En 1675, en pleine guerre de Hollande, la France de Louis XIV est frappée par une des principales secousses rebellionnaire de l'Ancien Régime, restée célèbre sous le nom de " révolte du Papier timbré ". De Bordeaux à Quimper, un front intérieur surgit, mais c'est en fait toute une partie de la France qui bruit et conteste, de Toulouse à Besançon et de Grenoble à Paris. A la cour, l'inquiétude est réelle car, dans le même temps, l'éclat de la récente conquête de la Franche-Comté ne peut masquer les difficultés militaires que la mort de Turenne vient symboliser au cœur de l'été. Dans le même temps, la crainte d'un débarquement hollandais sur la côte Atlantique, susceptible de menacer Rochefort et Brest, oblige les autorités à agir avec fermeté et souplesse, particulièreme ...
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Prologue Peur du front intérieur et surveillance du territoire
Les émeutes de référence Bordeaux de la révolte de l'étain la sédition généralisée Rennes à l'heure bordelaise
Du paroxysme rébellionnaire à l'inflexion répressionnaire Le printemps incertain des villes bretonnes La contre-offensive royale
L'été des fureurs Les folles journées de Rennes L'été des "Bonnets rouges" Rennes et Bordeaux contre le papier timbré
L'automne botté La campagne de Basse-Bretagne Le duc de Chaulnes à Rennes (III): une capitale décapitée La Bretagne perdue et retrouvée Bordeaux à l'heure rennaise ?
Epilogue Oubli impossible, histoire difficile Quelques conclusions
En 1675, en pleine guerre de Hollande, la France de Louis XIV est frappée par une des principales secousses rebellionnaire de l'Ancien Régime, restée célèbre sous le nom de " révolte du Papier timbré ". De Bordeaux à Quimper, un front intérieur surgit, mais c'est en fait toute une partie de la France qui bruit et conteste, de Toulouse à Besançon et de Grenoble à Paris. A la cour, l'inquiétude est réelle car, dans le même temps, l'éclat de la récente conquête de la Franche-Comté ne peut masquer les difficultés militaires que la mort de Turenne vient symboliser au cœur de l'été. Dans le même temps, la crainte d'un débarquement hollandais sur la côte Atlantique, susceptible de menacer Rochefort et Brest, oblige les autorités à agir avec fermeté et souplesse, particulièrement en Basse-Bretagne où émerge une nouvelle " guerre paysanne " restée célèbre sous le nom de " révolte des Bonnets rouges ".Grâce à l'utilisation d'archives peu connues jusque là, il est aujourd'hui possible de revenir sur cette grande crise politique, et de tenter de comprendre comment une modeste émeute bordelaise contre la taxe sur la vaisselle d'étain est devenue une des plus grande révoltes antifiscales de l'Ancien Régime, et, au-delà, un élément phare de la mémoire et de l'identité bretonne. Il apparaît également possible de revenir sur le processus de sortie de crise, qui découvre un Etat-Louis XIV plus souple et plus pragmatique que l'image de brutalité unilatérale qui est souvent retenue. Des notaires bordelais aux paysans de Cornouaille, des magistrats du parlement de Rennes aux bateliers de la Garonne, des obscurs comploteurs aux ministres Louvois et Colbert, sans oublier espions, soldats et serviteurs du roi, cet essai d'histoire événementielle cherche à arracher cette crise à sa mémoire flamboyante et parfois larmoyante, et, loin des images trop simples, entend essayer de la replacer dans le contexte français et européen.