Au moment où la Peste noire frappe Romont en 1349, la mort et la peur fauchent près de la moitié de la population de cette ville d'environ 1800 habitants. Dix ans plus tard, les effets dévastateurs de cette épidémie sont encore perceptibles mais on décèle déjà les prémices d'une reprise. Face aux crises, la famille, noyau de base de la société, réagit rapidement en trouvant de nouveaux modes d'organisation.Observer l'évolution démographique de la ville de Romont entre 1250 et 1450 par le biais des reconnaissances et des comptes de l'administration savoyarde, c'est prendre le pouls d'une communauté dont le coeur bat au rythme des crises et des épidémies. C'est surtout appréhender la précarité dans laquelle vit la population médiévale. Cette fragilité est compensée par un ...
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Chapitre 1 : Sources 1.1. L'état de la documentation 1.1.1. Le Pays de Vaud 1.1.2. Le cas romontois 1.2. Les registres de reconnaissances 1.2.1. Les extentes savoyardes 1.2.2. Registres de reconnaissances de l'Église et des nobles 1.3. Rôle de subside 1.4. Les comptes de châtellenie 1.5. Les comptes communaux 1.6. Les comptes des commissaires aux extentes du Pays de Vaud 1.7. Conclusion
Chapitre 2 : Méthodes 2.1. Instruments techniques 2.1.1. Analyse du formulaire 2.1.2. Évolution du formulaire entre 1278 et 1438 2.1.3. Composition 2.1.4. Instrument de collecte des données : la base de données relationnelle 2.2. Instruments théoriques 2.2.1. Le feu à l'origine de l'étude de population 2.2.2. Feu : persona et domus 2.2.3. La prosopographie pour pénétrer l'intimité du feu 2.2.4. L'homme, la maison et la fiscalité : cohésion et confusion
Chapitre 3 : Territoires 3.1. Introduction méthodologique 3.2. Introduction historique 3.3. Une terre d'Empire 3.4. Une terre aux confins des possessions savoyardes 3.5. In Patria Waudi 3.6. Le chef-lieu de châtellenie 3.6.1. Un territoire en évolution 3.7. Le territoire urbain 3.8. Définition des frontières extérieures 3.8.1 Le cas particulier de Bossens 3.9. La ville dans et hors les murs 3.9.1. Définition juridique du territoire urbain 3.9.2. Évolution du parcellaire urbain 3.9.3. Description générale des secteurs d'habitation 3.9.4. La ville hors la ville 3.9.5. La mémoire du sol 3.10. Ville et paroisse : une même réalité ? 3.11. Un espace, des territoires et des communautés
Chapitre 4 : Maison 4.1. Définition 4.1.1. Évolution quantitative 4.1.2. Rapport entre l'empreinte au sol et la surface fiscale 4.1.3. Évolution du bâti par quartier 4.1.4. La répartition des propriétés et des maisons dans la ville 4.2. La maison en ses quartiers
Chapitre 5 : Propriété 5.1. L'accès à la propriété 5.1.1. La construction 5.2. Les propriétaires détenant plusieurs immeubles et les immeubles tenus en copropriété 5.2.1. La multipropriété 5.2.2. La copropriété et son évolution 5.3. La transmission des biens immobiliers 5.3.1. Aperçu statistique 5.3.2. Approche dynamique 5.4. Les locataires 5.5 Le marché immobilier
Chapitre 6 : Population 6.1. Le peuplement avant l'arrivée des Savoie 6.2. Les données des sources et la constitution du corpus des personnes 6.3. Les unités fiscales domiciliaires 6.3.1. Statistiques et signification 6.3.2. La sous-représentation féminine 6.4. Les structures de parenté 6.4.1. La famille et le nom: la construction de l'identité 6.4.2. Les stratégies de reproduction 6.4.3. La composition des ménages 6.4.4. Typologie des ménages 6.5. De la volonté seigneuriale à la virulence de la peste : l'évolution de la population à Romont du XIIIe au XVe siècle Chapitre 7 : Société 7.1 L'espace social 7.2 De l'homo domini au bourgeois 7.2.1. Les bourgeois 7.2.2. Les nobles 7.3. Les élites urbaines 7.3.1. Une hiérarchie établie sur la richesse ? 7.3.2. Topographie de l'élite urbaine 7.4. Artisans, gens de métier et travailleurs de l'ombre documentaire 7.5. Une société consacrée 8. Conclusion 8.1. Bilan 8.1.1. Définition des paysages 8.1.2. Domus, une mesure de la ville ? 8.1.3. Les hommes et les enjeux sociaux 8.2. Et demain ?
9. Bibliographie
Au moment où la Peste noire frappe Romont en 1349, la mort et la peur fauchent près de la moitié de la population de cette ville d'environ 1800 habitants. Dix ans plus tard, les effets dévastateurs de cette épidémie sont encore perceptibles mais on décèle déjà les prémices d'une reprise. Face aux crises, la famille, noyau de base de la société, réagit rapidement en trouvant de nouveaux modes d'organisation.Observer l'évolution démographique de la ville de Romont entre 1250 et 1450 par le biais des reconnaissances et des comptes de l'administration savoyarde, c'est prendre le pouls d'une communauté dont le coeur bat au rythme des crises et des épidémies. C'est surtout appréhender la précarité dans laquelle vit la population médiévale. Cette fragilité est compensée par un dynamisme démographique consistant majoritairement en l'afflux abondant d'hommes et de femmes des campagnes environnantes.Entre 1358 et 1438, il s'effectue au moins 800 transactions immobilières à Romont qui compte alors 350 maisons. La maison est un bien qui se vend ou s'échange, bref ne reste pas longtemps dans les mêmes mains. Parallèlement, la population se déplace beaucoup. Ainsi, peu de familles demeurent au même endroit durant plus d'une ou deux générations. Ces familles dites stables ne représentent pas plus de 10% de la population mais elles accaparent les positions dominantes dans la communauté urbaine.Romont sert de laboratoire à l'élaboration d'un modèle pour l'analyse de la population dans les villes petites et moyennes du Moyen Âge.