La détresse existentielle est une dimension de la souffrance, qui perturbe les repères identitaires au point de remettre en cause le sens de la vie et poser la question du suicide. Sa prise en charge apparaît comme une nécessité et correspond à de fortes attentes sociétales notamment dans le contexte de la maladie grave, du grand âge, du handicap et de la fin de vie. Pendant trois ans, les membres d'un collectif de recherche international et interdisciplinaire, constitué d'experts en médecine, philosophie, psychiatrie, psychologie, soins infirmiers, théologie, anthropologie, droit, littérature et histoire des religions ont analysé et discuté la spécificité de cette souffrance et ses rapports avec la dépression, l'angoisse et la spiritualité, ainsi que les pratiques de soin et perspectives actuelles, depuis les échelles d'évaluation jusqu'aux psychothérapies assistées par psychédéliques.Ce livre est le premier ouvrage en France sur la détresse existentielle (Existential Distress).
Après un premier volume sur les Analogies végétales dans la connaissance de la vie de l'Antiquité à la première modernité (2023), ce deuxième ouvrage entreprend de penser ce que nous avons de commun avec les plantes. En conviant sciences et philosophie dans une histoire longue qui court des Présocratiques aux sciences contemporaines, ce livre explore les processus communs entre les plantes et les hommes en ce qu'ils organisent et informent les vivants. L'analyse épistémologique et ontologique des savoirs scientifiques permet d'intégrer les humains dans les agencements d'échelle qui opèrent à travers les flux et échanges entre vivants.
Les ancrages matériels de la pensée et le partage visuel des connaissances
Comment les concepts et les opérations de l'esprit peuvent-ils s'incarner dans des gestes ou des images, comment peuvent-ils être notés et signifiés à travers des représentations graphiques? Comment cet ancrage matériel de la pensée fait-il partie intégrante de celle-ci, de son élaboration à sa diffusion et à son partage? Cet ouvrage rassemble des études qui explorent la manière dont la pensée se nourrit des ressources corporelles, scripturales et graphiques qu'elle mobilise, en particulier les schèmes et les diagrammes. Il poursuit l'hypothèse qu'une telle enquête peut renouveler la manière dont nous concevons des outils de représentation, de classification et de diffusion des connaissances.
Pourquoi et comment les médecins recourent-ils aux plantes pour dire et comprendre le corps humain? De la plante au cosmos en passant par le corps de l'homme, médecins et philosophes conçoivent de façon analogique les semences, la génération, la nutrition, la circulation, la croissance et rassemblent ainsi des choses et des êtres qui peuvent aujourd'hui paraître davantage étrangers les uns aux autres. L'enquête menée à travers des textes médicaux, botaniques, agricoles ou philosophiques européens de l'Antiquité, du Moyen-Âge et de la première Modernité repère les usages des analogies végétales pour dire, penser, voir et soigner le corps humain. Le prisme végétal rend ainsi visible l'intuition d'une communauté des processus élémentaires entre différents types de vivants.
Mathématicien russe, prêtre orthodoxe, déporté et mort au goulag au début du vingtième siècle, Paul Florenski conçoit les mathématiques comme une science de l'être humain. Sa synthèse philosophico-mathématique s'inspire notamment des idées de théorie des ensembles pour non seulement comprendre le monde, mais plus radicalement façonner les phénomènes et fonder la culture spirituelle pour les générations futures. Cette démarche l'amène à relire les intuitions mathématiques comme une forme de spiritualité qui rend capable de comprendre la finitude du monde.
Nous avons inventé la fin de vie, au sens où nous avons fabriqué cette question de société et cette période de la vie, qui détermine un nouvel aspect de la condition humaine et s'incarne dans la figure du mourant. Comment faire pour que toute fin de vie demeure une vie pleinement humaine jusqu'à la mort? Comment négocier les choix de valeurs pluriels des individus, les conditions fabriquées par l'évolution des mœurs et des techniques, et le besoin de règles communes en médecine et en droit? Cet ouvrage défend la légitimité du pluralisme sous ses différents aspects épistémique, thérapeutique, politique et éthique.
