents. C'est désormais chose faite grâce Hubert Cabart à qui sont confiées pour étude toutes les découvertes faites en Champagne-Ardenne et en Lorraine depuis de longues années.L'ouvrage analyse avec minutie les collections provenant de trois sites franciliens (Paris, Vincennes, Etampes), quatre sites champenois (Sedan, Troyes rue Michelet, Troyes rue du Palais de Justice, Reims) et quatorze sites lorrains (Nancy, Saint-Dié, Saint-Avold, Thionville, Sarreguemines, Manderen et les sites de Metz Saint Nicolas, Home Israélite, Espace Serpenoise, Colline Sainte-Croix, République, Sainte-Chrétienne), parmi lesquels se détache l'exceptionnelle collection de Dieulouard riche de près de trois cents pièces.Loin de se limiter à ce corpus de monographies savantes, l'auteur nous offre une synthèse éclairante qui précise les typologies et les chronologies sans négliger le profond renouvellement technologiques et artistique qui caractérise les débuts de l'Epoque moderne. Un permanent souci méthodologique et didactique guide l'auteur qui donne de précieux conseils pour la fouille, le prélèvement des objets, la conservation de ce matériau particulièrement fragile puis son étude en laboratoire. Il y ajoute un précieux glossaire, une bibliographie actualisée, le tout remarquablement appuyé sur une exceptionnelle variété de dessins et de photographies.Au total, un ouvrage qui se révélera particulièrement utile aux archéologues et aux conservateurs du patrimoine mais aussi à tous ceux qu'intéresse la culture matérielle et plus particulièrement les arts de la table des XVIe-XVIIe siècle dans une région marquée par une forte tradition verrière.
L'Oural est célèbre pour sa métallurgie, dont l'histoire compte plusieurs siècles. Au troisième millénaire av JC. la région possédait une importante métallurgie de bronze et de cuivre ; au deuxième millénaire, elle était un des principaux centres de la production métallurgique de l'Eurasie du Nord. Hérodote, connaissait l'existence d'énormes richesses naturelles cachées dans les monts Riphées (Oural)… Quand les Russes arrivent en Oural, à partir du XVIe siècle, ils y trouvent nombre de vieilles mines abandonnées, des traces d'activité métallurgique et de traitement des métaux. Leur arrivée donna le coup d'envoi à la production métallurgique. C'est cependant au cours du premier quart du XVIIIe siècle, par la volonté de Pierre I, que la construction d'un groupe d'usines de production de fonte, fer, cuivre à l'aide de roues hydrauliques, fait de l'Oural une vaste région industrielle, qui pouvait rivaliser avec les plus avancées de l'Europe occidentale.Peu connue en Europe occidentale, cette histoire, servie par une illustration inédite, est l'œuvre de deux historiens de talent : Venyamin Alekseyev et Elena Alekseyeva.
Des décors de céramiques sous le regard des scientifiques
Les auteurs étudient la technique des céramiques de l'antiquité - grecque et romaine - à l'époque médiévale - production islamique - à l'est la zone transpyrénéenne : Catalogne et Aragon. Ces régions sont les témoins à différents moments de l'Histoire de l'usage et du développement de solutions techniques décoratives révolutionnaires.Ces techniques décoratives novatrices donnent des éléments politiques et religieux sur chacune de ces sociétés. Ces objets de la vie quotidienne, par une couche de surface vitrifiée, ont permis de prolonger la durée de vie des céramiques et d'éviter les intoxications alimentaires. Ces techniques, engobes grésées et glaçures vitrifiées, sont l'objet des études de ce livre.Ces études d'archéométrie ont pour objectif d'étudier dans leur moindre détail les décors des céramiques et d'obtenir des renseignements sur les techniques utilisées par les potiers anciens. Elles permettent aux artisans contemporains de perfectionner leur technique et aux conservateurs de diffuser ces connaissances.
Depuis huit millénaires au moins, les sociétés agricoles ont considéré le sel comme une source de vie et de richesse dont l'origine s'inscrivait dans les mythes. Les approches croisées des ethnologues, des archéologues, des historiens et des environnementalistes permettent aujourd'hui de renouveler profondément nos connaissances sur l'exploitation généralisée de l'eau de mer, des sources salées, des terres salées et du sel gemme. Ainsi, d'extraordinaires techniques ont été mises en oeuvre, tandis que les logiques sociales plaçaient le sel au centre des systèmes de croyance, un peu partout dans le monde.Les vingt-quatre contributions regroupées dans cet ouvrage ont été présentées en octobre 2006 lors d'un colloque international du bicentenaire de la mort de Claude-Nicolas Ledoux, l'architecte génial de la Saline Royale d'Arc-et-Senans. Rompant avec les limites entre disciplines scientifiques et les cloisonnements géographiques, les auteurs proposent une nouvelle lecture de l'exploitation du sel en abordant la longue durée, depuis la Chine et le Mexique préhispanique jusqu'à l'Europe préhistorique, ou encore des salines médiévales continentales au sel antique méditerranéen. C'est donc d'histoire technique et sociale qu'il s'agit, en relation avec les modifications environnementales.
