Luc de Heusch examine les rapports entre l'anthropologie et la discipline baptisée Histoire. À titre d'essai, inaugurant une voie originale, il analyse ici du point de vue structural les relations permanentes et changeantes que le pouvoir entretient avec la religion.L'anthropologie sociale et culturelle (plus connue en France sous le nom d'ethnologie), considérée à tort comme une science coloniale périmée, nous livre une institution caractéristique des sociétés centralisées dépourvues d'écriture : la chefferie ou la royauté sacrée. L'auteur la décrypte comme structure symbolique arrachant le pouvoir au seul contrôle de la parenté.Elle transforme un homme, détenteur du pouvoir suprême, en une espèce de fétiche vivant, condamné à mort à plus ou moins brève échéance.L'Hist ...
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Introduction Chapitre I : Des structures élémentaires de la parenté aux empires Chapitre II : Pour en revenir à l'Histoire Chapitre III : Mythe et ethnohistoire (à propos du Rwanda) Chapitre IV : Histoire et mythe (le culte de Ryangombe dans l'aire interlacustre) Chapitre V : Les transformations historiques dans l'espace (les complexes Kukuya-Tio et Lele-Kuba) Chapitre VI : L'énigme du roi-chasseur et du roi-jumeau (structure de la royauté sacrée dans les peuples sans écriture) Annexe au chapitre VI : La royauté chez les Luba et les Lunda (réponse à Manuela Palmeirim) Chapitre VII : Petite histoire de la royauté d'ordre divin Chapitre VIII : Origine et destin du monothéisme Chapitre IX : Le contrat social : Rousseau contre Hobbes
Luc de Heusch examine les rapports entre l'anthropologie et la discipline baptisée Histoire. À titre d'essai, inaugurant une voie originale, il analyse ici du point de vue structural les relations permanentes et changeantes que le pouvoir entretient avec la religion.L'anthropologie sociale et culturelle (plus connue en France sous le nom d'ethnologie), considérée à tort comme une science coloniale périmée, nous livre une institution caractéristique des sociétés centralisées dépourvues d'écriture : la chefferie ou la royauté sacrée. L'auteur la décrypte comme structure symbolique arrachant le pouvoir au seul contrôle de la parenté.Elle transforme un homme, détenteur du pouvoir suprême, en une espèce de fétiche vivant, condamné à mort à plus ou moins brève échéance.L'Histoire, de son côté, a souvent affaire à une institution politicoreligieuse qui confère à un homme projeté au sommet du pouvoir un statut quasi divinisé. Le monothéisme s'est emparé de cette vision ; il fait du roi un prêtre d'une espèce particulière. Luc de Heusch analyse les avatars de ce continuum qui rend compte du devenir politique. Il prend le parti de Hobbes contre Rousseau et constate que la démocratie en tant que Léviathan a bien du chemin à parcourir avant d'être désacralisée.