Ecrans français de l'entre-deux-guerres (coffret)

I L'apogée de "l'art muet"; II Les années sonores et parlantes
Jean-Jacques MEUSY
Résumé
Cet ouvrage représente une façon inhabituelle d'envisager l'histoire du cinéma. Comme certains historiens évoquent la chrétienté à travers les cathédrales, l'auteur a mis au premier plan les salles de cinéma, considérées comme un poste d'observation, comme un carrefour où les films rencontrent leur public. Plusieurs avenues mènent à ce carrefour, qui constituent autant de chemins à emprunter pour comprendre l'histoire du cinéma dans sa double identité d'art et d'industrie.L'architecture des cinémas, modeste ou prétentieuse, leur économie, leur situation dans la ville, leurs promoteurs et leurs architectes, leur programmation et leurs publics sont autant d'éléments signifiants. Comme sont également signifiants les changements dans les modes d'exploitation des films avec, ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
65.00 €
Ajout au panier /
Actuellement Indisponible
Date de première publication du titre 23 mai 2017
ISBN 9782370290182
EAN-13 9782370290182
Référence 121458-42
Nombre de pages de contenu principal 616
Format 21 x 28 x 5 cm
Poids 2410 g

VOLUME 1 L'apogée de "l'art muet"

I. Lendemains de guerre

La fracture

" Le Boche, ce déchet de l'humanité "

Inauguration du Ciné Max Linder, sur les Grands Boulevards parisiens, avec le Kaiser, la brute de Berlin (14 mars 1919)

La Suprême Epopée à l'inauguration de la Salle Marivaux (Paris, 15 avril 1919) J'accuse : une sortie massive le 25 avril 1919

Défilés, fêtes et monuments aux morts

Baraques provisoires, constructions et reconstructions, changements d'enseignes

Associations, déclarations et agapes autour de la défense du film français

L'étonnante affaire Himmel, premier scandale des Années folles

 

II. Nouveaux cinémas

" Nous manquons de cinémas ! "

Naissance de l'architecture de cinéma

Eugène Vergnes (1872-1925), Marcel Oudin (1882-1936), Henri Belloc (1875-?), Germain Faure (1884- 1957), Jules Lavirotte (1864-1929), architectes spécialisés

Rationalité, raffinement et modernité: les " palaces de quartier " parisiens des années 1919-1922

Les " palaces de quartier " parisiens face aux grands groupes

Des " palaces de quartier " en banlieue parisienne ?

Implantation et développement du cinéma dans cinq villes de province

Architectures et décorations de façade et d'intérieur : deux objectifs différents

Enracinement du cinéma au plus profond du pays

Le cinéma en milieu ouvrier : l'exemple de quelques villages miniers de Saône-et-Loire

 

III. Nouvelles pratiques

La nouvelle séance de cinéma

L'exclusivité , les reprises et la location au pourcentage : vers la valorisation des films de qualité

Ciné -clubs

Salles spécialisées et cinémas "d'avant-garde"

Le pouvoir des images animées : cinéma et propagande

Bilan et derniers feux de la décennie muette

 

Notes

Index

Crédits des illustrations

Remerciements

 

VOLUME 2 Les années sonores et parlantes

Introduction

 

I. Le choc des nouvelles techniques

L'industrie cinématographique américaine à la croisée des chemins

1928 : l'année " sonore "

1929, l'année parlante en France

Des opinions contrastées

 

II. Le redéploiement du cinéma français

Les nouveaux empires du cinéma français

On rénove, on transforme, on construit

Le goût des grands espaces ; Palaces moins prestigieux mais intéressants par leur architecture ; Les cinémas d'actualités : les Cinéac et les autres ; Une architecture " moyenne " des cinémas des années 1930 ? ; Des cas complexes : l'exemple du Globe de Stains ; Héritages architecturaux : La Pagode et le Ranelagh

Les Champs-Elysées, nouveau " boulevard du cinéma "

 

III. Le déclin des salles d'avant-garde

Un phénomène général

Bilan des cinémas d'avant-garde et de leur mouvance

Des salles aux programmations exigeantes

 

IV. Le renouveau des propagandes par le cinéma

Défense de l'idée coloniale

Nouvel intérêt de l'Eglise pour le cinéma

La gauche et son cinéma, entre espoirs et dangers

Du côté des ligues d'extrême droite

Le cinéma des Croix-de-feu

Le Cinéma éducateur

 

V. Bilan d'une décennie cinématographique dans la tourmente

Babel contourné

La chute des aigles

Le parlant a-t-il sauvé le cinéma français ?

