Issue d'une famille bretonne, bourgeoise, catholique et plutôt conventionnelle, Marie Le Gac-Salonne ne peut se résoudre à la morne vie de mère au foyer à laquelle elle est destinée. En 1905, elle s'engage dans la lutte féministe pour donner un sens à sa vie. La tâche est rude. En Bretagne, l'étiquette " féministe ", source de scandale, est difficile à revendiquer pour une bourgeoise et il lui faut une incroyable volonté pour se lancer dans l'arène. Elle écrit une centaine d'articles dans des journaux parisiens et régionaux, sous le pseudonyme de Djénane, adhère à l'Union française pour le suffrage des femmes dès sa création puis en devient déléguée pour les Côtes-du-Nord en 1912, menant une propagande active pendant plus de vingt-cinq ans. Le féminisme réformiste lui p ...
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Issue d'une famille bretonne, bourgeoise, catholique et plutôt conventionnelle, Marie Le Gac-Salonne ne peut se résoudre à la morne vie de mère au foyer à laquelle elle est destinée. En 1905, elle s'engage dans la lutte féministe pour donner un sens à sa vie. La tâche est rude. En Bretagne, l'étiquette " féministe ", source de scandale, est difficile à revendiquer pour une bourgeoise et il lui faut une incroyable volonté pour se lancer dans l'arène. Elle écrit une centaine d'articles dans des journaux parisiens et régionaux, sous le pseudonyme de Djénane, adhère à l'Union française pour le suffrage des femmes dès sa création puis en devient déléguée pour les Côtes-du-Nord en 1912, menant une propagande active pendant plus de vingt-cinq ans. Le féminisme réformiste lui procure le moyen d'agir concrètement en faveur de toutes celles qui souffrent dans leur condition de femme et pour lesquelles elle éprouve une empathie non feinte. Elle peut se targuer d'enregistrer avec les autres féministes quelques victoires sur des sujets qu'elle a défendus dans ses articles, notamment la liberté pour les femmes de disposer de leur salaire, du congé de maternité, de la recherche de paternité et, plus tard, d'obtenir la nomination des femmes au gouvernement. Et surtout, dans la société du premier XXe siècle qui rechigne à donner aux femmes les moyens d'exprimer leur pleine mesure, son engagement même a valeur d'exemple.