Inventé au XIXe siècle, souvent négligé dans la deuxième moitié du XXe siècle, le vélo connaît actuellement une renaissance dans de nombreuses villes occidentales. Comme moyen de transport, il ne manque pas d'atouts : silencieux, sain, propre, économe en surface et bon marché. Dans une société que l'on dit hypermobile mais où plus de la moitié des trajets ne dépasse pas les cinq kilomètres, le vélo présente un potentiel intéressant. Sa promotion est de plus en plus intégrée dans les agendas politiques ou du moins dans les discours.Mais qu'en est-il sur le terrain ? Comment est vécue la pratique utilitaire du vélo ? Cet ouvrage se base sur une enquête d'une grande ampleur à laquelle ont répondu près de 14 000 participants à l'action bike to work répartis dans l'ensemble de la Suisse. Il propose une grille de lecture pour comprendre les différentes dimensions qui influencent le recours au vélo et la diversité de ses usages. Il aborde les facteurs qui motivent des pendulaires à enfourcher leur bicyclette. Il montre également les obstacles que rencontre cette pratique entre infrastructures déficientes et manque de légitimité. Cette enquête pose un diagnostic et discute des pistes d'action pour accompagner cette forme de mobilité durable.
Modes de vie dans l'agglomération trinationale de Bâle
Référendum sur le Brexit au Royaume-Uni en juin 2016, votation sur l' " immigration de masse " en février 2014 en Suisse, vives discussions sur les frontaliers à Genève ou au Tessin, crispations générales en Occident sur la thématique des migrations, remises en cause multiples du libre-échange: tous ces évènements récents ont remis la question des frontières sur le devant de la scène, après plusieurs décennies d'ouverture grandissante des frontières.Cet ouvrage aborde la thématique des frontières sous un angle individuel, en s'intéressant aux modes de vie des habitants d'une agglomération transfrontalière, en l'occurrence celle de Bâle. Ici, ce sont les pratiques du quotidien de part et d'autre de la frontière – le travail, les achats quotidiens ou encore les loisirs –, mais aussi les liens sociaux et affectifs des habitants de la métropole bâloise qui sont au coeur de l'analyse. Travail frontalier, tourisme d'achats, identité (transfrontalière), rapports linguistiques, mais aussi usages des modes et perception de la mobilité sont autant de thématiques traitées dans cet ouvrage.La métropole bâloise, au coeur de l'Europe, et en tant que pionnière en matière de coopération transfrontalière et de réseaux de transport transfrontaliers offre un cadre idoine pour explorer la question des frontières et de leurs implications dans la vie quotidienne des habitants. Différences territoriales entre les habitants des trois pays, différences sociales entre frontaliers et non-frontaliers, différences entre jeunes et moins jeunes, etc., les rapports à la frontière apparaissent largement individuels. Ainsi, l'un des points forts de cet ouvrage réside dans l'utilisation du concept de motilité, c'est-à-dire du potentiel individuel de mobilité, pour la compréhension des modes de vie dans les agglomérations transfrontalières.
Il est 21 heures, Barbara et Maxime s'écroulent dans le canapé. Ils viennent de coucher le petit dernier. Il leur faut encore s'organiser pour la journée de demain. Maxime quittera la maison à l'aube pour éviter les embouteillages et Barbara suivra pour une présentation du travail d'une année à ses employeurs. Qui s'occupera des enfants ? Les esprits s'échauffent autour du même débat : il faut que l'un d'eux passe à 80% pour prendre soin des enfants et de la maison. Comme nombre de nos contemporains, Barbara et Maxime ressentent de plus en plus le manque de temps pour leur travail, leurs enfants et leur couple. Ils se sentent souvent prisonniers d'un rythme de vie toujours plus soutenu, soumis à des arbitrages permanents entre vie professionnelle, vie familiale et vie personnelle.Issu des recherches en cours sur l'accélération sociale et les rythmes de vie individuels ou collectifs, cet ouvrage milite pour un changement de regard sur les sociétés contemporaines en proposant une approche rythmique de la mobilité et des modes de vie. Cette proposition s'appuie sur l'analyse des comportements spatio-temporels et du rapport au temps chez des couples biactifs qui doivent concilier famille, travail et mobilité quotidienne. Les résultats mettent en perspective les importantes tensions liées à la gestion des temps quotidiens et suggèrent des formes de vulnérabilités temporelles qu'il s'agit de prendre en compte. Ils témoignent aussi des aptitudes développées par les couples pour gérer ces contraintes et des formes de mobilisation des ressources déployées dans la conduite de la vie quotidienne.
