Pendant sept ans boursier au lycée de Châteauroux, Giraudoux, en dosant sérieux et fantaisie, a réussi une scolarité modèle. Professeurs exceptionnels et héros légendaires ont élargi son regard et nourri son originalité.Sont ici réunis une tragédie en vers inachevée, des poèmes — de la revanche militaire à l'érotisme adolescent, et des compositions françaises aux thèmes significatifs — scènes antiques et mort des héros. Ces documents prêtés par les collectionneurs et la famille complètent l'évocation du futur écrivain, commencée dans le Cahier Jean Giraudoux n° 15.
En 1944 disparaissait Jean Giraudoux. Cette mort, aussi brutale qu'inattendue, suscita une vive émotion en France comme à l'étranger. Les témoignages se multiplièrent dans la presse, évoquant l'ami disparu, l'écrivain, le diplomate, l'homme de théâtre aussi bien que son œuvre et son retentissement.Parmi eux, un écrivain espagnol d'avant-garde, Benjamín Jarnés, grand admirateur de Giraudoux à qui il avait consacré des articles depuis 1924. Soixante-dix ans après la mort de l'auteur, les Cahiers Jean Giraudoux ont voulu lui rendre hommage à travers une sélection de textes parus principalement entre 1944 et 1953.
Giraudoux dramaturge serait-il moins abstrait qu'on le dit souvent ? La magie des objets serait-elle aussi importante que celle des mots? Dans une époque d'effervescence artistique, le statut que Giraudoux confère aux objets invite à reconsidérer son esthétique théâtrale. Son imagination créatrice leur doit une part de son efficacité dramatique et de sa poésie. Permettant un jeu subtil de décalages et dissonances, ils contribuent à la modernité et à la saveur particulière de ce théâtre.
On connaît la fin d'Électre : "Cela a un très beau nom, cela s'appelle l'aurore". Giraudoux passe en effet pour le chantre des origines, des commencements... c'est pourquoi il a paru opportun d'étudier la façon dont "commencent" ses oeuvres, en p
Le théâtre de Giraudoux, un mégaphone pour les vivants et les morts
Sans prétendre à l'exhaustivité, le présent Cahier entend montrer comment ce théâtre a pu entrer en résonance avec des sensibilités extrêmement différentes : si Giraudoux a su capter la sensibilité de son époque et contribuer au renouveau dramatique de l'entre-deux-guerres, son esthétique dramatique peut aussi, curieusement, trouver un écho dans un pays à la culture ancestrale, le Japon, qui semble a priori bien éloignée de l'esthétique occidentale.
Il n'est pas si fréquent que deux auteurs universitaires interviennent dans un débat aussi central et polémique. Arcadie ou Utopie ? Tels des chevaliers de la foi, les deux combattants entrent en lice. D'un côté Christian B. Allègre ressuscite avec vigueur l'ancien genre de la pastorale, donc l'Arcadie, pour en faire l'image renversée du monde politique selon Giraudoux. De l'autre, Abdelghani El Himani brandit l'étendard de l'Utopie, laquelle devient le fer de lance d'une action rêvée, sinon possible sur le réel.On aurait tort de croire que les deux champions s'affrontent ici dans un simple tournoi de définitions. La question si polémique de l'univers " décalé " de Giraudoux, de son incurable optimisme, voire de son irresponsabilité, resurgit au coeur de ce débat. La postulation de Giraudoux est ici rapportée à une conscience douloureuse, à une Weltanschauung consciente de ses effets, ou à une éthique responsable qui va jusqu'à en appeler à une action sur le monde. Si bien qu'elle prend un nouveau relief inattendu.
Toute l'œuvre de Giraudoux témoigne du fait qu'il était un esthète dont les centres d'intérêt étaient loin de se limiter à la seule littérature. Sans perdre de vue ses liens avec la production littéraire de son temps et du passé, on se propose ici de préciser le rapport de l'écrivain à ces autres formes d'expression artistique : la musique, la peinture, ou encore l'adaptation cinématographique.Ce volume offre également l'occasion de publier pour la première fois quelques-unes des vignettes que l'artiste Pierre Roy destinait à une édition (abandonnée) du Théâtre de Giraudoux.
Ce recueil restitue Giraudoux dans une géographie et une Histoire doublement marquées au sceau de la guerre. Dans un champ intellectuel, également, qui influe sur les formes littéraires et artistiques. Une pensée politique, nourrie d'une réflexion sur l'histoire, se dessine dans ses pièces de théâtre, ses romans, ses essais. Car chez Giraudoux politique et poétique sont consubstantiels, comme esthétique et morale. Confronter les œuvres de fiction et les essais a notamment permis de reconsidérer, avec un éclairage contemporain, les textes controversés de Sans Pouvoirs et Pleins Pouvoirs.
Giraudoux entretint avec le théâtre une relation intime se manifestant dans le démontage du jeu théâtral lui-même comme si, grâce à une mise en abyme subtile, nous assistions aux répétitions, ayant ainsi accès aux arcanes de l'alchimie théâtrale. L'Apollon de Bellac peut être considéré comme une pièce-testament ou comme une offrande faite par l'auteur à son public, dans la mesure où elle réunit l'essentiel des thèmes de son œuvre en dehors de tout habillage légendaire ou mythique.Il nous a donc paru intéressant de poursuivre et d'approfondir l'exploration de cette œuvre en consacrant un Cahier à cette pièce méconnue (même parmi des lecteurs et amateurs de théâtre cultivés). Nous y abordons la pièce selon quatre angles d'étude : - genèse et une de ses sources ; son socle mythique ; poétique des objets, du corps et de la beauté ; relation entre le lecteur et l'hétérogénéité de l'œuvre ;- réflexions d'acteurs et de metteurs en scène ;- quelques revues de presse à partir de la création de la pièce ;- édition intégrale du manuscrit de L'Apollon de Marsac, suivie de quelques remarques sur les variantes du texte.Les contributions de ce Cahier confirment les potentialités pressenties de cette pièce, mais la recherche n'est pas close, notamment sur les questions de sa fortune en France et à l'étranger, sur la problématique de la traduction, le rythme et les variantes entre autres.Nous espérons que ces études contribueront à faire connaître ou mieux connaître cette pièce trop peu sollicitée.
La poétique du détail : autour de Jean Giraudoux. Vol. I
Loin d'enfermer la poétique de Giraudoux dans un dispositif abstrait et métaphysique, les contributeurs évitent les chemins battus de la critique giralducienne pour redécouvrir l'essentiel d'un métier d'écrivain en revenant au "menu", à l'infiniment petit, le détail n'étant ni un ornement ni un oripeau philosophique. Ce premier volume, d'une recherche qui en comporte deux, définit la portée sensible du détail dans la poétique giralducienne, revisite le vocable "préciosité" pour apprécier combien on s'éloigne d'une rhétorique artificieuse, à mieux prendre la mesure de ce qui unit ou sépare l'écriture de Giraudoux de celle de ses contemporains. Enfin le volume étudie l'aspect performatif et transgressif de cette poétique du détail dans l'aire du roman, jusque dans ses prolongements thématiques.