Pourquoi les archéologues scrutent-ils avec autant d'attention les objets qu'ils ont mis au jour, pourquoi les décrivent-ils, les classent-ils, les analysent-ils ? Pourquoi s'efforcent-ils de les situer toujours plus précisément dans le temps et dans l'espace? Est-ce pour le simple plaisir de dresser l'inventaire de toutes les productions humaines du passé dans leur infinie diversité? Non, bien sûr. Leur but, avoué ou non, est de forcer ces témoins muets à nous dire quelque chose sur les communautés humaines qui les ont produits, utilisés, échangés et finalement abandonnés dans leurs maisons ou enfouis dans leurs tombeaux. Quelque chose qui va des connaissances techniques nécessaires pour élaborer un objet jusqu'à la signification symbolique dont celui-ci est investi pa ...
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Pourquoi les archéologues scrutent-ils avec autant d'attention les objets qu'ils ont mis au jour, pourquoi les décrivent-ils, les classent-ils, les analysent-ils ? Pourquoi s'efforcent-ils de les situer toujours plus précisément dans le temps et dans l'espace? Est-ce pour le simple plaisir de dresser l'inventaire de toutes les productions humaines du passé dans leur infinie diversité? Non, bien sûr. Leur but, avoué ou non, est de forcer ces témoins muets à nous dire quelque chose sur les communautés humaines qui les ont produits, utilisés, échangés et finalement abandonnés dans leurs maisons ou enfouis dans leurs tombeaux. Quelque chose qui va des connaissances techniques nécessaires pour élaborer un objet jusqu'à la signification symbolique dont celui-ci est investi par la communauté qui l'a créé. Les archéologues font ainsi le pari qu'en ordonnant la diversité des productions matérielles à travers une aire géographique donnée, on peut parvenir à cerner les espaces culturels liés aux divers groupes humains qui s'y sont côtoyés. Pari relevé par douze jeunes doctorants qui s'essaient à l'exercice dans ces pages rassemblant les actes de la première journée doctorale d'archéologie de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Travaillant dans des régions du monde et sur des périodes très diverses - des grottes paléolithiques de Dordogne aux kofun protohistoriques du Japon en passant par les tombes préclassiques du Mexique, les épaves médiévales du Portugal et les icônes byzantines de Chypre -, ils utilisent tous la panoplie des méthodes archéologiques acquises au long de leur formation. Reflet de la diversité des recherches menées au sein de l'École doctorale Archéologie, ce volume inaugure une série au rythme de publication annuel, dont chaque livraison s'articulera autour d'un thème différent.