Peut-on se réclamer du " cinéma " tout en prétendant rendre compte d'une " vérité "? Quelles sont les limites éthiques du dévoilement d'un individu face à une caméra? Un cinéaste peut-il être pleinement " auteur " d'une œuvre construite à partir de fragments de réel? Voilà quelques unes des questions posées au début des années soixante par la sortie des films qui se revendiquent ou sont associés au " cinéma-vérité ". La notion, proposée en 1960 par Edgar Morin, connaît une rapide popularisation et sert durant quelques années de bannière à un mouvement cinématographique supposé renouveler les rapports entre film et réalité par une approche plus " directe ", un dispositif d'interactions avec les protagonistes, ou une démarche autoréflexive qui interroge en son sein le pro ...
Lire la suite
1960-1961 : Chronique dun t, exprience nouvelle de cinma-vrit
Edgar Morin, auteur dun manifeste du cinma-vrit
Dziga Vertov ou la construction dun prophte
Tournage de Chronique dun t
Montage et remontages
Discours publicitaire : Chronique dun t devient cinma-vrit
Chronique dun t au miroir de la critique cinmatographique
1962 : Le mythe de la technique lgre
Le cinma-vrit comme mouvement. tat de la question
Mario Ruspoli: tournages en Lozre
La Drew Associates
Engouement de la critique pour le discours de leffacement
Technique fantasme et possibilits effectives des appareils
Le Service de la recherche : soutien institutionnel au cinma-vrit
1963: Critiques du discours de leffacement et contre-modles
1963, anne polmique
Les attaques contre le cinma-vrit
Le cinma-spectacle comme contre-modle
Vers un cinma-vrit engag? Le Joli Mai de Chris Marker
1963: conflits entre cinastes-vrit
1964-1970: Dclin du mouvement et naissance des premires histoires
Les controverses sessoufflent, le cinma-vrit priclite
La construction en France du cinma direct canadien
Des tables rondes de lUNESCO aux premires histoires du cinma direct
Peut-on se réclamer du " cinéma " tout en prétendant rendre compte d'une " vérité "? Quelles sont les limites éthiques du dévoilement d'un individu face à une caméra? Un cinéaste peut-il être pleinement " auteur " d'une œuvre construite à partir de fragments de réel? Voilà quelques unes des questions posées au début des années soixante par la sortie des films qui se revendiquent ou sont associés au " cinéma-vérité ". La notion, proposée en 1960 par Edgar Morin, connaît une rapide popularisation et sert durant quelques années de bannière à un mouvement cinématographique supposé renouveler les rapports entre film et réalité par une approche plus " directe ", un dispositif d'interactions avec les protagonistes, ou une démarche autoréflexive qui interroge en son sein le projet du film. Chronique d'un été de Jean Rouch et Edgar Morin, Les Inconnus de la terre et Regard sur la folie de Mario Ruspoli, les travaux de Richard Leacock pour la Drew Associates, Le Chemin de la mauvaise route de Jean Herman, Hitler, connais pas de Bertrand Blier, La Punition de Jean Rouch ou encore Le Joli Mai de Pierre Lhomme et Chris Marker: tous ces " films-vérité " renouvellent le débat et construisent de nouveaux clivages dans la cinéphilie française. Sans chercher à se positionner sur le contenu des polémiques, le présent ouvrage retrace pour la première fois l'histoire du mouvement " cinéma-vérité " en s'intéressant aux films (contexte de production, tournages, innovations techniques) et aux discours (articles, débats, tables rondes) qui les ont précédés, accompagnés et traversés. Grâce à de nombreuses sources inédites, Cinéma-vérité, films et controverses met au jour un phénomène d'une importance méconnue dans l'histoire du cinéma en France.