Durant les 30 prochaines années, la population européenne âgée de 75 ans et plus, augmentera de 75 %, conséquence de l'effet des générations issues du baby-boom. Cela aura des conséquences dans de nombreux domaines, en particulier la prise en charge de la dépendance, objet central de cet ouvrage. Les résultats présentés ici concernent les projections démographiques des modes de vie des personnes âgées de 75 ans ou plus, à l'horizon 2030, dans neuf pays d'Europe. Elles intègrent les facteurs clés d'entrée dans la dépendance et/ou des modalités de sa prise en charge : la situation familiale, le nombre d'enfants, la situation économique et le niveau d'éducation, l'état de santé. L'étude Felicie est centrée sur la santé des personnes âgées et en particulier la prise en charge des dépendances sévères. Les projections ont été réalisées selon deux scénarios d'évolution : soit la proportion d'années passées en incapacités reste constante, soit toutes les années gagnées sont des années de bonne santé. Dans tous les cas, on prévoit une augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes avec une accélération marquée en 2020 et une croissance des besoins de prise en charge. Les forces et les faiblesses des actuelles politiques de prise en charge de la dépendance ont été évaluées pour chaque pays et les systèmes législatifs comparés. Les besoins de prise en charge vont croître de manière absolue et si une partie d'entre eux sera assumée par la sphère privée via les conjoints et les enfants, l'État devra faire de substantiels efforts notamment, en termes de formation de professionnels, de diffusion des innovations technologiques et, bien sûr, de maintien du pouvoir d'achat. Le degré d'implication futur des familles dans le soutien aux personnes âgées dépendantes demeurant une inconnue, les politiques publiques devront être autant orientées vers les familles que vers les individus. À l'avenir plus encore qu'aujourd'hui, l'aide aux aidants devra être une priorité.