Avec ce nouveau volume, la collection de la CAG s'enrichit d'une refonte de la première version du Pré-inventaire des Hautes-Alpes, publiée par l'archéologue Isabelle Ganet en 1995 et épuisée dès 2010, deux années après sa disparition. À l'époque romaine, ce département était traversé par la via Cottia, qui parcourait la vallée de la Durance et le col du Montgenèvre (alt. 1854 m), dans le prolongement de la via Domitia reliant l'Espagne à l'Italie. La région était alors un lieu de passage facilitant les relations économiques et culturelles dumonde antique. Les recherches menées au XIXe siècle par plusieurs érudits locaux fort actifs – ils créèrent, en 1881, la Société des Études des Hautes-Alpes –, ne connurent de véritable regain que dans les années 1980, notamment à la faveur de la construction de l'autoroute A51, puis dans les années 1990, qui ont été marquées par les fouilles du village médiéval du Lazer, par celles de l'hôtel du département à Gap, par celles aussi du Briançonnais et de l'Argentière-en-Bessée. C'est la raison pour laquelle, en 1995, le conservateur général Jean-Paul Jacob milita, avec une énergie infatigable, pour que le service régional de l'archéologie (SRA) de la DRAC de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qu'il dirigeait à l'époque, bénéficiât de " cet outil précieux " que seule la CAG offrait, en mettant à la disposition de la communauté scientifique une riche moisson de résultats engrangés, dans des délais raisonnables. Mais ce dernier reconnaissait aussi que nombre de recherches, qui y seraient mentionnées, n'en étaient qu'à leur début, et que ce serait " le devoir de tous d'en préparer la réédition complétée, enrichie ". Mission accomplie presque trois décennies plus tard, grâce au labeur et au dynamisme de Florence Mocci qui a consacré plus de vingt années de travail à cette réédition, avec la collaboration ou le concours d'une équipe réunissant pas moins d'une quarantaine de chercheurs et de nombreux étudiants du centre Camille Jullian (CNRS-Aix-Marseille Université) et d'autres organismes français, mais aussi de l'Université d'York. On soulignera, enfin, qu'en vue de tirer tout le parti de ce travail collectif de large amplitude et de le valoriser, le cadre chronologique du Pré-inventaire des Hautes-Alpes a été étiré pour s'étendre depuis l'âge du Bronze, et parfois même jusqu'à la Préhistoire et le Moyen Âge.