Enfin le week-end! L'occasion de fuir la ville dense pour profiter d'environnements plus calmes? Alors que les loisirs occupent une place centrale dans nos modes de vie, les déplacements induits par les loisirs des citadins sont peut-être à même de remettre fondamentalement en cause l'idée de ville compacte dont les vertus en matière de mobilité étaient jusqu'ici largement reconnues.C'est ce que suggèrent certains chercheurs, soulignant que les liens entre formes urbaines et mobilités n'ont été que peu abordés en prenant en compte les loisirs.Or, pour ce motif, ce sont bien les habitants des centres qui sont les plus mobiles. Selon eux, cela s'expliquerait par le fait qu'ils bénéficieraient de plus faibles possibilités de passer leur temps libre sur leur lieu de vie en comparaison avec les propriétaires de maisons avec jardin profitant d'un environnement verdoyant. Cet " effet de compensation " ou " effet barbecue ", méconnu, inviterait dès lors à changer de paradigme: cesser de prôner la densité et revaloriser les formes périurbaines afin de réduire ce type de mobilités particulièrement polluantes.Cet ouvrage explore cette controverse en se penchant sur les cas de Genève et Zurich. Son ambition est d'apporter des réponses précises aux enjeux scientifiques et opérationnels de ce débat. L'effet barbecue existe-t-il vraiment? Qui sont les plus grands pollueurs en matière de mobilité lorsque l'on intègre le motif loisirs? Est-ce que la ville compacte doit être critiquée sous cet angle?
Il est 17 h. Louis vérifie une dernière fois les horaires du bus 42 qui passe en bas de chez lui. Son scooter étant en panne, il doit se résoudre à prendre les transports collectifs pour aller voir son frère. Mauvaise surprise à l'arrêt de bus: " retard indéterminé ". Regard à droite vers les vélos en libre-service: il ne sait pas comment en prendre un et ne veut pas être la risée des passants. Coup d'oeil à gauche vers le taxi qui passe sans passager: il n'a pas les moyens. Tant pis. En remontant chez lui, il n'entend même pas le bus 42 qui passe avec trois petites minutes de retard.Le Laboratoire de sociologie urbaine de l'EPFL défend une approche originale de la mobilité consistant à analyser les dispositions de la population en la matière et le passage à l'acte de se déplacer, plus que les déplacements proprement dits. Ainsi, chaque personne ou groupe se caractérise par des propensions plus ou moins grandes à se mouvoir, propensions approchées à partir de la notion de " motilité ".Initialement développées en 2002, la motilité et la conception de mobilité qui lui est associée ont connu un écho scientifique important. Nous proposons dans cet ouvrage de tirer le bilan des travaux qui ont utilisé cette notion, afin de démontrer son utilité sur les plans théorique et empirique et de mettre en évidence les étapes à franchir pour en faire un concept scientifique et un outil opérationnel stabilisé.
Enquête sur les choix résidentiels des familles en Suisse
Comment planifier et penser stratégiquement les politiques de logement et de transport en fonction de l'évolution des modes de vie et des usages?En Suisse, comme dans de nombreux pays européens, on assiste depuis plusieurs décennies à un étalement urbain massif sous la forme d'habitat individuel peu dense hors du tissu des villes, phénomène que l'on qualifie en général de périurbanisation. Les ménages qui s'installent dans le périurbain sont majoritairement des familles. De nombreux experts et professionnels du territoire préconisent de lutter contre l'étalement urbain. Mais cela n'est-il pas contraire aux aspirations de la population, et plus particulièrement des familles, en matière de modes de vie? Développer des politiques urbaines ainsi que des projets urbanistiques voire architecturaux allant dans cette direction suppose de bien cerner en amont la dynamique des choix résidentiels des familles afin de comprendre ce qu'elles recherchent. Dans cette perspective, cet ouvrage recense les différents éléments pris en considération par les familles qui décident de changer de lieu de vie.Cherchent-elles à vivre avant tout dans un environnement sûr, dense, convivial, traditionnel, calme ou élitiste? L'auteure est partie de l'hypothèse principalequ'il existe un lien essentiel entre les choix résidentiels, les modes de vie familiaux et les caractéristiques de l'environnement construit.En montrant que les territoires présentent un " potentiel d'accueil " variable pour les différents modes de vie, l'ouvrage dessine les contours d'un " urbanismedes modes de vie " et propose des pistes et des recommandations pour les acteurs de l'aménagement.
Les parcours migratoires au sortir des hautes écoles
Que deviennent les jeunes diplômés des hautes écoles une fois leur formation terminée ? Combien d'entre eux retournent dans leur région d'origine ? Qui sont les diplômés qui reviennent ? Quel est le profil de ceux qui s'installent dans une autre région ? Quels critères ont-ils pris en considération dans leur décision ? Telles sont les principales questions auxquelles répond cette recherche en prenant comme étude de cas les diplômés en provenance du canton du Jura (Suisse).La mobilité des jeunes diplômés renvoie à d'importants enjeux en termes de développement régional et se trouve au coeur des préoccupations de nombreuses collectivités territoriales. Cette recherche s'intéresse aux différentes dimensions des parcours migratoires des diplômés des hautes écoles et en propose une analyse approfondie sur la base de questionnaires et d'entretiens.L'étude montre que les flux migratoires sont en premier lieu orientés vers certaines zones urbaines mais qu'ils sont accompagnés d'un nombre non négligeable de migrations de retour. Elle révèle que le comportement des jeunes diplômés varie en fonction de leurs caractéristiques socio-familiales, de leur histoire migratoire et de leur carrière professionnelle. Elle met également en évidence le fait que leurs motivations migratoires renvoient à une combinaison de facteurs relatifs aux opportunités professionnelles, au lien social et au cadre de vie mais très peu aux questions financières.