Le dernier numéro de 1895 revue d'histoire du cinéma est un varia. Il s'ouvre sur un Point de vue dû à Jean-Pierre Berthomé qui est aussi le dernier article de ce spécialiste du décor brusquement disparu au moment où l'on corrigeait les épreuves du numéro. Il dresse une typologie des ressources iconographiques touchant aux décors de film: des plans, maquettes, croquis préparatoires jusqu'aux story-boards et élabore une méthodologie pour l'étude de ces matériaux qui sont souvent difficiles à identifier et mal répertoriés dans les collections. Parmi les Études, Roxane Haessig s'intéresse à la distribution et la réception des westerns français aux États-Unis avant 1914 qui entrent en concurrence avec la production locale qui s'imposera. Karine Abadie revient sur la traject ...
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Le dernier numéro de 1895 revue d'histoire du cinéma est un varia. Il s'ouvre sur un Point de vue dû à Jean-Pierre Berthomé qui est aussi le dernier article de ce spécialiste du décor brusquement disparu au moment où l'on corrigeait les épreuves du numéro. Il dresse une typologie des ressources iconographiques touchant aux décors de film: des plans, maquettes, croquis préparatoires jusqu'aux story-boards et élabore une méthodologie pour l'étude de ces matériaux qui sont souvent difficiles à identifier et mal répertoriés dans les collections. Parmi les Études, Roxane Haessig s'intéresse à la distribution et la réception des westerns français aux États-Unis avant 1914 qui entrent en concurrence avec la production locale qui s'imposera. Karine Abadie revient sur la trajectoire et la place qu'a occupée Lucien Wahl, critique de cinéma dès l'époque du muet et qui poursuivra son travail jusqu'après la Deuxième Guerre. Les approches qui sont les siennes – dont un florilège dans la partie Archives de la revue permet d'appréhender certains aspects – ont des particularités aux résonances contemporaines touchant à l'adaptation des œuvres littéraires, à la censure ou aux altérations des films par les exploitants. Simon Rozel revient quant à lui sur le fameux film de télévision que tourna en 1969 Marcel Ophuls avec Harris et Sédouy, le Chagrin et la Pitié, qui ne put être montré à la télévision française qu'en 1981 tant son approche de la période de l'Occupation du pays par l'armée allemande, l'adhésion au régime de Vichy et la résistance prenait à revers le " narratif " gaulliste qui s'était imposé depuis 1945. En exploitant le fonds Simone Veil des Archives nationales l'auteur met en lumière l'hostilité que cette dernière manifesta à l'endroit de ce film. Dans la partie Archives, Marguerite Chabrol étudie les effets sur les adaptations littéraires et théâtrales du " code Hays " d'autorégulation hollywoodien, tandis que Francis Bordat exhume et commente un paradoxal article de soutien à Hays de la part d'un critique marxiste en 1934, David Platt. Dans la partie Chroniques, on trouve des comptes rendus d'exposition (Richard Avedon), d'ouvrages (Les spectatrices du cinéma, Godard/Averty, Truffaut épistolier, Mocky, Le spectacle du sexe) et de DVD (Hollywood interdit, Le Gorille vous veut du bien).