La vie dépend de la capacité des organismes vivants à utiliser efficacement le potentiel chimique de leur environnement : le soleil, pour l'énergie, et un certain nombre de molécules accumulées à la surface de la terre (eau, oxygène, dioxyde de carbone, azote, etc.). Pour en tirer parti, il faut les activer, et cela nécessite des modifications électroniques profondes que seuls les ions métalliques permettent. Les métalloenzymes qui réalisent ces activations sont véritablement extraordinaires, et leurs mécanismes d'action d'une très grande subtilité. À l'interface de la chimie et de la biologie, la chimie bio-inorganique est aujourd'hui en pleine expansion. Elle est née du constat relativement récent que la vie n'est pas seulement organique mais aussi " minérale " : il n'y a pas de vie sans métaux.
Depuis l'Antiquité, l'homme utilise des procédés pour transformer les matériaux de son environnement en fonction de ses besoins. La chimie du solide, qui était initialement une série de recettes, est devenue, après les découvertes scientifiques du XIXe siècle, une véritable science de la matière et de ses transformations. Elle permet aujourd'hui d'élaborer des matériaux performants et éco-compatibles pour transporter ou stocker l'énergie. La chimie du solide joue ainsi un rôle majeur dans les réponses que la science devra apporter aux préoccupations nouvelles de l'humanité, notamment aux problématiques environnementales.
Le krach de 1987 ou la crise financière de 2008 sont des événements incompréhensibles dans le cadre de l'économie néoclassique. Leur survenance a montré les limites, voire le caractère néfaste de cette théorie.Spécialiste de physique statistique, Jean-Philippe Bouchaud est l'un des pionniers de l'éconophysique, qui applique les concepts et méthodes de la physique statistique aux systèmes économiques et aux marchés financiers, envisagés comme des systèmes complexes, sièges de phénomènes d'imitation, de contagion, de panique collective. De même que les interactions entre molécules peuvent conduire à des comportements émergents inattendus, la transsubstantiation de l'individu dans le collectif est un ingrédient fondamental pour comprendre certaines crises socioéconomiques ou financières.
Le monde des matériaux présente une extraordinaire diversité d'architectures (cristaux, verres, mousses, gels) et de comportements physiques (métaux, isolants, semi-conducteurs, supraconducteurs). La physique de la matière condensée cherche à comprendre leurs propriétés. Nombre de technologies modernes (le transistor ou l'imagerie médicale par résonance magnétique nucléaire, par exemple) ont pour origine des découvertes fondamentales dans ce domaine. Antoine Georges nous convie ici à un voyage fascinant qui, partant des formes organisées que prend la matière à l'échelle macroscopique, nous entraîne jusqu'à ses constituants intimes, à l'échelle de l'atome.
Notre corps héberge dix fois plus de bactéries qu'il ne contient de cellules. Leur activité est indispensable à notre organisme. Il existe ainsi entre l'homme et les microbes une véritable symbiose dont les mécanismes complexes ne peuvent être décryptés qu'avec les moyens de la génétique moléculaire.Mais ces bactéries provoquent aussi des maladies infectieuses et parasitaires : elles tuent environ quinze millions de personnes chaque année dans le monde. Pour mettre au point des traitements et des vaccins efficaces, il faut comprendre comment elles déjouent les défenses de notre organisme, il faut déchiffrer les règles de la guerre et de la paix entre les microbes et nous.
Comment l'information contenue dans nos gènes est-elle lue, mémorisée, interprétée ? Quels mécanismes contrôlent l'activité des gènes chez un individu ou à travers les générations ? La compréhension de ces mécanismes est un enjeu essentiel de la connaissance du vivant.L'épigénétique étudie la façon dont la lecture du génome est influencée par son histoire cellulaire. Depuis le séquençage du génome humain complet au début du XXIe siècle, l'épigénétique crée aussi l'espoir que nous sommes " plus " que la séquence de nos gènes. Cette idée est sans doute à l'origine de la formidable explosion d'intérêt que suscite cette discipline.
" Selon l'adage célèbre, toute histoire est histoire contemporaine car elle est interrogation d'un présent sur le passé, même le plus lointain. L'historien appartient à son temps et à sa société, sa première démarche est d'en être conscient dans la formulation de ses questionnements. Cette précaution d'ordre général a une force singulière quand il s'agit du monde arabe, lieu de nos passions contemporaines. Elle implique immédiatement le rejet de l'hypothèse (ou hypothèque) culturaliste selon laquelle les Orientaux en général et les Arabes en particulier seraient prisonniers d'une culture et d'un système politique particulièrement préjudiciables au progrès. "
Le stockage et la conversion de l'énergie sont un des grands défis scientifiques des prochaines décennies et un enjeu environnemental majeur. Quels nouveaux matériaux vont permettre de fabriquer des batteries plus efficaces et plus " propres " ? Jean-Marie Tarascon fait le point sur ces questions qui concernent notre avenir et celui de la planète. Il présente notamment les technologies à ions Lithium, l'apport des nanaotechnologies, et les recherches visant à l'élaboration des matériaux par des méthodes " bio-inspirées " : l'utilisation des matériaux d'électrodes provenant de la biomasse et obtenues par " chimie verte ".
Après des décennies d'études descriptives, la biologie du cancer vit une véritable révolution : les approches génétiques ont permis d'identifier beaucoup des dérégulations cellulaires susceptibles d'entraîner des tumeurs. Un traitement combinant arsenic et acide rétinoïque cible la protéine responsable de la leucémie promyélocytaire. Ce traitement, qui a permis de guérir la quasi-totalité des patients, suscite l'espoir que la compréhension intime des mécanismes de la cancérogénèse puisse bientôt déboucher sur de nouvelles approches thérapeutiques transposables à d'autres cancers.
Le travail crée et transforme le monde social. Son incarnation la moins prévisible et la plus admirée. Son incarnation la moins prévisible et la plus admirée, l'invention artistique et scientifique, semble défier l'analyse causale et les régularités statistiques. Bien plus que l'exploitation des processus conscients et l'infraconscients de l'inventivité individuelle, c'est l'écologie sociale du travail créateur qui donne prise à l'analyse sociologique. Celle que propose Pierre-Michel Menger distingue trois caractéristiques essentielles : une différenciation illimitée des productions, des mécanismes de concurrence exploitant l'incertitude de la réussite et une concentration disproportionnée des gains et des réputations.
Auprès de la question théorique ou historique traditionnelle : " Qu'est-ce que la littérature ? ", se pose avec plus d'urgence aujourd'hui une question critique et politique : " Que peut la littérature ? ". Quelle valeur la société et la culture contemporaines attribuent-elles à la littérature ? Quelle utilité ? Quel rôle ? " Ma confiance en l'avenir de la littérature, déclarait Italo Calvino, repose sur la certitude qu'il y a des choses que seule la littérature peut nous donner. " Ce credo sera-t-il encore le nôtre ?
Comment comprendre l'islam sans savoir comment s'est formé, puis fixé, son texte fondateur, le Coran ? La découverte d'un palimpseste à Sanaa en 1973 a confirmé l'existence d'autres recensions du texte coranique dans les premiers siècles de l'islam. Leur étude, combinée à celle des manuscrits de la transmission dominante, a permis d'identifier les différentes strates du texte et les variantes qui ont été peu à peu écartées. Cette approche inédite du Coran renouvelle profondément l'histoire intellectuelle et culturelle du monde musulman.