Le parc français de cinémas et les nouvelles pratiques

Une cinémathèque pour la France

Vers la guerre et l'Occupation

 

Notes

Index

Crédits des illustrations

Remerciements

 

Cet ouvrage représente une façon inhabituelle d'envisager l'histoire du cinéma. Comme certains historiens évoquent la chrétienté à travers les cathédrales, l'auteur a mis au premier plan les salles de cinéma, considérées comme un poste d'observation, comme un carrefour où les films rencontrent leur public. Plusieurs avenues mènent à ce carrefour, qui constituent autant de chemins à emprunter pour comprendre l'histoire du cinéma dans sa double identité d'art et d'industrie.L'architecture des cinémas, modeste ou prétentieuse, leur économie, leur situation dans la ville, leurs promoteurs et leurs architectes, leur programmation et leurs publics sont autant d'éléments signifiants. Comme sont également signifiants les changements dans les modes d'exploitation des films avec, notamment, la généralisation du système de l'exclusivité qui amène non seulement une forte hiérarchisation des salles mais témoigne aussi du changement d'attitude par rapport au film qui cesse d'être une marchandise industrielle standard. Ce changement d'attitude s'exprime aussi par le développement des ciné-clubs et des salles " d'avant-garde " dont l'influence est beaucoup plus importante que leur place marginale dans l'économie du cinéma ne le laisserait croire.Les années 1920 sont, en effet, celles de la naissance de la cinéphilie et de la reconnaissance du cinéma en tant qu'art.L'irruption en France du cinéma sonore dans une profession peu préparée, amena un véritable séisme. Léon Gaumont et Charles Pathé disparaissaient de la scène et laissaient la place à des concentrations industrielles et commerciales d'ampleur inconnue auparavant. Après le quasi-échec des mesures de contingentement, industriels et financiers misaient sur la barrière de la langue pour protéger le cinéma français de l'ogre américain et lui permettre une véritable renaissance, malgré les craintes suscitées par le film parlant chez certains intellectuels et artistes.L'exploitation dut faire de gros efforts pour rénover un parc de salles vieilli et surtout inadapté au cinéma sonore. Il fallut reconsidérer l'architecture intérieure des salles, rénover les anciennes et en construire de nouvelles. A Paris, le nombre de cinémas augmenta de près de 81% entre 1929 et la guerre. Des architectes de talent, dont certains influencés par les courants modernistes, profitèrent de ce nouvel élan en se spécialisant dans ce type de construction.Sur fond de crise du capitalisme et de vifs antagonismes politiques, le cinéma devenait le loisir numéro 1 des Français et son pouvoir médiatique, surtout depuis qu'il avait appris à parler, renforça l'intérêt que lui portaient les grandes familles de pensée. Qu'il s'agisse de films de la gauche, de l'Eglise, des Ligues d'extrême droite ou des films de propagande coloniale, le cinéma des années 1930 participa aux débats citoyens. Outre les meetings et les salles improvisées, les cinémas en furent les principaux témoins.Malgré le développement du doublage qui rouvrit largement le marché français aux films étrangers, malgré les fort nombreuses faillites du milieu des années 1930, le cinéma français ne retomba pas dans sa léthargie. Il trouva sa voie dans une certaine forme de réalisme poétique et fut souvent porté davantage vers le destin pittoresque d'êtres marginaux et solitaires que vers la classe ouvrière elle-même.

Recommandations