Cet ouvrage réunit un ensemble d'études réalisées en consultation génétique. Il couvre deux consultations prédictives : la consultation pour le test prédictif de la maladie de Huntington et la consultation d'oncogénétique pour le test présymptomatique du cancer du sein et de l'ovaire. Articulé en trois parties, ce livre expose le contexte législatif, éthique et déontologique de la consultation, puis il présente plusieurs études empiriques orientées vers les phénomènes langagiers avant de se consacrer à l'étude d'un cas clinique qui s'apparente à une " volonté active d'aveuglement ". L'exemple illustre que minimiser les dangers psychologiques de l'annonce du diagnostic présymptomatique, revient à gérer en consultation prédictive la subtilité de mécanismes discursifs très fins.Les auteurs ont souhaité rendre cet ouvrage accessible au plus grand nombre en proposant une approche à différents niveaux. Une première lecture ne requiert aucune connaissance particulière, et permet au lecteur intéressé par les consultations prédictives d'aborder ce texte sans tenir compte des analyses techniques qui y sont effectuées. Les nombreux exemples tirés de la pratique clinique illustrent des concepts exprimés dans un style qui évite tout jargon inutile. Au lecteur averti, médecin, psychologue, ou étudiant en sciences humaines, ce livre apportera une réflexion sur une pratique professionnelle connue ou à découvrir. Cet ouvrage s'adresse également à un public scientifique spécialisé en logique contemporaine ou en linguistique. Tout au long des pages, c'est une démarche scientifique formelle qui s'offrira à ce lecteur désireux de comprendre les processus en jeu dans ces consultations génétiques. Outre les méthodes logico-pragmatiques classiques, les analyses mobilisent les ressources des logiques dialogiques pour rendre compte des interactions langagières et surtout déceler les biais de raisonnement et les processus psychologiques sous-jacents.Cet ouvrage illustre que les pratiques communicationnelles engendrées par la société moderne sont gouvernées par des processus qui relèvent de la psychologie déployée dans tous ses domaines : la psychologie sociale, la psychologie cognitive, la psychologie clinique et pathologique. Ces récentes pratiques discursives concrétisent qu'en aucune façon l'information n'existe autrement que portée par l'action d'informer et que cette dernière, bien que toujours liée à au contenu de l'information, relève de processus qui en sont relativement indépendants.
A sa manière, cet ouvrage répond à l'appel de Barth (1985) et Krabbe (1993) : " logicians should cooperate with other specialists (linguists, psychologists, philosophers) to broach empirical studies of recent and past discussions and of arguments actually deployed. In this one does not have to start from scratch: there is growing evidence that the study of real life discussions and the arguments discussants actually use, arguments that often deal with urgent questions of a social and personal sort. " Ici philosophes, informaticiens et psychologues partagent le même objet d'investigation, une approche logique du dialogue, et présentent des modèles dialogiques à la caractéristique commune de pouvoir servir d'outil d'analyse à des corpus issus de situations réelles et d'activités très variées.
Les différentes formes d'actions collectives, leurs dynamiques et les compétences cognitives qu'elles supposent ne sont pas encore très bien appréhendées. Des progrès scientifiques restent à faire en termes de méthodologie d'analyse de ces situations. Cet enjeu a été poursuivi dans le projet MOSAIC financé dans le cadre du programme COGNiTiQUE (action ciblée 2001, Cognition, interactions sociales, Modélisation). Cet ouvrage présente les résultats de ce travail de recherche.L'intérêt et l'originalité de cet ouvrage tiennent à trois points forts.- Premièrement, la recherche pluridisciplinaire entreprise a visé à créer un pont entre les approches des situations d'acitivités collectives complexes développées en Sciences du Langage, notamment dans le domaine de l'analyse des interactions, et en Ergonomie Cognitive.- Deuxièmement, l'originalité de l'ouvrage tient à la démarche choisie qui a consisté à travailler sur un corpus commun permettant une confrontation méthodologique à partir de l'analyse de données abordées de différents points de vue.- Le troisième point fort de l'ouvrage tient à la qualité du corpus collecté pour ces recherches croisées, à une époque où les corpus, leur confection sur le terrain, leur mise en forme et leur conservation, deviennent un enjeu central dans de nombreuses disciplines des sciences humaines. Ce corpus d'une réunion de co-conception en architecture est référencé et consultable sur la base CLaPi (http://clapi.univ-lyon2.fr).
L'intérêt de l'ouvrage montre l'hétérogénéité du public observé. Nous retrouvons dans les situations classiques le maître et ses élèves en école élémentaire, le maître et ses élèves en collège, l'enseignant spécialisé et des élèves en difficultés scolaires. Nous découvrons dans des situations moins classiques, le formateur de la formation professionnelle et ses apprenants, le maître d'apprentissage et ses apprentis, les responsables de laboratoire et leurs étudiants, le formateur et un public d'adultes en situation d'illettrisme. Les chapitres abordent tour à tour l'activité réalisée que ce soit du côté des enseignants ou du côté des apprenants, en utilisant certaines théories de l'activité tout en combinant diverses théories communicationnelles. Les auteurs qui ont contribué à cet ouvrage interrogent ces situations professionnelles par des courants issus des sciences de l'éducation et des courants issus de la psychologie.
