Tel un standard musical, le modèle de la biographie est aujourd'hui repris et rejoué par d'innombrables écrivains. Pierre Michon, Patrick Deville, Guy Goffette, Pascal Quignard ou Emmanuel Carrère: tous ont composé des récits biographiques, à leur façon. Et récemment, à son tour, le romancier Jean Echenoz a inventé ses propres variations autour du genre. De manière originale, il a mis en récits les vies de Maurice Ravel (Ravel, 2006), d'Émile Zatopek (Courir, 2008), de Nikola Tesla (Des éclairs, 2010).Parus aux Éditions de Minuit, ces trois romans biographiques forment un corpus homogène, dont la présente étude cerne les constantes formelles et thématiques. À chaque fois, comme par jeu, Jean Echenoz s'amuse autour d'une forme fixe qu'il parodie et détourne; virtuose, so ...
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Un genre parodié : ironie et distanciation Un paratexte équivoque Usage romanesque des documents ( Ravel ) Outrance et transposition épique ( Courir ) Invention et transposition mélodramatique ( Des éclairs ) Escamotages onomastiques Une réalité irréelle
Variations formelles et rhétoriques : la recomposition
Une tonalité ludique : l'écriture et le style L'ethos du narrateur Mobilité du narrateur : multiplication des points de vue Flottement temporel Condensation du récit : rythme et structure L'infra-notable et le minuscule Mimétisme rhétorique Ravel : le Boléro d'Echenoz Courir : une écriture qui, saccadée, court Des éclairs : une syntaxe et une structure court-circuitées
Variations thématiques : la réappropriation
Les biographiés :du modèle historique au personnage romanesque Grandeur et décadence : des vies brisées " Le défaut de ligne droite " : des vies subies Le rapport au monde : des vies solitaires Figures de l'inventeur échenozien La critique socio-politique :contre l'exploitation de l'inventeur Courir : la pression du régime communiste Des éclairs : la cupidité des entrepreneurs capitalistes
Jeux et enjeux
La biographie : un exercice ludique Du portrait à l'autoportrait : vers l'autobiographie ?
Jean Kaempfer – Postface
Tel un standard musical, le modèle de la biographie est aujourd'hui repris et rejoué par d'innombrables écrivains. Pierre Michon, Patrick Deville, Guy Goffette, Pascal Quignard ou Emmanuel Carrère: tous ont composé des récits biographiques, à leur façon. Et récemment, à son tour, le romancier Jean Echenoz a inventé ses propres variations autour du genre. De manière originale, il a mis en récits les vies de Maurice Ravel (Ravel, 2006), d'Émile Zatopek (Courir, 2008), de Nikola Tesla (Des éclairs, 2010).Parus aux Éditions de Minuit, ces trois romans biographiques forment un corpus homogène, dont la présente étude cerne les constantes formelles et thématiques. À chaque fois, comme par jeu, Jean Echenoz s'amuse autour d'une forme fixe qu'il parodie et détourne; virtuose, son écriture s'adapte à la vie et à l'œuvre du biographié. Mais une métamorphose, aussi, s'accomplit, car la réalité historique est revisitée par le regard singulier du romancier. Les biographiés deviennent alors de véritables personnages échenoziens; et ils permettent, à l'écrivain, d'esquisser un autoportrait en creux.