Dès l'année 1835, Tocqueville avait compris que, dans son progrès " irrésistible ", la démocratie moderne en viendrait rapidement à éroder les contenus traditionnels des normes et à demander aux volontés individuelles de fonder les règles et les normes. Dès lors, dans un monde privé de transcendance théologique et de référence axiologique universelle, émerge une culture en laquelle s'installe la logique des particularismes et du relativisme. Il est donc important de réfléchir sur le statut du droit et de l'éthique au sein de la dynamique démocratique des sociétés présentes. Quand elle obéit au poids de l'opinion publique, quand elle cède au pluralisme des valeurs, se pose un problème d'équilibre et de limite.Afin d'éclairer les diverses facettes de cette redoutable question dont dépend le destin des démocraties de notre temps, W. Allen, L. Bégin, A. Berten, A. Boyer, A. Comte-Sponville, L. Ferry, S. Goyard-Fabre, R. Legros, W. Norman, R. M. Peterson, A. Renaut, F. Routhier, L. Sosoe et J.-J. Wunenburger ont scruté l'évolution de la démocratie moderne, examiné les principes recteurs autour desquels elle s'organise et se meut, interrogé les faits et les doctrines, creusé jusqu'en leurs sources profondes le sens et la valeur, les promesses et les difficultés de ce qui s'affirme comme l'" âge démocratique ".