Le nain et le géant

La République de Genève et la France au XVIIIe siècle. Cultures politiques et diplomatie
Fabrice BRANDILI
Date de publication
18 octobre 2012
Résumé
" Un nain est aussi bien un homme qu'un géant ; une petite République n'est pas moins un État souverain que le plus puissant Royaume " : à l'époque moderne, selon les termes du jurisconsulte neuchâtlelois Emer de Vattel, la distinction hiérarchique entre les puissances européennes est subordonnée au respect de l'égalité juridique des États souverains. Des Lumières à la Révolution, la tension entre l'égalité et la distinction organise les relations diplomatiques asymétriques de la République de Genève avec la France, du nain avec le géant. À partir des années 1730, l'intervention française dans la pacification des troubles politiques de Genève éprouve la maxime de Vattel. Interprétée au prisme des pratiques diplomatiques, l'histoire politique de la petite République réfo ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 18 octobre 2012
ISBN 9782753520608
EAN-13 9782753520608
Référence 114626-53
Nombre de pages de contenu principal 398
Format 15.5 x 24 x 0 cm
Poids 627 g

Préface de Michel Porret

 

 

  • Les relations diplomatiques entre Genève et la France : cadre juridique et contexte politique
  • Le personnel de la résidence de France
  • Le cérémonial diplomatique entre magnificence et disqualification
  • Le " Livre des cérémonies " : cérémonial d'État, cérémonial diplomatique et sociabilité politique en République
  • Cérémonies et fêtes de la diplomatie française à Genève
  • Le don en diplomatie, gage d'amitié ou signe de domination ?
" Un nain est aussi bien un homme qu'un géant ; une petite République n'est pas moins un État souverain que le plus puissant Royaume " : à l'époque moderne, selon les termes du jurisconsulte neuchâtlelois Emer de Vattel, la distinction hiérarchique entre les puissances européennes est subordonnée au respect de l'égalité juridique des États souverains. Des Lumières à la Révolution, la tension entre l'égalité et la distinction organise les relations diplomatiques asymétriques de la République de Genève avec la France, du nain avec le géant. À partir des années 1730, l'intervention française dans la pacification des troubles politiques de Genève éprouve la maxime de Vattel. Interprétée au prisme des pratiques diplomatiques, l'histoire politique de la petite République réformée décline les multiples ressources que mobilise l'État le plus faible pour amortir la prétention hégémonique du plus fort. Après 1792, les relations diplomatiques franco-genevoises glissent de l'idéal de la ligue républicaine des peuples libres à l'aspiration impérialiste de la Grande Nation qui justifie l'annexion de la République de Genève à la France du Directoire finissant. La diplomatie est un espace négocié de pratiques sociales de l'altérité. Ministres publics de second rang et agents privilégiés de la diplomatie française à Genève, les résidents expérimentent l'interaction entre leur culture politique et le républicanisme classique dont certaines caractéristiques survivent à la Révolution genevoise de 1792. Langage symbolique, ensemble de gestes ritualisés résultant d'une négociation permanente, le cérémonial diplomatique permet d'évaluer le dialogue entre les cultures politiques française et genevoise au xviiie siècle, circulation ininterrompue de représentations réciproques. Audiences solennelles, dons diplomatiques, fêtes royales ou républicaines : à la croisée du cérémonial d'État, du modèle mondain de la politesse, puis de la rhétorique révolutionnaire de la fraternité, l'étiquette diplomatique exprime les modalités de l'échange entre le nain et le géant, constituant l'un des épisodes de la modernité européenne.

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