Ce livre est le produit d'une surprise. Son point de départ n'est autre qu'un constat. Ses éditeurs, un psychanalyste et un psychologue du travail, en sont venus à considérer comme essentiel dans leur propre discipline l'usage d'un concept issu de la linguistique : celui de catachrèse. Le constat ouvre une question. Ce qu'ils en font laisse-t-il intacte la description de cette figure de style puisée dans la tradition rhétorique. C'est la raison qui leur a fait réunir, lors d'une journée de travail au Conservatoire National des Arts et Métiers, deux linguistes, deux psychanalystes et un psychologue du travail autour de ce concept. L'objectif était de mettre à l'épreuve un détournement : peut-on subvertir l'usage du concept linguistique de catachrèse ?Voilà une figure, un procédé en usage dans un domaine qui se voit investi d'une autre fonction. Comme si, par cet emprunt, l'analyse du travail et la psychanalyse signalaient pour elles-mêmes un obstacle insurmontable avec leurs outils propres. On trouve la trace de catachrèses aussi bien dans l'activité psychique que dans l'activité pratique. C'est en soi une première leçon. Mais il est possible que l'une des conséquences principales de cet exercice de déplacement conceptuel soit de pousser dans ses retranchements une idée simple et ancienne : les instruments symboliques et techniques, langues et outils, ne sont pas strictement ajustés et encore moins asservis à une fonction unique. Même si les outils sont tout autrement assujettis aux propriétés physiques du monde que le langage - lequel, justement, en affranchit spécialement les sujets - il reste ce fait : la non-spécialisation technique et symbolique est une caractéristique propre de l'humain. L'homme n'adhère jamais immédiatement à son milieu sans courir les plus grands risques.
Le travail à distance se développe de plus en plus dans nos sociétés modernes, comme en témoignent l'apparition et la diffusion du télétravail. La principale conséquence de cette "mise à distance" des agents intervenants dans l'activité, est de les éloigner de la pratique de la communication naturelle, c'est-à-dire de la conversation. En effet, les communications à distance, surtout quand elles sont médiatisées, soustraient des propriétés à la conversation naturelle et/ou lui en ajoutent d'autres, l'ensemble étant susceptible de créer des modes d'interlocution et des procédures de travail totalement originaux. A ces raisons techniques s'ajoutent des raisons empiriques. La communication à distance et tout particulièrement la pratique des dialogues téléphoniques, qui sont devenues de véritables métiers depuis une vingtaine d'années, exigent une formation appropriée qui implique souvent de tourner le dos aux "routines" du dialogue naturel. Cette formation est d'autant plus complexe que, parfois, la gestion des flux d'appels téléphoniques se trouve couplée avec des artefacts. On espère donc que cet ouvrage apportera sa pierre à la connaissance de ces phénomènes, d'autant que les enjeux économiques des études qui sont présentées ne sont pas moindres et qu'elles devraient intéresser les chercheurs de nombreuses disciplines, les formateurs aussi bien que les décideurs.
Cet ouvrage présente l'originalité de réunir les analyses d'un même texte, l'incipit d'un roman de R. Pinget Le Libera, par douze équipes de chercheurs représentant les principaux courants de l'analyse du discours dans la francophonie. Il permet ainsi de comparer sur pièces les apports des instruments d'analyse proposés par les équipes des Universités de Bâle, de Genève, de Lausanne, de Lyon 2, de Montpellier 3, de Nancy 2, de Paris 3, de Paris 12, de Picardie, de Provence et de Zurich. Le texte de Pinget présente en effet une organisation extrêmement élaborée, qui constitue un sérieux défi pour les chercheurs. Les analyses réunies dans ce recueil rendent compte à des degrés divers des problèmes soulevés par l'organisation de ce texte, en particulier les superpositions et les brouillages entre différentes dimensions du texte : narrative, dialogique, endophasique, voire schizophasique, litanique et poétique, ainsi que de la diversité et de la richesse des interprétations qu'on peut en proposer. Elles témoignent bien, non seulement des apports actuels des différentes approches à notre compréhension de l'organisation du disours en général, mais aussi de la capacité de celles-ci de se mettre au service d'un texte particulier.
L'objectif de l'ouvrage est de montrer l'importance de l'étude des fonctions sociales du langage tant pour la recherche fondamentale que pour ses applications en milieu scolaire, professionnel ou hospitalier.Comment utilise-t-on le langage pour résoudre des problèmes ou simplement communiquer à l'école ou sur son lieu de travail ? Quelles sont les particularités de l'utilisation du langage par l'enfant ou par les personnes atteintes de certaines pathologies (par exemple lésions cérébrales ou schizophrénie) ? Ces questions sont l'objet d'une psychologie pragmatique, définie comme l'étude de l'usage du langage dans des contextes sociaux. Il a été fait appel aux meilleurs spécialistes internationaux du domaine pour répondre à ces interrogations qui sont au carrefour de plusieurs disciplines : la philosophie, la psychologie, la psychiatrie, la linguistique ou encore l'anthropologie.
Est-ce en partant de l'étude des capacités cognitives humaines que l'on détermine la signification de termes grammaticaux comme les connecteurs, les prépositions, ou faut-il chercher des pistes pour explorer la signification de ces termes indépendamment des capacités cognitives des sujets ? En mettant en relief les facteurs qui rendent l'emploi des connecteurs inapproprié, quand bien même la relation de discours qu'ils spécifient est envisageable entre les énoncés, l'auteur apporte des raisons fondées sur des données empiriques pour choisir la seconde alternative. Par ce biais, l'étude proposée dans ce livre renouvelle l'exploration d'une problématique au cSur de toute réflexion linguistique, celle des liens entre signification et cognition.