Médiatrices des arts
Pour une histoire des transmissions et réseaux féminins et féministes
Dans les histoires des différents domaines artistiques, maîtres, pédagogues, directeurs de lieux de production ou de diffusion, critiques, mécènes, historiens, ou encore syndicalistes sont autant de rôles le plus souvent déclinés au masculin, laissant croire qu'il n'y a pas eu, ou très peu, de femmes dans ces fonctions médiatrices.Alors que depuis une quarantaine d'années, les travaux autour de la présence des artistes femmes ont fortement contribué à la réécriture des histoires des arts, à soulever la question des impensés de l'historiographie et des valeurs sur lesquelles elle s'est construite, les recherches concernant les femmes dans ces missions moins en lumière, mais cependant indispensables à la création artistique et à sa diffusion, sont restées plus marginales.Le chantier est immense. Cette publication a pour objectif d'y concourir au travers de contributions concernant différents domaines – arts plastiques et visuels, musique, théâtre et danse – sur une période allant de la fin du XVIIe siècle à nos jours. D'un point de vue à la fois diachronique et synchronique, les questions abordées entrent en écho, permettant de saisir des continuités et des ruptures, des paradoxes et des cohérences, des spécificités propres à chaque domaine mais aussi des invariants.Au-delà de la (re)découverte de figures restées dans l'ombre, étudier au prisme des relations de genre la présence, la place, les trajectoires de femmes dans des activités de médiation permet aussi de décentrer le regard porté généralement sur les arts, pour considérer leur existence même comme intrinsèquement liée à des processus de circulation, de diffusion et de mises en réseaux – des savoirs comme des personnes.Initiée au sein du Laboratoire d'Études de Genre et de Sexualité (LEGS, UMR 8238), cette publication collective dresse un bilan de trois années de recherche (2016-2019) autour du projet lauréat " Genre et transmission: pour une autre archéologie du genre " (financé par la COMUE UPL et hébergé par le laboratoire Sofiapol), et plus particulièrement de son deuxième sous-axe " Genre, création artistique, matrimoine ".
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