Cet ouvrage questionne la manière dont s'articulent les échanges entre les acteurs impliqués dans la lutte contre la traite des êtres humains. Nombreux sont les textes juridiques ou les recommandations internationales qui exhortent lesdits acteurs à " travailler ensemble ". Que l'on parle de la nécessité de mettre en œuvre une " approche globale de la lutte contre la traite ", de la mise en place de " mécanismes d'orientation ", de l'instauration de formes de " partenariats " ou de " coopérations ", l'objectif est le même.Or le développement de telles interactions se révèle difficile à mettre en œuvre en France. Ce constat s'explique par l'ampleur des législations que ces pratiques criminelles contournent ou heurtent de plein fouet : atteinte à l'intégrité physique des ...
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Jean-François Minet – Le mécanisme d'orientation national des victimes de traite des êtres humains en Belgique et la collaboration entre les intervenants ;
Véronique Degermann – Le rôle du parquet dans la mise en oeuvre d'une politique publique ;
Bénédicte Lavaud-Legendre – Interactions entre acteurs au contact des victimes de la traite des êtres humains. La mise en échec de l'approche globale de la victime par l'absence de politique publique ;
Pauline Delage et Élisa Herman – La coordination des acteurs de la lutte contre les violences conjugales en France. Regard sociohistorique ;
Entretien avec Olivier Peyroux, sociologue, spécialisé sur les Roms des Balkans et la traite des êtres humains ;
Precious Diagboya – Prestation de serment en terre Edo : usage et détournement de la justice autochtone dans le cadre des pratiques de traite.
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Cet ouvrage questionne la manière dont s'articulent les échanges entre les acteurs impliqués dans la lutte contre la traite des êtres humains. Nombreux sont les textes juridiques ou les recommandations internationales qui exhortent lesdits acteurs à " travailler ensemble ". Que l'on parle de la nécessité de mettre en œuvre une " approche globale de la lutte contre la traite ", de la mise en place de " mécanismes d'orientation ", de l'instauration de formes de " partenariats " ou de " coopérations ", l'objectif est le même.Or le développement de telles interactions se révèle difficile à mettre en œuvre en France. Ce constat s'explique par l'ampleur des législations que ces pratiques criminelles contournent ou heurtent de plein fouet : atteinte à l'intégrité physique des personnes, violation du droit du travail, des frontières, des règles fiscales, fraude documentaire, etc. Mais en amont, c'est l'absence de définition d'une politique publique consacrée à ce sujet qui est à questionner.En effet, la mise en œuvre d'une réelle dynamique de " travail ensemble " ne peut que résulter d'une réflexion de fond sur les valeurs que heurtent les faits de traite des êtres humains et les moyens de les protéger. Elle oblige à définir l'objet sur lequel doit porter l'action à conduire, les objectifs à atteindre et les moyens d'y parvenir. Cela exige d'établir des priorités au sein des valeurs en concurrence et de s'accorder sur un certain nombre de principes théoriques et de principes d'action. C'est un travail considérable mais essentiel.Les contributions rassemblées permettent de prendre la mesure de la difficulté, d'identifier les enjeux en termes d'effectivité de la lutte contre la traite et d'ouvrir des perspectives quant aux formes que peut prendre ledit " travail ensemble ". Elles sont issues d'un colloque organisé en juillet 2016 par le COMPTRASEC (UMR CNRS 5114) dans le cadre d'un projet de recherche financé par le Conseil régional d'Aquitaine.