Objets perdus, objets retrouvés ? Subrepticement, le passé se loge dans les objets de la vie quotidienne, dans les sensations qu'ils éveillent et qui lui servent de supports mnémoniques. La recherche proustienne du temps perdu peut se décliner sous l'angle de l'objet. L'ouvrage a lancé l'invitation à des chercheurs, spécialistes de ces questions, de développer la relation qu'ils établissent entre objets et mémoires. Plusieurs perspectives contemporaines en sciences sociales proposent de dépasser une lecture symboliste des objets en défendant l'idée selon laquelle ils sont au cœur des rapports sociaux. En s'attachant à décrire les dispositifs auxquels ils prennent part, ces théories donnent aux objets une position d'égalité avec les humains dans leur capacité à construire le monde. Ce rôle leur confère une place privilégiée dans la mise en mémoire de l'histoire. Objets refuges de l'identité, du patrimoine, de l'art, de la valeur marchande, des souvenirs familiaux, tous concentrent des formes d'investissements. De l'investissement compensatoire à la consolation, à la délégation morale ou aux régimes de valeurs biographiques, ces postures impliquent différents traitements : passion, haine, fétichisme ou affranchissement de l'objet.
L'étude du patrimoine industriel est née, dans le courant du 20e siècle, comme une " archéologie " ayant comme objectifs premiers la mise en place de l'inventaire et la sauvegarde matérielle ou documentaire du patrimoine bâti et technologique. Cette vocation de sauvegarde des friches industrielles et des machines n'a cessé d'évoluer vers une approche de plus en plus intégrale des paysages, des cadres de vie, des objets, du patrimoine iconographique, et même de l'imaginaire des sociétés industrielles. Cette perspective est nécessairement liée à l'histoire économique, qui explique comment sont produits les éléments considérés maintenant comme un héritage. Le Languedoc-Roussillon, au riche passé industriel, dispose sans aucun doute possible d'un patrimoine industriel et technique qui mérite d'être mieux connu. Pour cela, il apparaît naturel d'intégrer la région dans l'espace dans lequel elle s'insère : la méditerranée occidentale. La mise en perspective par rapport au Principat catalan est logique : cet espace voisin dispose d'un savoir faire très avancé dans l'histoire économique et dans la mise en valeur d'un patrimoine industriel de premier ordre. Cet ouvrage se propose de faire le point sur quelques éléments d'histoire de la société industrielle, mais aussi sur des stratégies de conservation et de mise en valeur (muséographie et tourisme industriel). Il aborde les paysages de la société industrielle et évoque quelques projets de valorisation de ce patrimoine dans la région.
Longtemps ignoré ou méprisé, le patrimoine industriel fait aujourd'hui l'objet d'une reconnaissance institutionnelle : les vieilles usines sont réhabilitées, les puits de mine inscrits dans les circuits touristiques et les objets de l'industrie muséifiés. Après avoir beaucoup détruit, on rêve désormais de tout conserver car les vestiges de l'industrie sont perçus comme constitutifs d'identités professionnelles ou locales dignes d'être valorisées. Si les sciences sociales ne peuvent ignorer ce désir de "patrimonialisation" qui vient d'en bas, elles ne doivent pas cependant se laisser submerger par ces mémoires singulières. Aussi, dans une visée critique qui associe chercheurs et professionnels du patrimoine et fait voyager le lecteur de la Lorraine sidérurgique au Nord minier et de Turin à Billancourt, le livre s'interroge sur le processus qui transforme l'usine en patrimoine, la seconde vie que lui donnent les nouvelles fonctions qui l'investissent et les conditions d'une histoire qui fasse toute sa place aux traces matérielles de l'industrie.
Midi toulousain, Languedoc, Catalogne et Provence : échanges et influences
Cet ouvrage s'adresse aux trois aspects que sont la fabrication, la commercialisation et l'utilisation et met plus particulièrement l'accent sur les échanges et les influences de ces produits dans le Midi de la France, le nord de l'Espagne et l'Italie.
Après avoir largement contribué au développement de l'emploi du métal dans l'architecture française de la seconde moitié du 19e siècle, les acteurs du cadre bâti semblent, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, porter un intérêt moindre à ce matériau. Quelles en sont les raisons ? Comment les techniques de construction ont-elles influé sur l'emploi du métal ? Quels ont été les rôles respectifs des sidérurgistes, des architectes, des ingénieurs, celui des entrepreneurs et des maîtres d'ouvrages ? L'enseignement de l'architecture et de la construction a-t-il eu des incidences sur les comportement des constructeurs ?
Le volume ne propose pas un parcours orienté à travers l'histoire du fer (le métal le plus universellement associé à la vie artisanale et rurale), mais des points de vue d'enquête, en des lieux et à des échelles diverses, sur les relations des métallurgistes avec leur milieu. Ces relations ne sont pas celles d'un groupe, d'un site, d'une société avec le paysage rural qui les entoure : elles ont créé des formes d'organisation sociale et politique, et imposé à l'espace un système de gestion lisible .