L'originalité du travail d'Ernest Coumet en histoire et philosophie des sciences se perçoit dès sa thèse, en 1968, sur l'histoire des combinaisons au début du 17e siècle, avant Pascal et Leibniz. Examen subtil de textes et d'auteurs alors inconnus, ou très peu étudiés, comme Marin Mersenne ou Bernard Frenicle de Bessy, et bien d'autres; réflexions profondes sur le développement des mathématiques et ses ancrages culturels; chemins nouveaux tracés entre langage, musique et combinatoire à l'époque moderne, s'y enchaînent, donnant à voir, mieux encore que dans ses articles forcément condensés, la pratique de ce grand historien des sciences du 20e siècle. Restée jusqu'alors inédite, cette thèse témoigne de la pertinence toujours renouvelée de la démarche de Coumet.
Le risque comme l'expertise sont des sujets d'une rare richesse, comme le confirme la vaste littérature sur ces questions. Lorsqu'ils sont croisés, les difficultés que chacun d'entre eux soulève s'en trouvent renforcées. Le présent ouvrage est le produit des sixièmes conférences Pierre Duhem qui avaient pour thème: risque et expertise. Il rassemble les textes originaux de l'économiste Marc Fleurbaey et du philosophe Sven Ove Hansson, ainsi que les échanges qu'ils ont eu avec les commentateurs Mikaël Cozic, Minh Ha-Duong et Emmanuel Henry. Un essai introductif, d'Alexandre Guay, complète le tout.
L'infini se présente de deux façons en probabilités, l'infini actuel que Cantor s'est efforcé de maitriser et l'infini limite des Lumières. Le volume 1 est consacré à la probabilisation de l'infini actuel, depuis la méthode des séries infinies de Bernoulli jusqu'aux probabilités dénombrables de Borel, modèle de la théorie axiomatisée de Kolmogorov. Le second volume traite du calcul des probabilités dans le cas de hasards finis, trop nombreux pour être dénombrés. Il faut alors construire des formules d'approximation qui autorisent une évaluation numérique, c'est l'objet principal du volume 2, de la Doctrine des chances de Moivre à la Théorie analytique des probabilités de Laplace et ses applications universelles.
La transformation du mode de production des connaissances scientifiques va de pair avec une évolution significative des attentes de la société vis-à-vis des sciences, et soulève pour le philosophe de nouvelles questions: qu'est-ce qui est vraiment nouveau dans le régime actuel de production des connaissances? Quel rôle et quelle responsabilité pour le chercheur face à la demande croissante d'expertise scientifique? Quelle attitude avoir face à des avancées technologiques touchant à la nature même de l'Homme? Le citoyen doit-il être davantage impliqué dans le choix des grandes priorités de la recherche?Cet ouvrage offre une sélection variée et accessible de travaux actuels en philosophie des sciences explorant les facettes multiples des relations entre science et société.
Le travail accompli par Ernest Coumet en histoire et philosophie des sciences est profondément original. Original par ses angles d'attaque, par la diversité de ses intérêts et par les réflexions lumineuses qui émaillent sa lecture des auteurs classiques ou oubliés, mais toujours décisifs, qu'il s'agisse de la combinatoire et du calcul des probabilités, de l'histoire de la logique (Venn, Boole, Lewis Carrol…), de l'histoire du positivisme (Comte, Littré, Popper…) ou de la philosophie générale des sciences (Sorel, Tannery…).Sont ici réunis la totalité des articles publiés par Coumet de 1965 à 2003, soit une somme particulièrement riche et féconde pour tout historien ou philosophe des sciences.
Geometria practica est le titre de nombreux traités mathématiques rédigés du Moyen Âge à la fin de l'époque classique. Branche peu étudiée par l'histoire des sciences et des techniques, à la marge des mathématiques savantes et des traditions techniques, la géométrie pratique pose des questions historiographiques et épistémologiques propre. Cet ouvrage collectif vise à élucider certains de ces problèmes comme le rapport à l'utilité, l'importance des solutions approchées ou la limite de la mathématisation. Il montre la place qui revient aux instruments de mesure, de relevé ou de tracé, et étudie les modalités de l'enseignement de la géométrie aux praticiens.